La droite autrichienne et le matraquage des médias

La droite autrichienne et le matraquage des médias

Les médias sont décidément une source presque infinie d’étonnement… et de propagande.

Si vous vous intéressez un tant soit peu aux droites nationales européennes, vous aurez lu que les élections présidentielles du 25 avril marquaient un « cinglant revers pour l’extrême droite autrichienne » (comme dit l’Associated Press).
Et, de fait, les résultats corroborent en apparence ces titres triomphants : le social-démocrate Heinz Fischer a obtenu 78 % des voix, loin devant Barbara Rosenkranz, la candidate du FpÖ, Parti de la Liberté (le parti de Jorg Haider), et le conservateur Rudolf Gehring (5,4 %).

Pourtant, comme à l’habitude, si on regarde un peu plus en détail, le tableau apparaît nettement plus nuancé.

Tout d’abord, parce que le rôle de président de la République est largement honorifique en Autriche et que ces élections n’avaient guère d’enjeux politiques.

Conséquence mécanique : l’abstention a été particulièrement élevée (ce qui favorise toujours les candidats « officiels »). Elle a atteint 50,8 % ! Alors même que le vote est obligatoire dans plusieurs cantons du pays…

Par ailleurs, comme par hasard, cette élection de 2010 était la première où les jeunes de 16 ans étaient invités aux urnes pour un tel scrutin. Or, on sait que l’abaissement de l’âge du droit de vote a toujours été une technique pour la gauche d’élargir son électorat.

Et, surtout, la mauvaise foi des commentateurs éclate quand on lit que Mme Rosenkranz a raté une occasion historique, puis­que le parti démocrate-chrétien, avec lequel le FpÖ a gouverné, ne présentait pas de candidat.

C’est vrai, mais ce que les journalistes « oublient » de dire, c’est que le parti démocrate-chrétien ne présentait pas de candidat contre le sortant, sûr d’être élu… mais avait appelé à voter pour lui !

En d’autres termes, c’est un peu comme si l’on disait que Chirac (avec ses moins de 20 % au premier tour), avait infligé un « cinglant revers » à Le Pen avec ses 82 % au deuxième tour des élections présidentielles de 2002 !

Jacques Mesnard

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Comments (1)

  • christian pène Répondre

    en France quand le PCF parti phare de la classe ouvrière prend une veste électorale chaque fois plus marquée , cela n’interpelle pas les médias….et quand la République de Chypre se donne un président communiste , ça n’interpelle pas non plus : c’est donc qu’il s’agit de démocraties d’un genre un peu spécial dites "populaires" comme ce  fut le cas en Europe de l’Est qui n’en veut plus…. .

    on appelle cela  de la désinformation….pour la pratiquer sereinement , il faut que les médias soient privatisés par les faiseurs d’opinion grâace à une loi scélérate, comprenez les menteurs de tout poil….ainsi en est-il de France Télévisions qui croit propager la bonne parole du PCU ( parti clientéliste unifié monopoliste au Soviet Suprême de la République populaire française )

    christian pène

    5 mai 2010 à 11 h 18 min

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