La loi El Khomri est insuffisante !

La loi El Khomri est insuffisante !

La loi El Khomri est insuffisante. Prenons donc la perspective d’un report comme une opportunité d’enrichissement.

La loi El Khomri va dans le sens, plutôt positif, d’une amélioration de l’existant. Pour autant, elle ne prend en compte, ni les ruptures dans les modèles économiques, ni le décrochage de la représentativité syndicale et patronale, ni la nécessaire évolution de notre économie vers plus de valeur ajoutée. Elle reste donc insuffisante.

Un texte réellement novateur dans le domaine du travail de­vrait intégrer trois principes :

  • une nouvelle segmentation des entreprises plus conforme aux réalités économiques ;
  • un nouveau cadre de négociation plus représentatif des acteurs concernés ;
  • et une réelle prise en compte des enjeux de compétitivité.

Ces composantes sont essentielles pour engager une véritable réforme de l’organisation du travail, mais aussi pour aborder le projet de refondation du code du travail.

Avec un collectif d’entrepreneurs, de DRH et d’avocats, j’ai fait cinq propositions particulièrement innovantes :

1) Pour aller vers plus d’efficacité et de souplesse, nous proposons de remplacer la segmentation par branches par des communautés de négociation représentant au moins 1 000 salariés, au plus près de la vie des entreprises.

2) Pour que les négociations soient plus objectives et moins coûteuses, nous proposons de substituer aux délégués syndicaux des médiateurs sociaux mandatés pour conduire les négociations au sein des entreprises ou des communautés d’entreprises.

3) Pour donner plus de souplesse aux entreprises et moins de précarité aux salariés, nous proposons de remplacer le CDD par un « CDI de projet ».

4) Pour faire évoluer l’aptitude professionnelle et la valeur ajoutée dans nos entreprises, nous proposons d’étendre la formation professionnelle à tous les salariés avec un minimum de deux jours obligatoires par an, dont un à la charge du salarié.

5) Pour plus d’équité face aux licenciements, nous proposons de remplacer les critères de barêmisation sur la seule composante de l’ancienneté par le critère de l’employabilité des salariés concernés.

Enfin, la pétition « Loi travail ; non merci » ne reflète pas l’envie de changement des Français qui attendent, au contraire, plus de souplesse et d’efficacité dans l’organisation du travail.

J’espère que le gouvernement ne se laissera pas influencer par une pétition qui trahit autant l’immobilisme de quelques-uns que le ras-le-bol de nombreux Français.

Le vrai progrès social est de pouvoir donner du travail au plus grand nombre en facilitant l’emploi !

Jean-Christophe Fromantin
Député-maire (DVD) de Neuilly-sur-Seine

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Comments (12)

  • DESOYER Répondre

    C’est très énarchique tout çà! Une vache n’y retrouverait pas son veau! On voit bien là les tripatouillages UMPistes!

    12 mars 2016 à 19 h 32 min
  • BRENUS Répondre

    Ne vous fatiguez pas avec cette loi Elkoneri. Elle est déjà enterrée de fait et s’il en reste un petit bout ce sera pinuts. Cela ne sert qu’à pisser de la copie pour les journaleux, à faire croire à certains PS qu’ils ont l’esprit ouvert et sont lucides (comme si cela avait déjà existé). Durant ce temps les décideurs sérieux et désireux de sauver leur affaire s’activent à délocaliser au maximum. Ne gardant en France qu’une cellule commerciale en attendant de pouvoir tout traiter sur le web via des plate-forme étrangères. Les “étudiants” attardés de la FIDL et autres pépinières socialos-cocos s’en foutent : ils ont déjà leurs postes futurs réservés en tous genre dans les structures de gauche (conseiller en études sur le poids moyen des merdes chiens sur les trottoirs de Paris, et autres joyeusetés). Ca baigne pour eux : il leur suffit d’avoir de la tchaqtche, le verbe haute, un semblant de barbe (une allure gouinasse pour les nanas) et de faire croire aux blaireaux qu’ils défendent leurs intérêts futurs, alors qu’ils comptent bien vivre sur la bête. Durant de temps, la France “mergitur, nec fluat”. Seule “consolation” : les envahisseurs ne récolteront qu’un pays ravagé et impropre à les nourrir, même si certains idiots s’imaginent qu’il leur suffira d’importer de la bouffe payée par la banque du sourire.

