La stratégie d’autonomie de Borloo n’ira pas loin

La stratégie d’autonomie de Borloo n’ira pas loin

La semaine dernière, Jean-Louis Borloo a annoncé que le Parti radical quittait l’UMP pour se préparer à une candidature autonome à l’élection présidentielle de 2012.

Même si ce départ était annoncé depuis un moment, j’avoue que la démarche me laisse perplexe.
D’abord, parce que Borloo a été ministre sans discontinuer de 2002 à 2010 et que, s’il avait des critiques à faire sur la politique menée par l’UMP, il aurait pu se réveiller plus tôt.

Il en va de Borloo comme, na­guère, d’Hervé Morin. On ne peut se défaire de l’idée qu’ils ont été « à la gamelle » aussi longtemps qu’ils ont pu et que, lorsque Nicolas Sarkozy ne leur a plus donné satisfaction, ils l’ont quitté et ont maquillé ce départ en controverse idéologique…
Par ailleurs, il se murmure que le Parti radical est toujours financièrement dépendant de l’UMP. Spontanément, j’aurais tendance à avoir des doutes sur des belles déclarations d’indépendance venant d’un parti sous perfusion !

Et, en tout cas, ce qui est sûr, c’est qu’électoralement, le Parti radical ne pèse pas grand-chose en dehors de quelques départements. Il aurait pu avoir une stratégie d’autonomie pour les cantonales dans ces départements, mais aux élections nationales, il n’a aucune chance.

Comme je ne crois pas que Jean-Louis Borloo soit un imbécile, je suppose qu’il fait monter les enchères et se prépare à faire payer au prix fort son ralliement à Nicolas Sarkozy (par exemple, en nombre de députés de sa tendance ou en garantie d’obtenir Matignon en cas de victoire).
Cependant, même cette stratégie me laisse dubitatif. Pour faire monter les enchères, Borloo devra bien envisager le cas où les négociations n’aboutiraient pas. Et il sait pertinemment qu’en cas d’affrontement avec l’UMP, non seulement il ne gagnerait rien, mais il perdrait les positions qu’il a actuellement. Car le Parti radical est surreprésenté dans les instances dirigeantes de la majorité et à l’Assemblée par rapport à son poids électoral réel. Les radicaux ne peuvent donc pas aller jusqu’à se « compter » face aux autres tendances de la majorité.

En revanche, si Borloo choisissait de se présenter, les quelques points qu’il prendrait à Nicolas Sarkozy pourraient empêcher ce dernier de figurer au deuxième tour et c’est là le poids politique réel du Parti radical.

J’ajoute qu’on voit mal pourquoi Nicolas Sarkozy serait obligé de négocier avec le Parti radical qui pèse électoralement bien peu, et tout aussi obligé de ne pas négocier avec le FN qui pèse bien davantage…

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Comments (4)

  • IOSA Répondre

    Entre Borlo et Sarko….y a pas photo, le premier vaut mieux que l’ apprenti président.

    IOSA

     

    16 avril 2011 à 21 h 38 min
  • richa83 Répondre

    Borloo…Bayrou… Morin…
    tout ça pour quelques %… va y avoir du sang sur les murs!!
    ça me fait penser a Blier quand il dit "moi quand on m’en fait trop, je correctionne plus, je dynamite…)

    14 avril 2011 à 19 h 51 min
  • schrapnel Répondre

    D’accord avec vous : Borloo n’est pas et ne peut pas être indépendant. Et alors ? Il y a un espace au centre que le Président de la République n’arrive pas à occuper. Autant que ce soit Borloo qui l’occupe plutôt que DSK, Bayrou ou Monsieur Hulot. Au moins Borloo pourra toujours se retirer et appeler à voter pour Sarkozy s’il devient évident qu’il est distancé par le FN (à moins qu’il ne soit préférable que, le moment venu,ce ne soit Sarkozy qui se retire).

    13 avril 2011 à 16 h 58 min
  • sas Répondre

    JE CROIS QUE VOUS N AVEZ PAS TRES BIEN COMPRIS LES STRATEGIES MACONNIQUES PARTOUT EN FRANCE ET NAVARRE……

    …..pourquoi sont ils ultra minoritaires et partout et toujours dans les instances dirigeantes de toutes structure et administrations de la ripoublik ??????? la leur  ???????

    ILS MONNAYENT ET NEGOCIE LEURS POUVOIRS DE NUISANCES PARTOUT ET TRANSVERSAL CE POUVOIR………………………..syndical, bancaire,mutuel, assurance, prefecture, police , justice

    ILS DEVIENNENT DONC SANS ARRET INCONTOURNABLES ET SE GAVENT DES ORS DE LA RIPOUBLIK ……c est encore ce qui vient de se passer en COTE D IVOIR …..c est le modele colonioale et d outre mer MARTINQUE GUADELOUPE……

    ……les maçons contrôlent totalement les indépendantistes et autonomistes…font chanter le gouvernement et l etat FRANCAIS en permanence et sur tous sujets qui contrarient leurs petits intérets financiers claniques….

    COMME LA REPRISE EN MAIN DU PORT DE FROT DE FRANCE par exemple…..on nous avons eu une putain de enième grève débiles prenannt l île en otage….et où les CHAMBRES DE COMMERCE DONT CELLE DE FORT DE FRANCE ET SON NOUVEAU PRESIDENT fm BAUDOIN……ils veuelent en garder le contrôle….cqfd

    Faut arrêter d être que con…et ouvrir les yeux…

    Les enjeux liés à la gouvernance des nouveaux ports

    « La préfiguration du futur établissement n’est pas encore faite mais on sait déjà que tous les ministères reconnaissent la place essentielle que les CCI devront avoir au conseil de surveillance » , insiste Manuel Baudouin. Les CCI se sont battues et ont obtenu que leurs représentants au conseil de surveillance ( 17 en tout) passent de trois à quatre aux côtés de quatre personnalités qualifiées nommées par l’État, de représentant des collectivités territoriales et de représentants de l’État sur place. Le port de la Guadeloupe n’est concerné que par cet aspect de la gouvernance puisqu’il est déjà port autonome. Quant à l’idée de créer, comme il en existe pour les ports de Bordeaux, La Rochelle et Nantes ou ceux de Paris, Rouen et Le Havre, un comité de coordination, une structure légère en charge de gérer les complémentarités et la concurrence des trois ports des Antilles et de la Guyane, l’inspecteur général Le Clech a indiqué : « Ce n’est pas prévu dans le projet de loi, mais c’est toujours en discussion, à l’étude… »

     

    Manuel Beaudoin, président de la chambre de commerce de la Martinique.Manuel Beaudoin, président de la chambre de commerce de la Martinique.

    sas

     

    13 avril 2011 à 13 h 54 min

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