La discrimination, mais c’est la vie

La discrimination, mais c’est la vie

Nous avons souvent, dans ces colonnes, critiqué la trop fameuse Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations). Ce nouveau « machin » administratif a en effet été conçu pour brider la liberté d’expression et remplacer le droit par l’arbitraire.
Brider la liberté d’expression, car la Halde a pour mission d’empêcher toute critique de n’importe quelle « minorité » – ce qui fait un mandat plutôt large !

Et remplacer le droit par l’arbitraire, car la Halde a reçu un pouvoir de sanctionner qui, en principe, devrait être réservé à la justice. Avant la création de la Halde, le droit (notamment pénal) limitait la liberté d’expression. Ce n’est évidemment pas avec la Halde que l’on a découvert la dignité de la personne humaine! Mais, aujourd’hui, une simple « autorité administrative » a le pouvoir exorbitant de dire le droit.
Cela suffirait largement à disqualifier cette funeste Halde et à réclamer sans trêve sa disparition rapide.

Mais il y a un autre élément, dont nous parlons trop peu. C’est que la lutte contre les discriminations n’est pas seulement viciée par le « politiquement correct » ; elle est, par elle-même, problématique. Car une discrimination n’est pas mauvaise par le simple fait qu’elle est une discrimination. Bien au contraire, l’immense majorité des discriminations sont bonnes, naturelles, et utiles à la vie en société.

Un seul exemple montrera à l’évidence que lutter contre les discriminations comme telles est absurde. La cellule de base de la société, chacun le sait (ou devrait le savoir, puisque les gouvernements qui se succèdent depuis trois ou quatre décennies montrent que la haine de la famille est, au contraire, la base de leur « politique familiale »), est la famille. À la base de la famille, il y a un choix originel, une discrimination : le mari et la femme se sont choisis. Va-t-on désormais pourchasser un homme devant les tribunaux parce qu’il a préféré épouser une femme plutôt qu’un homme, une blanche plutôt qu’une noire, une brune plutôt qu’une blonde…

Bien sûr, cela semble caricatural. Mais, prenons-y garde ! La pression anti-discriminatoire, sans cesse grandissante dans les médias, pourrait fort bien nous conduire à de telles absurdités.

Au demeurant, nous y sommes déjà. Il est d’ores et déjà interdit à un propriétaire de choisir son locataire. Du moins, certains critères lui sont-ils interdits. Si vous déclarez préférer un Français qu’un immigré, vous relevez des tribunaux. Ce qui montre, au passage, l’une des caractéristiques les plus profondes du « politiquement correct » : son hypocrisie. Dans la pratique, vous pouvez fort bien refuser ce locataire immigré, mais il ne faut pas qu’on en sache la raison. Si vous dites la vérité, vous serez condamné ; si vous mentez, vous ne risquez rien !

Décidément, la société dont rêve pour nous la classe politico-médiatique est charmante : une société fondée sur le mensonge et refusant toute discrimination, c’est-à-dire tout choix (et donc, en dernière analyse, toute amitié et tout amour).

Il me semble beaucoup plus sain et beaucoup plus naturel de laisser les êtres humains se réunir par affinité. La « mixité » forcée est précisément ce qui conduit au racisme. Au point que l’on se demande si l’un des objectifs de la lutte anti-raciste en France n’est pas précisément d’augmenter le racisme (car les Français sont un peuple étonnamment peu raciste, si on les compare avec la plupart des autres peuples). Et pourquoi augmenter le racisme ? Je ne sais évidemment pas si quelqu’un ou quelques uns ont fait le raisonnement de façon explicite. Mais j’y vois au moins un avantage pour un pouvoir doutant de lui-même : la hausse des frictions inter-communautaires dégrade la situation de la sécurité et pousse ainsi les peuples à abandonner leurs libertés…

Nous serions alors dans un cercle vicieux : sous couvert de bons sentiments, les « élites » nous ont fait avaler les bases de la politique anti-discrimination ; cette politique rend les « minorités » odieuses et aggrave les tensions
; et, pour limiter ces tensions et rétablir la sécurité, nous serions conduits à accepter de nouvelles atteintes à nos libertés.

Peut-être ce scénario est-il exagérément pessimiste. Je l’espère. Ce qui est certain, en tout cas, c’est que la lutte contre les discriminations est profondément contre-nature, anti-sociale et liberticide. Cela fait déjà beaucoup !

Le bon sens recommande de laisser les hommes « discriminer » et de sanctionner pénalement, non pas les discriminations comme telles, mais seulement les discriminations attentatoires à la dignité d’autrui.