    12 mars 2016 à 17 h 14 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    ” insuffisante ” ? … même Sarkozy n’ aurait pas eu le courage de la proposer disent les ” Aubristes ” ! si déjà elle passait en l’ état, ce dont je doute, ce serait une bonne chose et pour les jeunes, chômeurs en gestation, et pour le pays

    12 mars 2016 à 12 h 43 min
    • Jaures Répondre

      Curieux de penser que pour améliorer le sort des plus précaires il faut précariser ceux qui le sont moins.
      Rien ne prouve que la précarisation fait baisser le chômage.
      Sauf, comme au R.U, avec le “contrat 0 heure” à remplacer les chômeurs pauvres par des travailleurs pauvres.

      14 mars 2016 à 15 h 01 min
      • Jacky Social Répondre

        @Jaures: “Curieux de penser que pour améliorer le sort des plus précaires il faut précariser ceux qui le sont moins”.
        Tiens-tiens-tiens. Que voila une excellente remarque pour une fois. Abraham Lincoln disait ceci: “On n’enrichit pas les pauvres en appauvrissant les riches”. C’est bien la premiere fois que vous nous sortez une conclusion d’une telle noblesse et d’un aplomb aussi pertinents qu’intelligents, cher Jaures. Si vous y croyez vraiment, vous meritez sinon la Legion d’Honneur, allez ne faites pas de chichi, au moins la Medaille du Travail. Je rigole, mais suis en fait tres serieux. Pourquoi n’appliquez-vous pas cette saine maxime dans votre vie de tous les jours. Faites-leur comprendre que ce qu’il faut faire, c’est aller dans le sens d’augmenter le gateau avec un juste retour. Au lieu de tuer l’outil. Alors peut-etre meriterez-vous un profond respect.

        14 mars 2016 à 15 h 31 min
      • Jacky Social Répondre

        @Jaures: “Rien ne prouve que la précarisation fait baisser le chômage. Sauf, comme au R.U, avec le « contrat 0 heure » à remplacer les chômeurs pauvres par des travailleurs pauvres”. Tiens, vous avez encore raison. Parce que tout cela, c’est du brol constructiviste effectivement. Vous avez deja vu des “contrats 0 heures”? Ce sont la des slogans aussi abscons et aberrants que la discrimination positive et autres bobards. A mourir de rire.

        14 mars 2016 à 15 h 36 min
        • Jaures Répondre

          Non, Jacky, ce n’est pas un slogan mais une réalité.
          Vous signez un contrat (vous n’êtes donc plus officiellement chômeur) et on vous appelle quand, si, on a besoin de vous.
          C’est tout simplement le retour des journaliers du XIXème siècle.
          Et contrairement à vos idées reçues, je n’ai rien contre les riches. Je ne pense pas une seconde qu’appauvrir les riches diminue le nombre de pauvres.
          Prenons l’exemple de la famille Bellon qui a encaissé 100 millions en supprimant 750 emplois. Les maintenir aurait coûté 36 millions (soit l’équivalent du CICE encaisssé). Bellon n’aurait encaissé que 65 millions, il se serait donc enrichi (quoique déjà millionnaire) et les salariés ne se seraient pas appauvris.
          Appauvrir les riches ne supprime pas les pauvres mais créer des pauvres n’en diminue pas non plus le nombre.

