La France entre angélisme et usines à gaz

La France entre angélisme et usines à gaz

La guerre d’Algérie commença à la Toussaint 1954. Après la victoire remportée par l’armée française dans le démantèlement des cellules terroristes à Alger au cours de l’été 1957, le gouvernement de Guy Mollet chanta victoire… On relève le même angélisme du côté du gouvernement de Dominique Villepin, se satisfaisant d’un « retour à la normale » avec quelque cent véhicules brûlés par nuit seulement!…
Certes, les circonstances diffèrent, mais le dilemme est le même : comment faire coexister deux communautés qui ne s’aiment pas ? Un beur reste un beur. Condamné à la galère des petits boulots, il demeure un paria dans une nation dont la devise est « Liberté, Égalité et Fraternité ». L’égalitarisme a fini par tuer la liberté et la fraternité au bout du long chemin socialiste que la France s’est choisi depuis 1945.
Toujours prompte à donner des leçons, la « Grande Nation » est devenue la risée du monde. Les télévisions étrangères ne se privent pas de montrer la triste réalité des banlieues françaises et elles invitent leurs ressortissants à éviter ce pays où la police s’avère incapable de rétablir l’ordre malgré l’omnipotence du ministre de l’intérieur. Sarkozy ne serait-il qu’un clone de Chirac ? Provocante, cette question devrait interpeller les nombreux citoyens séduits par le style de l’intéressé, mais qui ne regardent pas son bilan qui est creux. Sarkozy est victime non pas de ses adversaires mais de sa propension à en faire trop devant les caméras. Il ne travaille pas assez dans l’ombre en assurant un suivi régulier de ses initiatives qui apparaissent pour le moins désordonnées, sinon incohérentes comme celles de celui qu’il aimerait remplacer à l’Élysée.
L’ascenseur social est bloqué car les élites françaises ont horreur du libéralisme qui laminerait leurs privilèges. Par quel biais se transmettent ces insupportables inégalités ? Par la carte scolaire et les grandes écoles qui n’existent dans aucune autre nation. Les énarques se cramponnent à leurs fauteuils Louis XV, comme les syndicalistes à plein temps qui s’évertuent à rigidifier un marché de l’emploi atone.
Abrutis par la pernicieuse « pensée unique », les Français n’ont pas réalisé que ce pays était régenté par deux mafias : par le haut avec l’ENA et par le bas avec la CGT. Complémentaires et synchrones, ces deux organisations ont un intérêt commun à verrouiller le système. L’une et l’autre se moquent éperdument de l’avenir de la nation.
Depuis le 1er novembre et jusqu’au 31 décembre, l’État français poursuivra son grand train de vie en empruntant chaque jour la coquette somme de 790 millions d’euros sur les marchés financiers. Comme les précédents, le budget de 2006 a été une occasion ratée de réduire le monstrueux gaspillage. Les députés Godillot votent sans sourciller un texte fourre-tout incompréhensible où l’opacité des comptes de la nation est la règle d’or pour un régime moribond, étroitement surveillé par la Commission européenne.
Alors que l’État vit à crédit jusqu’à la fin de l’année, le Président de la république voudrait exporter la misère de son pays au reste du monde avec l’instauration d’une taxe sur les transporteurs aériens à partir du 1er janvier 2006, laquelle serait ensuite reversée aux pays pauvres. C’est encore une usine à gaz concoctée par des énarques. Les recettes escomptées seront annihilées par la baisse concomitante du trafic aérien français. Qu’importe ! L’essentiel est de faire oublier auprès des membres de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) qui se réunissent à Doha au Qatar, que la France est le principal opposant à la réduction des subventions agricoles européennes qui tuent justement l’agriculture de ces pays pauvres.
Dans les heures sombres que traverse la France, saluons l’héroïsme de Mohammed Tadjer. Par son sang-froid, ce chauffeur de bus de la Seine Saint-Denis a sauvé la vie d’une handicapée et celle des autres passagers de son bus pris dans les flammes. Il mériterait de recevoir la médaille de la Légion d’Honneur pour sa bravoure, mais cette distinction ne lui échoira pas. Les gouvernants n’accordent cette dignité qu’à ceux qui les servent si bien, à savoir les grands commis de l’État pour leurs usines à gaz qui sont malheureusement à l’origine de tant d’exclusions par leurs inévitables effets pervers jamais pris en considération…
Sans surprise, le gouvernement va aggraver la situation financière en décrétant que 20 % du parc immobilier soit réservé à des logements sociaux. Au retour des émigrés en France, Talleyrand nota : « Ils n’ont rien appris, ils n’ont rien oublié »…

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Comments (12)

  • bernard martoia Répondre

    je concède que ma citation est ambigüe. Elle s’adresse non pas aux immigrés mais à notre classe politique aristocratique qui, après avoir constaté l’ampleur du désastre de la casse dans les banlieues, voudrait continuer à vivre comme par le passé. La mentalité de ces gens est identique à celle de la cour de l’ancien régime.