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Comments (10)

  • wzk649 Répondre

    Comme le dit Fucius, la lutte officielle contre la discrimination conduit inévitablement à la discrimination positive, qui a d’ailleurs parfois été condamnée aux USA, toujours en avance, parce qu’elle est aussi une discrimination, donc répréhensible ; on en attrape le tournis. On voit cette discrimination positive à l’oeuvre dans les programmes particuliers favorisant l’entrée de membres des minorités dans la fonction publique ou dans les établissements scolaires. Dans ce dernier cas, les instituteurs d’autrefois savaient bien identifier les élèves prometteurs, même s’ils appartenaient à des milieux défavorisés, et leur faire obtenir une bourse pour étudier dans le secondaire ou le supérieur.
    Notons aussi que les "minorités" peuvent être majoritaires en nombre. C’est par exemple le cas des femmes pour lesquelles la loi électorale a créé des quotas de parité dans toutes les élections à la proportionnelle. Certaines d’entre elles ne sont pas si heureuses de ces dispositions, se demandant si elles sont élues pour leurs qualités propres ou pour leur sexe.

    10 août 2009 à 16 h 04 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    mélimelo: <<En plus si l’en regarde tf1 et france 2 bouche bée, il n’y a aucun problème : le problème c’est la police !>>
    tf1c’est normal, les contrats de Mr.Bouygues et Cie sont au Moyen-Orient. Leurs clients sont exigeants et n’aiment pas qu’on raconte des choses qui ne leur plaisent pas. 
    france 2 c’est la TV des reportages d’Al Duran et de la désinformation pur fruit garanti sans sucre ( voir reportage des derniers incendies en Corse).

    10 août 2009 à 13 h 07 min
  • mélimelo Répondre

    Je crois que la grande majorité des français n’ont pas encore compris l’étendue du désastre. La plupart vivent dans les campagnes, en dehors des villes ou dans les petites villes qui ne sont pas trop envahies par les immigrés.

    Il faut vivre dans les banlieues ou certaines grandes villes pour réaliser et comprendre ce qui se passe en France. En plus si l’en regarde tf1 et france 2 bouche bée, il n’y a aucun problème : le problème c’est la police !

     

    10 août 2009 à 8 h 49 min
  • Scipion Répondre

    "Il me semble beaucoup plus sain et beaucoup plus naturel de laisser les êtres humains se réunir par affinité. La « mixité » forcée est précisément ce qui conduit au racisme. Au point que l’on se demande si l’un des objectifs de la lutte anti-raciste en France n’est pas précisément d’augmenter le racisme…"

    Pour ma part, je crois que c’est l’universalisme républicain – cette monstrueuse idiotie – qui est fondamentalement à l’origine de ce grand écart. Je pense moi aussi qu’il est "beaucoup plus sain et beaucoup plus naturel de laisser les êtres humains se réunir par affinité", mais c’est la porte grande ouverte au communautarisme qui "terrorise" tout le monde de Besancenot à Le Pen père et fille !

    A partir de là, on peut aussi considérer que c’est la lutte contre la communautarisme qui est un facteur d’accentuation du racisme et que le "pouvoir doutant de lui-même" travaille à préparer l’opinion publique de souche à la formation d’enclaves communautaires – principalement musulmanes – dotées d’une large autonomie interne.

    Ce que je considère, depuis longtemps, comme la seule solution réaliste aux problèmes que posent une cohabitation et une intégration pareillement illusoires.

    Si on ne peut pas renvoyer ces gens pour toutes sortes de raisons – certaines, et pas les moindres, trivialement logistiques -, et si on ne peut pas non plus les intégrer dans la société française, il faudra bien trouver une troisième voie qui ne choque pas trop les humanistes et les humanitaristes de France et d’ailleurs.

    "…les Français sont un peuple étonnamment peu raciste, si on les compare avec la plupart des autres peuples."

    Moi, je dirais plutôt qu’ils sont totalement passifs à l’égard de réalités, de problèmes, de difficultés et de complications qu’ils considèrent d’un oeil distrait, comme si tout cela se passait dans un pays qui n’est pas le leur

    J’ai cru – naïvement – que le succès d’"Entre les murs" provoquerait une prise de conscience et un débat national, puisque c’est "Entre les murs" que se prépare la France de demain. L’impact zéro de ce "documentaire" ne peut rien être d’autre que l’indice accablant d’une démission fataliste de l’ensemble d’une Nation qui refuse de se regarder dans les miroirs qu’on lui tend…

    8 août 2009 à 11 h 36 min
  • Fucius Répondre

    Je suis largement d’accord.
    Notamment sur le cercle vicieux.

    Toutefois je crois que l’intention de nos dirigeants n’est pas de favoriser ce cercle vicieux.
    Il me semble que leur inaction s’explique par la difficulté à trouver des solutions au problème (qui soient politiquement correctes).
    Eux-mêmes sont d’ailleurs largement abrités de la mixité culturelle et n’ont aucune intention de s’y frotter. Leurs électeurs qui le peuvent, même de gauche, cherchent aussi à éviter cette mixité.
    De plus, les bénéficiaires de la Halde constituent un électorat de plus en plus important, face auquel tout mouvement d’opposition sera immédiatement disqualifié comme fasciste.
    Politiquement, on ne peut donc pas s’opposer à la Halde.

    Par ailleurs il me semble que la lutte contre toute discrimination mène à la discrimination "positive".
    En France, cela signifie une discrimination envers les "gaulois" au bénéfice d’immigrants relativement récents.
    Cela me semble être une inconséquence explosive.

