La France est-elle sous la botte nazie ?

La France est-elle sous la botte nazie ?

C‘est un perpétuel sujet d’étonnement pour moi : « l’argument » de la re­ductio ad hitlerum con­tinue à fonctionner à plein régime dans le débat public français.

Tout se passe comme s’il fallait en permanence « rejouer le match ». Comme s’il fallait nécessairement que tous les États soient des IIIe Reich en puissance, tous les électeurs de droite des collabos, et naturellement les médias de gauche d’héroïques résistants…

Je n’ai pas besoin de dire que c’est une bien curieuse relecture de l’histoire.

Rappelons tout de même que « L’Humanité » a couru à la Propagandastaffel, dès la défaite, pour demander l’autorisation de reparaître sous la bienveillante censure national-socialiste. Rappelons aussi le pacte Molotov-Ribbentrop et les sabotages staliniens de notre défense nationale. Et rappelons encore que bon nombre des premiers résistants, les d’Estienne d’Orves, les Loustaunau-Lacau, les Rémy, étaient fort peu gauchisants…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la gauche n’est pas d’une pureté immaculée, ni la droite d’une laideur repoussante dans cette affaire.

Il ne s’agit pas de faire un concours du premier résistant ou du plus grand nombre de collaborateurs. Personne ne peut dire 70 ans plus tard comment il aurait réagi. Mais je préviens amicalement les journalistes politiquement corrects de 2010 qu’ils auraient intérêt à changer de rengaine, sans quoi il se pourrait que l’on se penche avec un peu plus d’assiduité sur le passé de leurs « grands ancêtres » !

Au passage, j’en profite pour dire qu’il faut en finir avec cette fausse symétrie, selon laquelle le stalinisme serait une déviance totalitaire d’une honorable idée de gauche et l’hitlérisme la déviance totalitaire de droite. Le national-socialisme, comme son nom l’indique, était aussi socialiste que le marxisme-léninisme.

Mais revenons à nos moutons et à la reductio ad hitlerum aujourd’hui.

Je viens de lire les déclarations de Pierre Moscovici, qui est fort loin d’être le député socialiste le plus abruti et le plus sectaire. Voici ce qu’il déclarait sur l’expulsion des Roms : « On est actuellement dans un climat très pourri et très Vichy dans lequel on est en train de cibler des populations, d’essayer de stigmatiser les Français d’origine étrangère. » Et encore : « Quand on commence à cibler les Français d’origine étrangère, oui cela rappelle les heures les plus sombres de notre histoire, car jamais il n’y eu depuis la Seconde guerre mondiale une politique de déchéance de nationalité massive. »
Certes, il prend soin de préciser que « la Shoah [n’est pas] à nos portes », que « Nicolas Sarkozy n’est pas un fasciste » et que « nous ne sommes pas [pas encore ?] confrontés à une menace nazie ». On respire ! Parce qu’avec la description apocalyptique qui précède, on craignait le pire…

Ce discours délirant, il faut, encore une fois, noter qu’il est tenu par Mos­covici, archétype du socialiste « de gouvernement », antithèse du fanatique, intellectuel talentueux…

Eh bien ! Si le débat politique peut conduire des gens aussi raisonnables que Moscovici à de telles outrances, il faut d’urgence changer les règles du jeu du débat politique !

Par une absurdité qui n’a pas beaucoup d’équivalent dans le monde, il est entendu que la majorité doit systématiquement applaudir à toutes les décisions et déclarations du gouvernement et que l’opposition doit né­cessairement dire pis que pendre des mêmes décisions et déclarations.

On se moque éperdument du contenu. Ce qui compte, c’est la posture. Vous me direz peut-être que c’est le jeu, que la politique veut ça, etc. C’est possible, mais cela reste tout de même ahurissant. N’ont-ils donc rien de mieux à faire que de se lancer à la figure des insultes vieilles de 70 ans ? Ne pourraient-ils pas, par exemple, réfléchir ensemble à l’avenir de nos retraites ?
Mais non, ils sont trop occupés par leur posture et n’ont pas le temps pour travailler vraiment. Un ami journaliste, excellent connaisseur des États-Unis, me montrait, hilare, la semaine dernière, le programme d’un groupement politique exigeant des futurs sénateurs et représentants… qu’ils aient lu les textes législatifs avant de les voter !

C’est vrai que ce ne serait pas idiot ! Si les parlementaires lisaient les textes qu’ils votent, et surtout s’ils votaient selon leur conscience (conformément au texte de la constitution de 1958 !…), de nombreux débats absurdes disparaîtraient et tout le monde s’en porterait mieux.
Le cas le plus emblématique restant quand même cette accusation de nazisme pour un gouvernement qui essaie (bien timidement) d’appliquer la loi en refoulant les immigrés clandestins…

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Comments (2)

  • Anonyme Répondre

    Bonsoir monsieur,

    Vaut mieux tard que jamais….
    La Présidentiel 2002 et son déluge de vomi ne vous avait rien inspiré.
    Huit années, pour une prise de conscience C’est trés long!!!!

    Bonne soirée.
    Christian

    24 septembre 2010 à 21 h 53 min
  • HOMERE Répondre

    Timide ? vous avez dit "timide"….mais mon bon Monsieur ne soyez plus timide….votez Sarkozy !!! le seul n’ayant rien réussi que de s’attirer les critiques de la droite….comme vous ! de ceux qui ont mangé la soupe en pavanant comme des paons alors que tout allait pas trop mal….et qui éructent aujourd’hui disant du genre : "il a échoué" "il n’a pas fait ce qu’il fallait" "il aurait dû "….ben voyons !!!

    Ne vous grattez pas, vous les aurez les fachos gauchiques…..c’est comme les chiens…vous les appelez…ils viennent….!!

    Notre Dame qui veillez sur ces crasses….ayez pitié !!!

    23 septembre 2010 à 15 h 39 min

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