La droite ferait bien de prendre Ségolène Royal très au sérieux

La droite ferait bien de prendre Ségolène Royal très au sérieux

Il se dit que Ségolène Royal est conseillée  par Christophe Lambert, Président de Publicis Conseil et auteur à succès de l’ouvrage « La société de la peur », paru chez Plon au mois d’août dernier.

L’auteur s’interroge sur le processus qui a fait basculer la société française, en moins de trente ans, de l’espoir à la peur. Ses réflexions inspirent la candidate socialiste. S’il en était besoin, on en a eu la preuve, le 2 février dernier, dans le quotidien britannique « Financial Times ». La dame de Niort y déclarait un soutien total à la ligne politique de Tony Blair, abhorré par les dirigeants du PS (à l’exception de Jean-Marie Bokel dont la motion, au congrès du Parti socialiste du Mans, le 22 novembre dernier, n’a pas réussi à atteindre la barre de 1 % des suffrages).

Le blairisme, vu de France, comporte différents aspects qui tous sont autant de leçons que les hommes politiques français seraient bien inspirés d’écouter, ce qui explique d’ailleurs leur commune détestation.
Quand Tony Blair arrive au pouvoir en 1997, il a 43 ans. Il doit à la mort accidentelle, en 1994, du précédent leader de son parti, John Smith, d’être alors Premier ministre. Sa première et principale décision est de conserver, même de poursuivre, les réformes mises en œuvre par Margaret Thatcher, malgré les réclamations bruyantes de l’aile syndicale du Labour. Le pouvoir des syndicats reste contenu. Les privatisations se poursuivent. Les dépenses publiques sont réduites. Le budget est équilibré. La législation sociale simplifiée. En Grande-Bretagne, la feuille d’impôt ne comporte que trois ou quatre lignes.

Le programme législatif de Tony Blair tient tout entier au dos de sa carte de visite. Pendant huit années, le succès économique est au rendez-vous. La Grande-Bretagne a rattrapé la France. Londres demeure, et de loin, la première place financière européenne. Les Anglais se félicitent tous les jours de ne pas avoir adopté les facilités de l’euro. Au plan économique, Tony Blair est un pragmatique, adepte de la flexibilité et de la concurrence. Mais c’est aussi un socialiste, partisan d’une forte redistribution des revenus par le biais de la fiscalité et des dépenses publiques, en particulier au profit des jeunes, des familles et des catégories défavorisées.

En politique étrangère, conformément à une longue tradition britannique, il privilégie toujours la relation transatlantique avec les États-Unis, quelle que soit la couleur politique du Président de la première puissance mondiale. C’est un socialiste qui croit au capitalisme, qui aime l’Amérique et qui défend l’Occident. Pour un observateur français, c’est évidemment un drôle de zèbre !…
Le blairisme n’est pas que ça. Le Premier ministre britannique s’est engagé dans le sens d’une politique de sécurité qui, en France, ferait frémir les bonnes âmes. Cette politique a évidemment été renforcée après les attentats de Londres du 7 juillet 2005. Un seul exemple parmi beaucoup d’autres : il y a Outre Manche un programme au terme duquel le nombre de caméras installées pour la surveillance de l’espace public passera bientôt de 2 à 20 millions d’appareils ! En France, nous n’en sommes qu’à quelque dizaine de milliers de ces mouchards, et les socialistes, en particulier à Paris, trouvent que cela fait déjà beaucoup…

En se livrant à ce panégyrique, Ségolène Royal, qu’on dit souvent prudente, jusqu’à préférer ne rien dire que d’en dire trop, s’est clairement et courageusement positionnée. En tout cas aussi loin (aussi bien) qu’on puisse l’attendre d’une candidate socialiste.

La presse internationale ne s’y trompe pas qui multiplie les portraits de la Présidente de la région Poitou-Charentes.
Nous examinerons ses déclarations à la loupe. Répondant aux questions du « Financial Times », au début du mois, elle a dit autre chose qui est passé à peu près inaperçu de mes confrères : elle prendra sa décision définitive en septembre prochain. Et de toute façon, ce sera elle ou son compagnon François Hollande. On a compris qu’ensemble ils feront obstacle à tout autre.

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Comments (16)

  • sas Répondre

    SEGOLENE ROYALE…père militaire,enfance d’errance aux gré des mutations…notamment les antilles…donc statut d’expatriée comme aliot marie,galouzeau de villepin,seguin…etc,etc,etc une chance pour la france quoi!!!! CAR VISUALISER L HEXAGONE A TRAVERS LA VIE MONDAINE DES EXPATRIES A COUP DE PRIMES ET DE RECEPTIONS,DE CHAUFFEURS ET LOGEMENTS DE FONCTIONS…c’est assurément un atout pour gérer “nos sauvageons” et leurs papas….nos politicodroits communs. sas qui attend l’avênement d’un chef naturel…un vrai et il ne sera assurément pas de ce bois là. nb)La “ripoublique”héritière de 1789… administrée par une ségolene “ROYALE”…un Galouzeau DE villepin…..un sarközy de naguy becsa…..putain on croit rêver…

    4 mars 2006 à 12 h 34 min
  • LE CELTE Répondre

    MAIS QUE FAIT ALAIN MADELIN ?

