La délinquance violente poursuit sa croissance

La délinquance violente poursuit sa croissance

Depuis 2007, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) intègre des enquêtes de victimation dans son rapport annuel, dont le dernier est présenté mardi 23 novembre. Cet autre regard révèle que, malgré les discours officiels volontaristes, la délinquance semble stable.

4,7 millions de vols ou tentatives de vol ont été subis en France en 2009, selon les réponses collectées dans les enquêtes de victimation. C’est trois fois plus que le nombre de plaintes déposées, estimé à environ 1,5 million, soit un taux de plainte de 32,5 %. Un taux qui a tendance à baisser, puisqu’il était de 36,4 % en 2006. La baisse des vols (- 12 % sur trois ans) constatée par le ministère de l’intérieur pourrait donc être moins forte en réalité, souligne l’ONDRP. Mais l’observatoire retient surtout que la tendance dégagée par l’enquête de victimation rejoint celle de la police : un léger recul.

Concernant les violences contre les personnes hors du cadre familial, 824 000 personnes disent avoir subi au moins un acte en 2009 (1,6 % des plus de 14 ans interrogés). Si ce chiffre est stable, le nombre total d’actes (1,4 million, soit 1,7 acte par victime dans l’année) est en hausse. Le taux de plainte, pour les violences physiques, est de 26 %, celui des violences sexuelles n’est que de 9 %. Celui des violences survenues dans le ménage ne dépasse pas 7 %.

Les spécialistes soulignent que le champ des actes notés dans les enquêtes de victimation est beaucoup plus large que celui des chiffres de police et gendarmerie. On y trouve notamment les insultes et menaces, qui ont des taux de plainte très faibles (4 et 11 %) : 3,3 % des gens ont dit avoir subi des menaces, 9,8 % des injures.

Que nous apprennent les enquêtes de victimation sur le bilan sécuritaire de Nicolas Sarkozy ? “Ce qui compte, c’est la longue période”, répond Philippe Robert, du Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), qui a mené les premières études de ce genre en France en 1985 : “Depuis 2002, on n’a pas observé de chute nette des chiffres de la délinquance. Les atteintes contre les biens continuent leur mouvement d’érosion, entamé en 1985. La délinquance violente – pas la plus grave, comme les homicides, mais celle de basse intensité – continue sa croissance, depuis vingt-cinq ans, imperturbablement. “

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