La politique française se fait au centre

La politique française se fait au centre

L’actualité politique récente a été dominée par la valse-hésitation de deux saltimbanques bien connus de la vie politique française : François Bayrou et Ségolène Royal.

La première a proposé un pont d’or au Modem, qui a sèchement refusé par la voix de son président alors en congrès à Arras.
La droite et la gauche s’entendent au moins sur une chose : les centristes sont décisifs dans la vie politique française. L’UMP a chèrement payé son alliance avec le Nouveau centre qui devrait avoir deux têtes de listes régionales (dans le Nord et en Bourgogne) et plus de 15 têtes de listes départementales.

De son côté, Ségolène Royal assurait 5 places éligibles au Modem (alors que son groupe socialiste compte aujourd’hui 24 membres).
Autrement dit, alors que personne ne sait ce que « pèse » électoralement le centre à l’heure actuelle, alors que tout le monde clame qu’avec le quinquennat, nous sommes entrés dans l’ère du bipartisme, on continue à se comporter comme si « la France se gouvernait au centre », selon la vieille thèse giscardienne.

Personnellement, je crois que c’est absurde. Plus un parti assume ses « fondamentaux » (et donc moins il est « centriste »), plus il est audible et donc plus il rassemble de voix.
Les régionales nous donnent en tout cas une nouvelle occasion d’assister à des négociations de boutiquiers, où les débats idéologiques n’ont pas leur place.

Le PS a critiqué Royal pour son initiative, qui n’a pas d’autre logique que celle-ci : si Royal perd la région, elle perd toute chance de se présenter en 2012. Inversement, l’intérêt de Bayrou est que Royal ne réussisse pas. D’abord, parce qu’elle fut pour lui une redoutable adversaire en 2007 ; mais surtout parce qu’elle est la seule, en ce moment, à être en position de faire évoluer le PS vers un parti social-démocrate, acceptant l’économie de marché.

Si l’on peut critiquer l’UMP et le PS pour l’absence de clarté de leur stratégie (et cette funeste ouverture tous azimuts, qui brouille toutes les pistes), le Modem n’est pas plus clair. Quelle est la ligne de ce parti ? Préfère-t-il l’alliance à droite ou l’alliance à gauche ? Personne n’est en mesure de le dire.
Le plus grave dans cette fascination de la classe politique française pour le centre réside dans le fait que plus personne n’ose dire franchement ce qui le distingue de ses adversaires.

Et tout le monde s’accorde sur un consensus mou, fait de social-démocratie et d’économie de marché infectée par l’assistanat.

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Comments (3)

  • SAS Répondre

    Et moi qui pensait qu au mieux elle se faisait en arrière cuisine……et au pire de ce que l on voit et sent…..je pense désormais que c’est AUX CHIOTTES qu elle se mitone…..

     

    les français n ont plus qu a s’atabler et la déguster en silence, et chaque jour une grosse bouchée bien dégoulinante…..dans une ambiance morose et pestilentielle

    on est pas arrivé au bout……2010 va être une année d excellence dans ce domaine.

    bonne appétit les veaux….

    sas

    nb) une grosse bouchee pour giscrad,une grosse bouchee pour mitterant,une grosse bouchee pour chirac, une grosse bouchee pour naguy bocsa…….miammiam

    13 décembre 2009 à 12 h 23 min
  • petitjean Répondre

    mais où voyez vous une politique au centre ?!

    mais ,avec plus de 50% de prélèvements obligatoires, avec un Etat qui dévore plus de 50% du PIB, avec au moins 1 salarié sur 4 qui est fonctionnaire, il est évident que la France est un pays profondemment ancré dans le socialisme.

    Sarkozy fait la même politique socialiste que ses prédecesseurs !

     Monsieur Rouxel , comment pouvez vous entretenir une telle confusion ?

    Pas étonnant que la France de "droite" se retrouve toujours cocue !

    11 décembre 2009 à 10 h 40 min
  • Anonyme Répondre

    « L’actualité politique récente a été dominée par la valse-hésitation, etc. »
    "Dominée" n’est-il pas excessif ? Parlons plutôt de diversion, au demeurant utile à l’UMP car elle lui permet de traiter de questions autrement plus sérieuses sans avoir à subir un supplément d’obstruction, et utile au PS dont elle fait oublier les contradictions et les insuffisances croissantes. Qui n’est pas attristé au spectacle d’une opposition dont elle sensée être chef de file, se limiter à la basse polémique  ?
    A défaut de dominer l’actualité politique, il est vrai par contre que Ségolène et François, séparément comme ensemble, la fournissent abondamment en gesticulations.

    10 décembre 2009 à 18 h 06 min

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