    2 mars 2006 à 23 h 57 min
  • charles martel Répondre

    pour Eric Zemour ( figaro ) Ségolène Royal est ” de droite ” et n est au Ps que par féminisme bourgeois …. pour lui la seule femme de gauche au PS est Aubry

    1 mars 2006 à 16 h 34 min
  • grandpas Répondre

    Avez vous entendu,la dame royale au salon de l’Agriculture,le président de la FNSEA n’a pas pu en placer une.Sa royalité l’a inondé de paroles mornes et sans aucun sens,Cela promet,si cette Dame devient un jour:”El Présidente”les causeries au coin du feu vont être d’un ennuyeux.

    1 mars 2006 à 13 h 48 min
  • Jean-Claude Lahitte Répondre

    A propos de l’éventualité d’une “présidence” Royal (sans “e” car l’association des deux mots paraîtrait une incongruité au légitimiste que je suis), il me revient en mémoire que, en 2002, lors de la dernière “présidentielle”, le magazine écomique libéral (bien que plutôt porté à gauche) L’EXPANSION avait suggéré la candidature de Nicole Notat. Certes un syndicaliste “de gauche” (ancienne “patronne” de la CFDT) mais qui avait su faire preuve d’énergie, de réformisme (au bon sens du terme !). Il lui manquait (manque toujours ?) de se débarrasser en matière d’immigration, de sécurité, d’éducation natinale, etc. de tout le “politically” dont le cerveau des gens qui nous gouvernent sont remplis. Mais entre une Nicole Notat non inféodée au P.S. ou à l’uMP, et une “ségolène”, il n’y aurait pas photo… Cordialement, Jean-Claude Lahitte

    28 février 2006 à 15 h 03 min
  • Bernard Dubois Répondre

    Aude, “On doit pas avoir la même définition de libéral…” Au contraire, on a la même définition de libéral ! Mais si libéral signifie un état mondial, ou européiste et centralisé comme défendu par Madelin, une immigration et une islamisation accélérée et incontrôlée, une idéologie multiculturelle et multiethnique comme défendu par Madelin, une idéologie libre-échangiste anarchique à sens unique mais pas en dehors de l’Europe, comme dénoncé par Maurice Allais notre unique prix Nobel d’économie mais prôné par Madelin… alors ce n’est plus du libéralisme mais des totalitarismes utopiques ! Vous ne diriez pas que Reagan et Bush sont des socialistes, et donc des non libéraux n’est-ce pas ? Ou alors bonjour les utopies ! Alors maintenant comparez un programme comme celui de Reagan et des partis libéraux conservateurs français (MPF, MNR, FN) : c’est rigoureusement la même chose. Dédié à tous ceux pour qui la vérité fait mal à entendre !

    28 février 2006 à 14 h 08 min
  • Guillermo Répondre

    Je crois assez peu à Ségolène, à cause des chausses-trappes que vont lui tendre les ténors du PS qui la détestent. Tout celà me rappelle Rocard large premier dans les sondages, qui a été évincé au profit de Mittérand, pourtant donné battu face au fossoyeur de la France. Et pour Ségolène le fait de passer vers une politique du tout sécuritaire ressemblerait trop à un retournement de veste. Par contre je ne pense pas du tout comme David972 qu’elle se ferait plomber par Sarkozy, celui-ci s’étant complètement grillé par ses idées de ségrégation positive.

    27 février 2006 à 23 h 49 min
  • David972 Répondre

    La droite devrait se méfier de Ségolène Royal?! Je n’y crois point du tout! Je crois que la dynamique du parti va l’exclure du parti avec Fabius, Strauss-Kahn et bien d’autres que la haissent et ne veulent point d’elle! Avec qui Ségolène Royal formera-t-elle aussi un gouvernement si elle est élue, sans que les ténors du parti n’en veulent pas? De plus, il est plus qu’évident que Ségolène Royal va se faire dévorer toute crue par Nicolas Sarkozy! Elle vante les idées de Tony Blair mais c’est Nicolas Sarkozy qui a les idées de Blair. Pour résumer, on pourrait dire que Nicolas Sarkozy est le parfait atlantiste pragmatique. De plus, Ségolène Royal devra aussi compter avec Dominique Voynet, Olivier Besançenot, Marie-George Buffet et j’en passe. La route est donc longue, longue et longue encore et encore pour Ségolène Royal mais personne ne le dit car il n’est pas bon de critiquer un phénomène de mode!

