Jean Arthuis : “On ne peut plus vivre à crédit”

Jean Arthuis : “On ne peut plus vivre à crédit”

Longue et intéressante interview de Jean Arthuis, ancien ministre de l’Économie et des Finances et actuel président de la commission des finances du Sénat, dans Valeurs Actuelles.
Extraits (
Le Salon Beige) :

Arthuis Il va falloir dépasser nos contradictions.
Le ministre des Affaires étrangères, par exemple, il y a quelques jours, devant la commission des finances du Sénat, plaidait un dossier relatif à l’aide au développement des pays pauvres et se
désespérait qu’il ne soit doté que de 0,5 % du PIB, au lieu des 0,7 % qu’il espérait. Immédiatement, on a eu droit au concert de lamentations habituel, sur le thème que l’on devait
faire plus. Mais “faire plus” cela signifie emprunter plus, creuser un peu plus le déficit.
Pourrait-on en finir avec ce spectacle pitoyable d’une France qui se flagelle en perpétuant
une ambition qu’elle n’a pas les moyens de satisfaire ? Sommes-nous capables d’avoir la politique de nos moyens ?(…)

Je suis persuadé que la crise actuelle marque en effet la fin de la récréation, du laxisme auquel
nous nous sommes habitués.
On ne peut plus vivre à crédit. Nous sommes face à l’obligation de démontrer qu’une démocratie est capable d’assumer des décisions
difficiles de redressement. Cela suppose que l’on rende compte aux Français de la gestion publique, un domaine où régnait, jusqu’à maintenant, l’opacité. Jamais, jusqu’à
aujourd’hui, on n’a présenté des comptes publics permettant d’emblée de porter une appréciation sur la situation du pays. Main­tenant il faut que la transparence s’impose.”

Malgré des constats justes et des propositions courageuses, l’idéologie européiste et anti-nationale ressort
vers la fin de l’interview. Cette crise est en effet l’occasion pour les partisans d’une Europe fédérale d’imposer plus rapidement leur fanatisme européiste :

Cette crise nous fait prendre conscience du caractère très relatif de la souveraineté.
Qu’est-ce que la souveraineté quand vous êtes surendetté ? La Grèce, à l’évidence, va être sous protectorat. Comment pourra-t-on éviter de se doter d’une vraie gouvernance ? En
définitive, je crois que l’Europe n’a pas d’autre issue que de devenir fédérale
.”

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