La réforme du collège n’arrangera rien !

La réforme du collège n’arrangera rien !

Najat Vallaud-Belkacem, comme nombre de ses prédécesseurs, se trompe de cible en s’en prenant aux collèges, alors que les problèmes qui engendrent l’illettrisme de 20 à 30 % de nos enfants se situent en amont, très en amont.

Je conteste donc la pertinence de ses projets de réforme pour les raisons objectives qui suivent.
Je fus moi-même, de 1940 à 1942, l’un de ces instituteurs héritiers des hussards de la république qui enseignaient avec, pour tout bagage, un brevet supérieur et, dans mon cas, au Maroc, dans une classe à quatre niveaux d’élèves de nationalités et d’origines différentes.
J’ai pu apprendre à lire, écrire, compter et s’exprimer, à des enfants de trois à cinq ans et j’ai pu constater que la capacité d’assimiler des connaissances par des enfants de ces âges était prodigieuse.

Plus les enfants grandissent et moins ils conservent cette faculté. Ce qui fait que, selon moi, l’illettrisme est un problème qui n’a pas sa source ailleurs qu’au cours préparatoire. En tout cas, l’origine du mal n’est certainement pas au collège !

C’est en primaire que les enfants, sans effort particulier, arrivaient à maîtriser notre langue qui était seule parlée entre maître et élèves et par les élèves entre eux.
L’illettrisme dont souffrent actuellement 20 à 30 % de nos enfants provient de ce que les « professeurs des écoles », même quand ils sont dans le primaire, ont perdu « l’humilité » nécessaire pour se plier aux exigences réelles d’une bonne classe préparatoire qui concerne les enfants de 5 à 6 ans.

Une statistique de mon temps prouvait pourtant que les élèves ayant fait une bonne classe préparatoire étaient ceux qui avaient les meilleurs résultats au baccalauréat – qu’on distribue maintenant comme des paquets cadeau à presque toute une classe d’âge, mais qui était alors très sélectif et permettait l’accès à l’université avec les meilleures chances d’y rester, tandis qu’actuellement, aucun employeur n’en tient compte dans un CV, sachant ce que ça vaut !
L’égalitarisme est l’ennemi de l’égalité.

C’est ce dont souffre principalement l’école aujourd’hui.
C’est ce qui multiplie les chômeurs et le rejet de l’école par des jeunes qui tournent mal. C’est la cause du désenchantement qui les conduit à la drogue, à la violence et, pour certains, au djihad, n’ayant pas l’esprit critique nécessaire pour résister aux incitations qui les visent spécialement, qu’elles viennent de certains imams, de camarade « cheval de Troie » ou d’internet…

René Crignola

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Comments (9)

  • HOMERE Répondre

    L’école est le strict reflet de notre société en voie de créténisation globale.Rechercher des astuces afin de rendre nos “chères têtes blondes”(!) aptes à l’exercice d’un emploi,ne tient pas dans la distribution d’images en or ou en carton,mais à la capacité intellectuelle de comprendre un monde complexifié…les apports hétérogènes de peuples incultes et non éduqués rend l’exercice impitoyablement mauvais.
    Les résultats français qui reculent d’année en année sont là pour conforter ces tristes vérités.

    27 juin 2015 à 17 h 23 min
  • David Répondre

    Le problème de l’école vient de toutes les réformes successives qui nous ont éloignées des méthodes qui avaient fait leur preuve dans les années 50. Les méthodes d’apprentissage de la lecture par exemple ont fait beaucoup de dégâts, puisqu’on est sorti de la méthode dite syllabique à la méthode globale. La 1ère méthode faisait appel à hémisphère gauche du cerveau, celui de l’analyse et du raisonnement, tandis que la 2ème méthode fait appel à l’intuition et à la mémoire. C’est la plus grosse arnaque du siècle, et les enseignants et les parents ont laissé faire, pourtant les écoles primaires privées ont gardé les anciennes méthodes. Serait-ce un génocide de masse pratiquée dans l’école publique ? Les enfants de nos gouvernants et de nos enseignants ne fréquentent pas cette école qu’ils disent vouloir servir. C’est une supercherie.

    25 juin 2015 à 15 h 11 min
    • Jaures Répondre

      La méthode globale n’est plus utilisée dans les écoles depuis plusieurs décennies. Les enseignants qui ont utilisés la méthode syllabique sans discontinuer depuis 35 ou 40 ans n’ont pas rencontré moins de difficultés que les autres.
      S’il s’agissait uniquement d’un problème de méthode le mal ne serait pas bien grand.