          15 mars 2016 à 9 h 00 min
          • Jacky Social

            @Jaures: je trouve cela tres bien. Les independants ne font pas autres chose. Vous voulez des sinecures a vie. Alors payez-les vous-memes. Tout cela est passé et depasse. Vive la fin du salariat. Non ce n’est pas un retour au 19eme siècle. Certainement pas. Mais les entreprises de papa que vous avez connues dans vos belles annees, c’est termine. En tant que syndicaliste, vous portez en cela une bonne part de responsabilite. En effet, vos “merveilleux” syndicats “bienveillants” n’ont pas compris ou n’ont pas voulu comprendre la mondialisation. Il y a des evenements ou des processus qu’on ne peut arreter. C’est comme si moi avec un drapeau rouge j’avais essaye d’arreter les chars allemands tout seul a la frontiere en juin 1940. Vous avez cru que le systeme perdurerait malgre tout. MAIS voila il y en a qui sont plus forts que vous et qui s’adaptent mieux. Ce n’est pas un choix. C’est une guerre economique et vous les syndicats vous voulez empecher les Francais de “se battre”. Vous n’avez rien compris. C’est presque trop tard. C’est en cela que je dis que vous etes, vous syndicalistes, des hypocrites, des escrocs et des charlatans. Vous avez mene ceux que vous defendez droit dans le mur. Et puis, vous avez bon d’accuser les Chinois, la mondialisation, les Anglais, Bush, le climat, les baaaanques. Sans doute. Mais en attendant, on fait quoi concretement. On peste, on fait greve. Mais tout le monde s’en fout, Jaures. Si la France ne veut pas sa part et une place de choix dans la mondialisation, et bien tant pis. Elle sera la risee du monde economique, le seul qui compte car tous en dependent. Cela a deja commence. Comme je l’ai indique sur Lincoln, votre vrai travail, car chacun a sa place, c’est de faire passer le message et d’essayer de trouver des solutions non seulement equitables mais aussi favorisantes afin de rendre sa place meritee au travailleur francais dans l’economie mondiale. Une certaine souplesse fiscale et sociale s’impose. La refuser ou la retarder n’accentuera que les problemes et les injustices. Ce n’est pas ce que vous voulez. Ce que vous avez de plus precieux en France, ce sont vos talents, votre intelligence et votre genie qui sont gaspilles dans des querelles ridicules car sans issue. Ne faites-vous donc pas cofiance aux capacities de vos compatriotes? Autrefois, on riait des religieux qui s’interrogeaient sur le sexe des anges. Aujourd’hui, vous faites la meme chose dans votre domaine. Vous avez dit negocier pour 10 minutes de pause en plus. Mais ou etes-vous, Jaures? A quoi jouez-vous? Et vous voudriez etre credible, pris au serieux et qu’on vous fasse une reverence? Y a vraiment un probleme de decallage. Pourtant, c’est un vieil ado qui vous le dit.

            15 mars 2016 à 9 h 30 min
          • DE SOYER

            Beaucoup de fond dans votre intervention, Jacky. La France souffre d’un grave déficit de compétitivité (cf. le déficit commercial et les déficits publics). Les politiques (UMPS) et les syndicats en sont collectivement responsables.

            15 mars 2016 à 10 h 56 min
          • DE SOYER

            Je ne connais pas ce cas dans le détail, mais, d’une façon générale, il s’agit de décisions stratégiques à partir d’anticipations sur l’évolution des marchés. En principe, en régime libéral, l’Etat n’a pas à se substituer aux entreprises pour savoir ce qu’il faut faire pour piloter au mieux une entreprise. Certes, le ou les ministres concernés peuvent toujours inviter le ou les responsables de l’entreprises pour discuter et présenter leurs observations, mais, dans tous les cas, c’est le chef d’entreprise, responsable devant ses actionnaires, qui tranche.

            15 mars 2016 à 11 h 02 min
  • Drakkar Répondre

    La loi el connerie : un cheval de Troie muz dans le code du travail !
    Allez hop, à la poubelle !

    12 mars 2016 à 11 h 41 min
  • Jaures Répondre

    On se demande de quel organe sortent ces propositions !
    Surement pas d’un cerveau !
    1) Qu’est-ce qu’une communauté de négociation ? Une communauté de salariés est un ensemble de travailleurs exerçant dans un secteur d’activité où les intérêts et problèmes sont comparables. N’est-ce pas là la définition d’une branche professionnelle ? Alors pourquoi la supprimer sinon pour affaiblir la représentation salariale ?
    2) Qu’est-ce qu’un “médiateur social mandaté” ? Mandaté par qui ? Qui est apte à négocier sinon un salarié élu ?
    3) A quoi sert d’appeler un CDI ce qui sera en fait un CDD ? Car un projet a par nature un début et une fin (son accomplissement). Ce n’est pas en précarisant le CDI qu’on rendra moins précaires les CDD.
    4) La formation est destinée à rendre un salarié plus productif. Il est incroyable de suggérer qu’un salarié paye lui-même une partie de sa formation, sauf à obtenir des contreparties, ce qui n’est pas ici suggéré.
    5) L’ancienneté est liée à l’employabilité. Un salarié qui est resté 20 ans au sein de la même entreprise sera généralement plus difficile à recaser qu’un jeune qui n’y exerce que depuis 3 ou 4 ans.
    Bref, tout cela n’est que vacuité et ces propositions sont à mille lieues des enjeux.

    9 mars 2016 à 13 h 41 min

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