    27 février 2006 à 19 h 36 min
  • FLORA Répondre

    ALLER PETIT SEGO JE SUIS AVEC TOI MOI KI T ADOR ET KI TE CONNAI. FLORA 14 ANS

    27 février 2006 à 17 h 50 min
  • Jean-Claude Lahitte Répondre

    Aude. Tout à fait d’accord avec vous; Mais il faudrait que les partis de la Droite nationale commencent par avoir le courage de faire taire leurs querelles de chefs et acceptent d’établir un programme commun. Il faudrait aussi sans doute que les électeurs se “lavent le cerveau”. Car la classe médiatico-politique avec la complicité de l’Education nationale leur a mis dans le crâne que la Droite nationale était un ramâssis de racistes, d’antidsémites, voire de nazis. Et je crains qu’il ne faille un cataclysme pour voir arriver cette Droite au pouvoir. Cordialement, Jean-Claude Lahitte

    27 février 2006 à 12 h 41 min
  • Aude Répondre

    “Vous devez sans doute ignorer qu’il existe de vrais partis de droite (MPF, MNR, FN…), avec un vrai programme libéral et qui met fin de la chienlit actuelle, et capables de remporter les élections.” On doit pas avoir la même définition de libéral… Le seul homme politique à s’être déclaré libéral est Alain Madelin et Dieu seul sait où il est maintenant…

    27 février 2006 à 11 h 10 min
  • Alborg Répondre

    La Ségolène ? C’est exactement comme GRANDPAS que je considère la chose, car c’est exactement comme ça que les choses vont se passer! Quant à Tony BLAIR cela fait longtemps que j’admire l’homme et EXACTEMENT pour les raisons que Alain DUMAIT a si bien décrites : ce profil-LA est tellement inaccessible à une certaine France frileuse toute engoncée dans son cartésianisme! ET tiens, pour ajouter à la rigolade, personne d’entre vous n’a remarqué les multiples oraisons “funèbres” des medias en France depuis que Blair est au pouvoir en U.K. ? “TB en difficulté!”; TB mis en minorité”; “TB contesté par son aile gauche”; “TB battu en brèche par les Tories”;”TB et le scandale Machin”;”TB VRAIMENT en difficulté”;”TB sauvera-t il sa tête?”;”TB passera pas l’hiver!”…..etc, ETC ! ! ET CA FAIT DES ANNEES QUE CA DURE !!! Comme jobardise et niaiserie de journaleux franchouillards, on ne fait pas mieux! Quelle élégante façon d’éternellement prendre ses désirs pour des réalités !! Courtesy your Alborg

    27 février 2006 à 0 h 53 min
  • Jean-Claude Lahitte Répondre

    A la place de François Hollande, si c’est UN publicitaire de chez Publicis qui conseille Ségolène ROYAL, je me méfierai. Nicolas Sarkozy n’a-t-il pas eu des “problèmes” conjugaux avec un publicitaire de la même maison ? Tout à fait d’accord avec vous, Bernard DUBOIS : Ségolène aurait du mal à être pire que les gens qui nous gouvernent aujourd’hui ou qui nous ont gouverné hier, ou même que celui que j’évoque précédemment et qui ambitionne d’être le Président de la “FRANCE D’APRES” ! Hélas pour le “FRANCE TITANIC” ! En tout cas, pour rester entre socialistes ou soi-disant tels, entre un LANG, un STRAUSS-KHAN, un JOSPIN, un HOLLANDE, un FABIUS, etc. et une ROYAL, mon choix de “NATIONAL” et de “LEGITIMISTE” serait fait. Cordialement, Jean-Claude Lahitte

    26 février 2006 à 18 h 21 min
  • grandpas Répondre

    Rassurez vous,en bonne socialiste,elle reprendrz trés vite le chemin de la gauche bourgeoise-bohéme etses vieux démons,de toute façon cela ne changera pas grand chose àla politique de jackam le rouge.

    26 février 2006 à 10 h 01 min
  • TL Répondre

    Hollande ou Royal ? Louis XV cédera t il la couronne à la Pompadour ? suspence

    26 février 2006 à 9 h 55 min
  • Bernard Dubois Répondre

    Si Ségolène Royal est élue, ce ne pourra pas pire que ce qu’on a eu avec le gouvernement chiraco-sarkiste dont on attend toujours les réformes après près de 4 ans de pouvoir. Ca sera peut-être même mieux, même si ça sera dans tous les cas catastrophique. Dans tous cas, ne comptez pas sur moi pour soutenir un gouvernement sarkosiste pro-islamiste et pro-mosquées (comme l’intéressé le déclare lui même) et avec de fausses réformes en sus. La routine quoi ! Moi, entre 2 candidat UMPS, ce sera blanc ou nul et comme j’ai dit, le pire n’est pas forcément celui qu’on croit. PS : Je ne comprend pas pourquoi vous soutenez toujours l’UMP-UDF sous prétexte que les médias diraient qu’ils seraient de “droite” alors que tout prouve qu’ils sont de gauche et même en totalité en accord avec les idées altermondialistes, et sous prétexte que des sondages bidonnés les mettraient en tête! Comment expliquer alors qu’ils rassemblent au grand maximum 10 % des électeurs maximum à toutes les dernières élections. Vous devez sans doute ignorer qu’il existe de vrais partis de droite (MPF, MNR, FN…), avec un vrai programme libéral et qui met fin de la chienlit actuelle, et capables de remporter les élections. C’est pas très politiquement correct et pensée unique, ce que je dis, mais réfléchissez-y quand même !

    26 février 2006 à 1 h 45 min

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