La gauche des « affaires » sortie dès le premier tour

La gauche des « affaires » sortie dès le premier tour

Notre malheureux pays a beau s’enfoncer dans le marasme économique et la dictature socialiste, nous avons tout de même, de temps à autre, de bonnes nouvelles. La dernière en date est l’élimination du candidat PS au premier tour de la législative partielle dans la 3e circonscription du Lot et Garonne, où Jérôme Cahuzac était élu depuis 1997.

Les candidats UMP, Jean-Louis Costes (28,7 %), et FN, Étienne Bousquet-Cassagne (26 %), sont désormais seuls en lice.

Mais le plus frappant, c’est évidemment le désaveu général de la classe politique. Moins de 44 % des inscrits ont voté pour un candidat. Jean-Louis Costes, qui réalise le meilleur score, obtient seulement 9 431 voix sur 75 163 électeurs inscrits (12,5 %). Le candidat PS, quant à lui, n’a même pas convaincu 10,5 % des inscrits, alors que Jérôme Cahuzac, au premier tour de juin dernier, avait réuni 29,6 % des inscrits (d’ailleurs nettement plus nombreux à cette époque qu’aujourd’hui : 76 356, soit plus d’un millier de plus qu’en juin 2013).

Sur le papier, le candidat UMP, arrivé en tête, devrait l’emporter largement, même si les reports de voix de la gauche vers l’UMP sont traditionnellement limités (et de plus en plus limités !).

Mais il a commis, selon moi, deux erreurs majeures.

La première est de dire que ce résultat n’a rien à voir avec l’affaire Cahuzac. Je comprends qu’il soit plus flatteur de gagner par son charisme ou sur ses idées que de gagner par défaut, par dégoût des citoyens pour votre adversaire. Je comprends aussi que trop insister sur les « affaires », comme on dit pudiquement, ne soit pas favorable à l’UMP, le FN étant, semble-t-il, mieux à même de profiter du sentiment profond de « tous pourris » qui se répand dans le peuple français à l’encontre des politiciens. Mais refuser de se positionner contre les « affaires » est la meilleure façon de laisser ce rôle – à mon avis décisif dans cette campagne – au candidat du FN.

C’est d’autant plus vrai que Jean-Louis Costes a commis une deuxième erreur grave : il a appelé les électeurs de gauche à un « sursaut républicain », pour « faire barrage au FN ». Ce faisant, il justifie, peut-être sans s’en rendre compte, l’argument le plus efficace du FN qui consiste à dénoncer la collusion « UMPS ».

Dans une élection où, manifestement, les électeurs veulent sortir les « pourris », dire que l’on est plus proche de ces derniers que du FN est une faute politique qui risque de se payer cher.

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Comments (4)

  • gilco56 Répondre

    Laissons faire les électeurs. Je constate de plus en plus que les citoyens en ont marre du système et, le ferons savoir dans les urnes, peut être dimanche ?
    J’espère

    20 juin 2013 à 14 h 19 min
  • vozuti Répondre

    On ne change pas une tactique gagnante. Le front ripoux-blicain a toujours gagné jusqu’à présent, Mr Costes pense probablement que les français sont toujours décidés à voter escroc.

    20 juin 2013 à 3 h 25 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    comptabilité … considérons aussi le nombre d’électeurs U.M.P.S qui se sont abstenus … le vote est entré dans le domaine des ” soins palliatifs ” !

    19 juin 2013 à 17 h 08 min
  • Monfort Maryelle Répondre

    Tout à fait ! : La stratégie “orthodoxe” “bien-pensante” adoptée par le candidat UMP risque d’être contre-productive….
    La Droite, décidément, ne tire pas les leçons du passé ( même récent ) et ne s’avise toujours pas que son “politiquement correct” à elle aussi, équivaut à se “tirer une balle dans le pied” ( à défaut de “tirer” la leçon de l’expérience ).
    Que ne se sert-on pas ,pour mieux cerner le niveau d’exaspération des français, de la pléthore de forums où s’expriment les tendances, plus librement qu’ailleurs,et tellement mieux susceptibles de constituer un sondage d’opinions? .

    19 juin 2013 à 10 h 12 min

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