La situation du pays exige un sursaut national

La situation du pays exige un sursaut national

En 2005, les Français seront appelés par référendum à ratifier un projet de « constitution européenne » approuvé à Bruxelles par les représentants des 25 pays membres de l’Union Européenne, le 18 juin dernier.
Après avoir renoncé à sa politique agricole, au contrôle de ses frontières, à sa monnaie, à la supériorité de ses lois sur les règlements européens, la France est invitée à abdiquer sa souveraineté au profit d’un super-État européen. Notre pays devrait tourner le dos à dix siècles d’Histoire pour devenir un land d’un nouvel Empire. Il devrait renoncer à une diplomatie indépendante et perdrait bientôt son siège au Conseil de Sécurité. En tous domaines, il devrait se soumettre aux volontés majoritaires de ses partenaires car il ne disposerait plus de son droit de veto.
En tant que membre de la Famille Royale qui, avec le concours du peuple français, a construit la France et assuré sa défense et sa pérennité, je n’accepte pas le renoncement national auquel on nous convie.
À titre personnel, et sans vouloir engager le Chef de la Maison de France, mon oncle Monseigneur le Comte de Paris, Duc de France, je dénonce la menace d’une disparition de la France à laquelle conduit le texte qui va être soumis aux électeurs. La sauvegarde de nos libertés est en jeu.
L’Europe actuelle fait fausse route car elle prétend se bâtir sur une idéologie a priori en niant la réalité des Nations. Elle conduit soit à l’impuissance, soit à de graves conflits entre les peuples.
Une autre Europe est possible ; elle serait fondée sur la coopération entre les États, suivant des formules souples et en fonction des intérêts communs. C’est la seule Europe réaliste.
Le 21 avril 1998, Monseigneur le Comte de Paris, mon grand-père, lançait dans le Figaro un avertissement solennel aux Français : « Ne renoncez pas à la France ». Il déclarait notamment : « Demandez une Europe des Nations, c’est-à-dire un ensemble où chaque Nation conserve l’intégralité de sa souveraineté, et ne consente que des délégations de compétences continuellement contrôlables et toujours réversibles ».
Il me paraît plus que jamais urgent de faire passer ce message aux Français et de les alerter sur les menaces qui pèsent sur leur avenir et celui de leurs enfants.

Charles-Phillipe de Bourbon d’Orléans

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Comments (1)

  • Didier Répondre

    ” La situation du pays exige un sursaut national”… Oui, peut être… Pour que vous en profitiez un maximum, façon roi soleil. …Ou bien, laisser pourrir. Du passé faisons table rase; il sera toujours temps et plus sain, de reconstruire à neuf, avec des hommes neufs, plutôt que restaurer une vieille bicoque effondrée ! Comme en Argentine.

    22 octobre 2004 à 11 h 46 min

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