La droite aura bien mérité du socialisme !

La droite aura bien mérité du socialisme !

«Discrimination positive » et « impôt… négatif ». Parfaites illustrations de la bien-pensance politique dans l’air du temps, ces deux formules n’ont pas pour seul point commun de cultiver un pseudo paradoxe en inversant l’approche du sens commun. Alors que leurs partisans les présentent comme de nouvelles avancées pour les droits individuels, elles n’en sont que la caricature. Et ces partisans, parfois les plus zélés, se recrutent désormais aussi à « droite ».

Traduction-adaptation française de l’américaine « Affirmative action » (chère aux « liberals » de là-bas et dont on connaît les calamiteux résultats grâce aux travaux et réflexions de Dinesh D’Souza ou Charles Murray…), la discrimination positive entend, par le biais de dispositions réglementaires particularistes et de larges subventions publiques, assurer la promotion de catégories (des « minorités » – comme les femmes en France depuis la loi sur la parité !) réputées désavantagées. Au nom de l’équité sociale, ces catégories vont donc bénéficier d’avantages refusés aux autres citoyens : quotas et gratuité vont les placer hors droit commun. Il en résulte d’abord une double injustice, puisque les individus méritants de ces « groupes », ou plus compétents mais n’y appartenant pas, sont lésés – ce qui crée une fracture sociale de plus ; et que la facture fiscale viendra s’ajouter aux ponctions déjà subies par ceux qui payent l’impôt sur le revenu (véritable discrimination… négative).

Mais il y a pire, si l’on ose dire. Ces avantages et privilèges discriminants sont attribués à des groupes. C’est l’appartenance collective ou l’origine ethno-communautaire qui compte et donne des droits. Plus déresponsabilisant et humiliant que ce néo-collectivisme sociologique, impossible de l’imaginer ! Du point de vue tant libéral que républicain, faut-il rappeler que seule doit prévaloir la lutte contre les discriminations qui interdisent à des individus, du fait justement d’une imputation à leurs origines ou appartenances, d’accéder à ce qui leur revient de droit commun ? Que s’il s’agit de soutenir ceux qui sont objectivement défavorisés, cela ne peut se faire qu’en référence à des situations individuelles, toutes singulières ? Et qu’avant tout doit compter la valeur, l’effort et la compétence des individus quels qu’ils soient ?

L’« impôt négatif » ne vaut pas mieux ; il relève d’une impo… sture de semblable inspiration. Sous prétexte d’améliorer, en le simplifiant, ce qui existe déjà en matière d’allocations et revenus « sociaux », il s’agit de fondre ceux-ci en une allocation unique, universelle et automatique (pas de condition autre qu’être sous un seuil de revenus). Rebaptiser cela « impôt », fût-il « négatif », est déjà se moquer du monde – quand bien même Milton Friedman en serait l’auteur (personne n’est parfait, y compris chez les libéraux) dans « Capitalisme et liberté ». Un impôt ne peut qu’être ce qu’on est forcé de verser à l’État, le reste n’est que poudre aux yeux, abus de langage et travestissement idéologiquement correct.

En fait, sous des habits sémantiques et bureaucratiques neufs, on nous repropose seulement le RMI amélioré ou le démagogique « revenu d’existence » des collectivistes. Mais, au passage, on

pérennise et institutionnalise définitivement les excès déresponsabilisants de l’État-providence. Pour faire reculer celui-ci, il est plus aisé de remettre en cause une allocation parmi d’autres que s’en prendre à un socle unique, qui sera vite considéré comme un « droit » acquis, irréversible, à l’assistance.

Enfin, ce faux impôt devra bien être financé – et par qui, sinon ceux qui payent déjà le vrai : on demeure et s’enferre à jamais dans le transfert forcé et à grande échelle des revenus. Alors que l’urgence est que, tant qu’il doive exister, l’impôt « positif » sur le revenu soit acquitté par tous les citoyens (et non 45 % comme c’est scandaleusement le cas actuellement en France)…

Ne nous laissons pas prendre au piège de ces fariboles pseudo-hegeliennes de la positivité du négatif et de la négativité du positif à la pauvre et douteuse dialectique : ce qui concrètement ressort, c’est que la gentille discrimination « positive » pour les uns entraîne une très classique et détestable discrimination négative pour les autres. Et que l’impôt « négatif » reçu par les uns résulte de l’impôt positif extorqué aux autres. Quel progrès ! Décidément, en raison de valeureux services rendus à la cause de l’hypersocialisation de la société, une certaine droite aura bien mérité du socialisme…

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Comments (1)

  • MINUX75 Répondre

    Bonjour. Il y a longtemps que je n’ai pas lu Milton FRIEDMAN, à l’époque, celui-ci fustijait les lois sociales d’une part parce qu’elles coûtait cher au contribuable, et d’autre part, parce que la perte en ligne était très importante, quand le contribuable verse 100 $ pour réduire les inégalités, le pauvre, lui reçoit… 1 $. Aussi, pour réduire cette déperdition, Milton FRIEDMAN a proposé l’impôt négatif avec cette conclusion, les pauvres manquent d’argent, pas de social aussi donnons leur de l’argent et ils ne seront plus pauvre. Si on continue à leur donner du social, ils resteront pauvre à tous les coup.

    6 octobre 2004 à 0 h 40 min

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