    7 août 2009 à 20 h 43 min
  • Tagada Répondre

    Pour ceux qui croient en la théorie de l’évolution, il y a une logique à la discrimination, seulement cette “logique” est inconsciente, donc pas la peine de dire qu’elle est absurde.

    6 août 2009 à 19 h 24 min
  • fradet Répondre

    je partage largement cette analyse

    6 août 2009 à 16 h 33 min
  • IOSA Répondre
    La descrimination fait sans aucun doute partie intégrante de la vie, selon différents critères appliquables dans certains milieux, mais n’est et ne sera jamais la vie, qui elle se contente de vivre à tout endroit et fait fi de tout caractères spirituels ou physiques…..
    Le simple fait de faire croire qu’il existe une logique dans la descrimination est absurde, puisque celà ne tire aucunement son essence d’un raisonnement sensé et démontre tout au contraire que l’arbitraire est le géniteur de cette forme de pensée.
    L’arbitraire est il la vie ? Assurément non, car si celà était, nous serions encore sous le joug des rois et autres despotes qui fourmillent dans le monde.
    Que dire de cet article qui entend imposer une vue de l’esprit comme un fait accomplit parce que de droit  (celui du plus fort) ?
    je pense que la réponse est déjà dans ma question, pour qui sait avoir l’esprit plus ouvert sur l’avenir, que sur son nombril.
    IOSA
    6 août 2009 à 0 h 57 min
  • Gérard Pierre Répondre
    Guillaume de Thieulloy relève l’un des aspects hypocrites des lois anti discrimination, celui de la possibilité de continuer à  « discriminer » à condition de mentir.
     
    Un autre aspect de cette hypocrisie se révèle, en fait, être beaucoup plus sournois.
     
    En effet, les dispositions des lois anti discrimination sont totalement orientées dans un seul sens. Elles induisent, sans le dire bien sûr explicitement, qu’il existerait dans notre pays …… d’une part des « nantis » dont le seul critère définissant ce nantissement se résumerait à l’antériorité de la présence familiale sur le sol national, …… et d’autres part des « discriminés » qui ne le seraient qu’en raison du caractère récent de leur arrivée sur notre sol.
     
    Il convient donc, dans un contexte d’égalitarisme forcené, que les « discriminés » rattrapent d’urgence l’écart …… injuste …… ! ! ! (injuste en fonction de quels critères, s.v.p. ?) …… qui les séparerait des « nantis ». Dit plus simplement : « Il convient dorénavant de «dépouiller le nanti» pour «vêtir le discriminé».
     
    C’est tout bonnement consternant !
     
    En clair, nos ancêtres auraient, générations après générations, travaillé à faire en sorte que la France soit ce qu’elle est afin qu’in fine ce soient d’autres que leurs descendants qui bénéficient des dividendes de leur travail.
     
    Tout au long du vingtième siècle, des wagons de Polonais, d’Espagnol ou d’Italiens vinrent en France, non pour y vivre de prestations sociales, mais pour y travailler souvent très durement dans les mines et dans les usines demandeuses de bras. Eux aussi furent "discriminés". Lequel d’entre eux ne s’est pas entendu traiter de sale polak ou de sale rital ? …… Je ne suis pas en train de dire que c’était glorieux de la part de ceux qui se livraient à de telles insultes. J’attire seulement  l’attention sur la réponse qu’ils apportèrent à ces comportements : ils se fondirent dans la masse, s’intégrèrent, au point que leurs enfants et leurs petits enfants ne se différencient pas des autres de nos jours.
     
    L’effet non envisagé par le législateur à l’initiative de ces lois anti discrimination, c’est que l’intégration n’a pas …… et n’aura pas lieu. Pire, la discrimination a changé de camp ! …… Mais là, …… chut ! …… il ne faut pas en parler, …… il faut retourner à la case départ. Vous avez le droit de le penser, à condition de ne pas le dire !
     
    Encore un signe qui montre à quel point nous sommes irrémédiablement entrés dans l’ère de l’Inversion.
    5 août 2009 à 22 h 22 min
  • 22decembre Répondre

    Un seul exemple montrera à l’évidence que lutter contre les discriminations comme telles est absurde. La cellule de base de la société, chacun le sait (ou devrait le savoir, puisque les gouvernements qui se succèdent depuis trois ou quatre décennies montrent que la haine de la famille est, au contraire, la base de leur « politique familiale »), est la famille. À la base de la famille, il y a un choix originel, une discrimination : le mari et la femme se sont choisis

    >> Je ne vois pas en quoi l’Etat haït la famille ! Je crois au contraire que la société dans son ensemble (parents, amis, prôches, oncles… grands-mères, collègues de travail) nous regarde d’un drôle d’oeil quand on dit qu’on ne souhaite pas avoir d’enfants…

    Les célibataires paient plus d’impots que les couples, et les couples plus que ceux qui ont des enfants ! C’est vrai ! C’est la Haine déclarée de l’état pour les famille !

    5 août 2009 à 12 h 19 min

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