La grande illusion

La grande illusion

Il est préférable de croire à l’exactitude des sondages, plutôt que de les dédaigner. Ils fournissent une image de l’opinion publique, à un certain moment, sur un sujet donné. Bien sûr, le résultat est souvent biaisé par la formulation des questions, et, comme par hasard, les résultats vont la plupart du temps dans le sens de l’attente du “client”. Néanmoins aucun organisme ayant pignon sur rue ne peut se permettre de “bidonner” un sondage. C’est pourquoi je tiens pour instructifs les résultats de l’enquête réalisée le mercredi 28 septembre par l’institut CSA pour le compte du quotidien communiste “l’Humanité”, et publié dans les colonnes de ce journal le lundi 3 octobre, à la veille de la “journée nationale de revendications et d’actions”, “pour la défense du pouvoir d’achat et de l’emploi”.  74% des personnes interrogées disent soutenir la mobilisation organisée par les syndicats (dont 42% avec ferveur) et seulement 9% sont mécontents ou assez mécontents de cette journée de grève générale. À noter : ce sondage loin d’être une surprise, pour les observateurs attentifs, est plutôt une confirmation : les Français ont une opinion positive des syndicats.
Les contradictions que recèle cette situation sont nombreuses et évidentes. Les Français aiment peut-être leurs syndicats, mais pas au point de s’y inscrire (un adhérent sur 15 salariés dans le secteur privé). Ils approuvent une journée de grèves comme le 4 octobre, comme ils avaient “soutenu” celle du 10 mars, tout en protestant contre l’absence d’un service minimum dans les transports publics en cas de grève, comme le candidat Chirac l’avait pourtant promis ; tout en sachant très bien que ce sont toujours les contribuables qui font les frais des soi-disant “avancées sociales”.
Tout se passe comme si la grève générale était entrée dans les mœurs politiques de la France. Et elle semble acceptée comme telle par la majorité de l’opinion, à la condition qu’elle ne dégénère pas en actes de violences, étant précisé que les Français semblent retenir aussi une définition restrictive de la violence sociale : il y a plus de personnes approuver le détournement d’un navire de la SNCM que pour le  désapprouver…
Cette contradiction – les Français approuveraient les grèves dont ils sont les premiers à souffrir – n’est qu’apparente.
Ils croient à l’efficacité de tels mouvements. Et, s’agissant du gouvernement et de l’employeur public, ils ont évidemment raison. On ne compte plus en effet les reculades de l’État à la suite de manifestations de rue. Ils font un constat : la primauté de la prise en compte des intérêts catégoriels sur l’intérêt général.
Au-delà de ce constat navrant, mais réaliste, il faut, pour comprendre complètement cette contradiction, tenir compte aussi de l’inculture économique de nos concitoyens, savamment entretenue par les politiciens et les médias ; confortée par les rudiments marxisants d’économie enseignés à nos enfants dès le lycée.

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Selon cette vulgate – dont le meilleur porte-parole est, selon moi, Jean-Claude Mailly, le secrétaire général du syndicat Force Ouvrière –, les dépenses publiques soutiennent l’activité économique, comme toute augmentation de salaire soutiendrait la consommation, tout comme le maintien de l’emploi lutterait contre le chômage…
Quand ils ont appris des rudiments d’économie politique, ce fut en lisant des résumés de l’œuvre de Keynes, lequel s’inscrivait dans le contexte très particulier de la reconstruction d’après la première guerre mondiale. Mais ce ne fut jamais en se plaçant du point de vue de la création de richesses par des entrepreneurs et des créateurs…
Les conquêtes sociales arrachées par de grandes manifs sont un mythe. Historiquement elles ont plutôt contribué à faire reculer le niveau de vie des travailleurs qu’à le faire progresser.
Un mythe qui a la vie d’autant plus dure que les politiciens l’entretiennent. De la part de la gauche, c’est de bonne guerre. Pour la droite, l’alternative serait de s’appuyer sur ses propres électeurs, sur les usagers, sur les contribuables, afin de relativiser une mobilisation comme celle du 4 octobre. Et de faire mieux respecter les droits des non grévistes… Mais c’est rêver !…

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Comments (1)

  • Adolphos Répondre

    Et oui, chacun espérant devenir fonctionnaire, tous le monde est prés à soutenir les revendication de ceux ci. Surtout qu’aprés tout, il n’y a que la moitié des français qui payent des impôts..

    9 octobre 2005 à 2 h 46 min

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