La fin du régime de séparation des pouvoirs

La fin du régime de séparation des pouvoirs

Le 31 mars dernier, la Cour de cassation a définitivement confirmé la relaxe de Cédric Herrou.

Ce dernier, militant d’extrême gauche résidant près de Nice, s’est fait connaître pour son soutien actif à l’immigration clandestine.

Il a arrêté plusieurs fois pour cela à partir de 2016 et a «aidé» environ 150 immigrés clandestins à franchir la frontière.

Mais, à chaque arrestation, nous avons assisté à une nouvelle défaite de la loi française.

La première fois, en 2016, le procureur de la république (qui avait déclaré être convaincu que le camarade Herrou avait agi pour raison humanitaire) avait tout simplement refusé de poursuivre (et donc d’appliquer la loi).

Mais, ensuite, ce fut bien pire encore.

Saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité par Cédric Herrou, le Conseil constitutionnel inventa le 6 juillet 2018 un «principe de fraternité» qui rendait inapplicable le droit migratoire français.

Et c’est donc cette absurdité que la Cour de cassation vient de valider, cette fois sans appel possible.

Autrement dit, les juges français ont réalisé sous nos yeux un remarquable coup d’État, jetant à bas l’idée même de loi votée par le parlement.

Notez bien que ce sont des juges français: nous n’avons même plus besoin de la CEDH ou de la cour de Bruxelles pour piétiner notre droit et notre parlement.

Ce que l’on appelle encore par antiphrase la justice française (qui n’est plus ni juste, ni française) s’en acquitte fort bien !

Entendons-nous bien: je ne dis évidemment pas que tous les juges sont complices de ce désastreux état des choses. Je dis simplement que nous sommes entrés dans un régime qui n’est plus la démocratie libérale, mais qui oscille entre le gouvernement des juges et la dérive autoritaire de l’exécutif.

Je n’ai jamais vraiment cru aux théories de Montesquieu sur la séparation des pouvoirs. Selon moi, il n’y a pas dans l’État trois pouvoirs distincts (exécutif, législatif et judiciaire), qu’il faudrait opposer l’un à l’autre pour vivre en paix, mais seulement trois volets d’un unique pouvoir étatique.

Mais les constituants de 1789 y ont cru, eux.

Et ils doivent se retourner dans leur tombe.

Si l’on songe que la Révolution visa à donner le pouvoir au parlement (au pouvoir législatif) en s’opposant à la fois au gouvernement des juges (le pouvoir judiciaire des parlements d’Ancien Régime) et au roi (le pouvoir exécutif), on mesure à quel point nous sommes loin des «grands ancêtres».

Désormais, le parlement fait des lois qui sont cassées avec une facilité déconcertante par les juges chargés de les appliquer.

Et, dans d’autres cas (comme pour la crise sanitaire que nous traversons), le gouvernement est «invité» à enregistrer des mesures annoncées dans la presse avant même qu’elles soient discutées dans l’hémicycle.

Cela signifie, en clair, que le parlement ne sert plus à rien.

Ou, plus exactement, qu’il n’est plus qu’un théâtre assez onéreux, laissant peut-être encore une vague illusion de débat démocratique au bon peuple qu’il s’agit d’endormir.

Ajoutons à cela que la justice prend de plus en plus souvent les atours d’une justice politique (où vous noterez que l’adjectif contredit le nom: si les juges ne sont pas impartiaux, ils ne peuvent pas non plus être justes!).

Quelques jours avant la relaxe de Cédric Herrou, revendiquant pourtant d’avoir violé la loi française au nom de son idéologie «sansfrontiériste», l’association Génération Identitaire avait été dissoute alors qu’elle demandait aux forces de l’ordre d’appliquer la loi.

Un deux poids, deux mesures insupportable qui aggrave encore notre malaise.

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Comments (4)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    ” Napoléon et Dieu ”

    a t on seulement demandé l’ avis ( entre deux plats langouste – caviar ) à Chalençon le bouffon de la jet set parisienne

    8 avril 2021 à 20 h 37 min
  • ELEVENTH Répondre

    Il fut un temps ou un “Herrou” n’aurait pas très longtemps poursuivi ses combines.
    Avec ou sans l’appui des interprètes (à géométrie variable) de la loi.
    Ou que quelqu’un lui aurait fait passer le goût du pain, comme on disait jadis, réglant définitivement la question qui revient sans cesse sur le tapis. Quel droit a ce type de nous faire prendre en charge, de force, des illégaux et des parasites?

    7 avril 2021 à 0 h 25 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Les soixante-huitards onr vielli mais pas leurs idées, ils sont nombreux à occuper des sièges moelleux du système judiciaire français.
    Les effets se font voir de plus en plus dans les jugements loufoques rendus.
    Et je pense qu’ils ont le potentiel de faire encore mieux.

    Faudra-t’il se réfugier auprès du diable pour leur échapper?

    6 avril 2021 à 18 h 19 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    comment depuis des siècles on raisonne [ mal ] sur des bases ” incorrectes ” : …

    Montesquieu ne parle pas de ” séparation des pouvoirs ” mais ” d’ équilibre des pouvoirs ”

    intéressant, donc, de s’ intéresser au fonctionnement politique à Sparte : les DEUX ROIS ( ce qui a évité les ” tyrans ” ) , les CINQ éphores c. à d. les ” surveillants ) magistrats élus pour leur Vertu au service de la Cité – Etat et qui surveillent le respect de la Loi, , la GEROUSIE ( le Sénat ) qui soumet les lois enfin l’ Assemblée des hommes libres de plus de 30 ans ( ekklésia )qui par exemple… décide ou non de la guerre

    En fait à peine plus de 3000 . ” citoyens ” ( sur une population au plus de 30.000 hommes libre )s qui décident du sort de la Cité

    6 avril 2021 à 11 h 53 min

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