La justice en ruines

La justice en ruines

Éliane Houlette a été la patronne du fameux « Parquet national financier », après sa création par Christiane Taubira en 2014.
Récemment auditionnée à l’Assemblée au sujet de l’indépendance de la justice, elle a mis en cause très nettement les pressions qu’elle a subies de sa hiérarchie (en l’occurrence de la part du procureur général auprès de la cour d’appel de Paris, Catherine Champrenault) dans l’enquête sur François Fillon, en 2017.
J’ignore ce que cache ou révèle ce nouveau rebondissement de l’affaire. Peut-être Mme Houlette ne tient-elle à porter toute seule une responsabilité un peu lourde. Peut-être avait-elle des scrupules de conscience. Peut-être s’agit-il de règlements de comptes entre magistrates. Peut-être même le pouvoir politique est-il encore à la manœuvre pour faire oublier que l’actuelle majorité n’est en poste que du fait de cette instrumentalisation sidérante de la justice.
En toute hypothèse, Éliane Houlette a jeté un fameux pavé dans la mare.
Au point qu’Emmanuel Macron a saisi le Conseil supérieur de la magistrature, afin de « lever tout doute sur l’indépendance et l’impartialité de la justice dans cette affaire » – selon le communiqué involontairement humoristique de l’Élysée.
Je ne sais pas ce que cette saisine va donner, mais je sais déjà qu’elle sera suspecte.
Aux termes de la constitution, en effet, le président de la république est « garant de l’indépendance de la justice ». Si l’actuel président doit effectivement son élection à des pressions sur la justice – et il y a de sérieuses raisons de penser que c’est le cas –, comment pourrait-on croire à l’indépendance d’un tel avis ?
La justice, en France, souffre d’au moins deux maux particulièrement graves.
Le premier tient à un moule unique : la plupart des magistrats sortent de l’École nationale de la magistrature qui est encore plus « formatante », s’il est possible, que l’École nationale d’administration.
Le second mal est plus grave encore : il s’agit de la politisation. Cette politisation est très orientée à gauche. Une politisation « à droite » serait déjà grave. Mais, là, c’est pire encore : beaucoup de magistrats ont ingurgité les principes délirants du marxisme qui voit dans les délinquants des victimes et dans la justice une sorte de vengeance de classe légitime.
Les ministres de la Justice successifs ont été complices de cette politisation – ou sont restés les bras ballants.
Le problème est donc bien plus profond que l’affaire Fillon et je doute que M. Macron puisse le résoudre.

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Comments (3)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    les problèmes STRUCTURELS de la Justice sont nombreux ; on peut citer ;

    # le processus des nominations

    # la ” liberté ” laissée aux juges d’ apprécier une peine

    26 juin 2020 à 10 h 43 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    étant par nature caractériel la Justice est forcément mauvaise quand elle ne me donne pas raison

    25 juin 2020 à 7 h 02 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    justice en ruines…

    Il me semble que la mission patrimoine confiée à Stéphane Bern pourrait être la solution du problème.
    Il doit bien y avoir des spécialistes dans son équipe sachant restaurer des ruines.

    Encore faut-il que les ruines soient restaurables sinon contacter “KassTout.SA” 1) qui eux ont le “SavoirFaire” pour venir à bout du problème.

    1) une succursale de la StartUp “Makron.SàRL”.

    24 juin 2020 à 15 h 13 min

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