      25 juin 2015 à 17 h 06 min
  • DESOYER Répondre

    Il est évident que l’objectif de 80% d’une classe d’âge au bac est une vaste fumisterie: on devrait plutôt, en se fondant sur la répartition des QI dans une classe d’âge, viser 50%, dont la moitié de bacs professionnels, ce qui ferait 25% d’une classe d’âge accédant à l’enseignement supérieur long ou court.
    Quant à l’illétrisme, qu’on stoppe d’abord l’immigration , qu’on supprime le regroupement familial et qu’on revienne à une natalité franco-française et tout ira beaucoup mieux.

    24 juin 2015 à 18 h 16 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      la courbe de Gauss s’ est particulièrement aplatie ces dernières années jusqu’ à devenir une véritable crêpe *** !

      *** il y a là grain à un jeu de mot que je n’ ai résolument pas voulu faire !

      P.S. pour ce qui est de votre intervention sur le Père De Foucault , j’ avais ces derniers jours fait ce commentaire que je résume !

      Une Religion qui commence à discuter avec d’ autres ( ses opposants ) de la véracité et de la valeur de ses dogmes n’ est déjà plus une Religion … jamais un Fidèle Musulman ne remettra, au contraire d’ un Catholique, en question ses propres dogmes ; Mais Walls pense que les ” Valeurs ” de la République maçonne ( à la ) française réussiront là où tout le monde a échoué … que de prétentions chez notre Premier Ministre qui pense que la Religion Islamique peut être … ” rationalisée “

      24 juin 2015 à 18 h 40 min
    • Jaures Répondre

      La hiérarchie s’effectue déjà avec les différents Bac, puis à l’intérieur des Bac avec les mentions.
      On sait qu’aucun étudiant ne réussira en médecine s’il n’a pas obtenu le Bac S avec mention. Les grandes écoles, certaines universités, les BTS et IUT sont sélectifs avant même l’obtention du Bac avec APB.
      Par contre, comme je le précise ci-dessous, on constate que la population bachelière est quasiment au plein emploi.
      Le problème n’est donc pas de limiter à 50% le nombre de bacheliers (pour les orienter vers quoi à la place ?) mais bien de permettre à plus d’élèves d’atteindre ce niveau. Car le problème du chômage est visiblement plus dans le niveau d’études et de formation que dans celui des charges sociales et des dégrèvements d’impôts.

      24 juin 2015 à 21 h 09 min
      • DESOYER Répondre

        Monsieur Jojo ne connaît pas l’existence des BEP et des CAP qui sont largement suffisants pour la moitié des emplois existants en France. C’est pourtant son véritable niveau.

        29 juin 2015 à 14 h 33 min
  • Jaures Répondre

    Je suis d’accord avec R.Crignola que l’essentiel se joue en classe primaire (pas seulement en CP car l’apprentissage de la lecture se joue sur l’ensemble du primaire).
    C’est pourquoi le gouvernement s’est d’abord attaché à cette classe d’âge après la politique désastreuse de la période Sarkozy cumulant suppression de postes et disparition de la formation initiale et continue.
    Reconstituer l’encadrement des élèves était donc la première tache à accomplir d’urgence.

    Ensuite, je me demande d’où pouvait bien provenir une statistique des années 40-50 sur le lien entre CP et réussite au Bac. A l’époque, seuls 10% des élèves allaient jusqu’au Bac, il y avait donc de fortes chances que ceux-ci aient été de bons élèves dés le début.

    Enfin, il est faux de dire que le Bac serait aujourd’hui “distribué” et qu’il n’aurait aucune valeur. Entre deux jeunes de moins de 30 ans, la probabilité d’être au chômage avec ou sans le Bac est du simple au double.
    Le taux de chômage à 30 ans pour un bachelier, quel que soit le Bac, tombe à 5%.
    Et que ceux qui pensent que le bac est “distribué” se penchent sur l’épreuve de physique-chimie du Bac S de cette année.

    24 juin 2015 à 12 h 40 min
    • Raoul Villain Répondre

      Vu que Jaurès n’a strictement aucun bagage scolaire, on rit de sa prétention à disserter (ou plutôt divaguer) sur le sujet. 90% des élèves obtiennent le bac, cela s’appelle un score soviétique. Gageons que beaucoup de copies d’économies contiennent “crack boursier”…et vive l’école socialiste en France. Pour “l’épreuve” de physique on fera comme l’an dernier en maths, après une pétition Facebook les copies seront examinées avec bienveillance.

      24 juin 2015 à 13 h 23 min

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