    8 décembre 2005 à 7 h 22 min
  • timo Répondre

    comment peut-on comparer la phrase de talleyrand qui s’adressait au retour de l’émigration de l’aristocratie française au moment de la Restauration avec l’immigration d’aujourd’hui… seule le retour de ce résidu de la noblesse est une honte pour la France…

    3 décembre 2005 à 14 h 17 min
  • dom Répondre

    comment pouvez comparer la guerre d’algérie et lesémeutes dans les banlieues?

    3 décembre 2005 à 14 h 13 min
  • sas Répondre

    Une usine à gaz qui sert “parfaitement” et en permanence ses maîtres initiés…ce n’est plus une usine à gaz ,mais une mécanique de précision… sas spécialiste en usine à gaz

    2 décembre 2005 à 0 h 13 min
  • sas Répondre

    MEA CULPA, mea culpa,mea culpa….il convient de lire 300 MILLIONS D EUROS de budget de sante pour les hopitaux de Martinique….dont 80% affecté a la masse salarial sas le précis

    30 novembre 2005 à 12 h 25 min
  • sas Répondre

    Exemple de mes allégations “avérées”…le monde hospitalier de martinique est incapable de gérer un budget collossale de 3oo millions de francs dont 80 % de MASSE SALARIALE… ils n’arrivent pas à boucler…quelques grèves à répétitions,des esclandres et menaces…et hop un petit 10 millions d’euros(60 millions de francs) de débloqué en urgence pour finir l’année….autre exemple le port de fort de france salaire des portiqueurs:entre 40 ET 130 000 frs/MOIS…la fin d’année arrive avec NOEL et son importance commerciale….grève…demande d’augmentation farfelue, de billet davion gratuit pour le personnel ET LA FAMILLE COMPLETE…etc,etc…la grève est gérée entre des fonctionnaires, des enculés, et des représentants initiés de la chambre de commerce…ils cèdent…ils payent…et nous engluent à chaque fois un peu plus….chaque année 5 à 10 grèves qui paralysent totalement le pays…un ETAT abscent…des revendications scandaleuses et en constante surenchères…les banques ont grévées , ici pendant 3 MOIS…les jours de grève payés…les usagés eux interdits bancaires et taxés à ne plus en pouvoir… En france à ce jour, seul le pouvoir de nuissance est rémunérateur si minime soit-il.. C EST UN FAIT. sas

    29 novembre 2005 à 11 h 52 min
  • sas Répondre

    Le gros problème de ce désordre apparant et effectivement de cette usine à gaz….c’est que plus c’est merdique,moins c’est organisé et plus c’est dans l’urgence et le feu…plus les petites mains tendu “initiées” touchent le pactole putride publique…les frères maçons sont à la dérugalation de la république permanente depuis 1789…et à la collecte permanente…donc c’est un faux bordel,un faux chao,…une vrai chiasse ripoublicaine servant à alimenter les méchants…c’est exactement cela le vrai mode de fonctionnement de la FRANCE. voilà ce qu’il convient de voir… sas

    28 novembre 2005 à 19 h 24 min
  • Florent Répondre

    Petite différence quand même: en Algérie en 1957, la France avait effectivement vaincu, seulement elle avait sous-estimé l’impact de la guerre psychologique menée par le FLN. Aujourd’hui, elle n’est même plus capable de vaincre militairement quelques milliers de sauvageons. Triste.

    28 novembre 2005 à 11 h 07 min
  • Aude Répondre

    Vu que les français de souche, eux mêmes, ne sont pas patriotes, comment demander à des immigrés ou des enfants d’immigrés de l’être ? Moi aussi, j’arrive à comprendre que les mahométans rejettent la ripoublique…

    28 novembre 2005 à 10 h 04 min
  • Florent Répondre

    Hélas, c’est bien la triste vérité. Quant à Mohamed Tadjer, même s’il a été décoré, jamais il n’aura droit à une reconnaissance publique ou à l’attention des caméras. Pourquoi? Parce qu’il n’est pas médiatiquement intéressant. En revanche, les voyous incendiaires ont droit à une série d’interview en exclusivité et recevront sûrement d’autres avantages socio-économiques en échange d’un arrêt des violences ( d’ailleurs très relatif ). Voila, c’est ça le système français de 2005. Finalment, j’en arrive presque à comprendre que les musulmans rejettent la république.

    27 novembre 2005 à 14 h 11 min
  • chich Répondre

    il me semble que Mohammed Tadjer a été décoré…

    27 novembre 2005 à 10 h 59 min
  • Pierre Répondre

    oui, vous avez raison, le bilan de Sarkosy est tres mauvais. En quoi ses idees et sa politique (immigration massive incontrolee; preference musulmane et etrangere; violence qui progresse; proposition de vote des etrangers aux elections; …) sont-elles differentes du chiraco-socialisme? Amities

    27 novembre 2005 à 10 h 50 min

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