La TVA « sociale » a fait perdre à la droite 100 députés

La TVA « sociale » a fait perdre à la droite 100 députés

Lettre ouverte au Président Sarkozy

M. le Président, Permettez-moi de commencer ma lettre par deux questions : Êtes-vous conscient que si ce projet fou de TVA à presque 25 % était sorti avant le second tour des élections présidentielles, c’est Mme Ségolène Royal qui serait aujourd’hui à votre place ?

Pouvez-vous ignorer que le spectre de la TVA « sociale », agité entre les deux tours des élections législatives, a fait perdre à la droite 100 députés au moins ? Certains observateurs ont assuré que le désir des électeurs de « rééquilibrer » l’Assemblée nationale avait également joué en faveur de la gauche. Je n’en crois pas un mot. C’est la menace d’une TVA augmentée de 5 points, ET ELLE SEULE, soyez-en certain, qui a démobilisé une partie de votre électorat et l’a envoyé grossir les rangs des abstentionnistes. Vous auriez dû vous souvenir que l’augmentation de 2 points seulement (18,60 % à 20,60 %), perpétrée par le Premier ministre Alain Juppé en 1995, avait rendu la droite très impopulaire et assuré pour une bonne part en 1997 le retour au pouvoir de la gauche, qui ramena le taux à 19,60 %.

Donc, je vous en conjure, ne perdez pas de vue que les Français sont très sensibles à toute augmentation de la TVA, pour la raison simple qu’elle se répercute immédiatement et brutalement sur tout ce qu’ils achètent et qu’elle est ressentie par eux comme un véritable « hold-up » sur leur pouvoir d’achat. Quant aux industriels, entrepreneurs, commerçants, artisans, ils la ressentent, eux, et à juste titre, comme une lourde entrave au développement de leurs entreprises. Aussi, ne vous faites à ce sujet aucune illusion : Jamais les Français n’accepteront que l’État confisque le quart de la valeur des produits vendus, alors qu’ils supportent déjà très mal qu’il en prélève le cinquième. Toute décision en ce sens serait lourdement sanctionnée lors des futures échéances électorales, sans égard pour les succès gouvernementaux éventuellement obtenus par ailleurs.

Au cours de votre dernière intervention télévisée, vous vous êtes efforcé de nous convaincre que cette augmentation serait compensée par une baisse des charges sur le travail, laquelle devrait entraîner une baisse des coûts de production, donc une baisse des prix de vente. Permettez-moi de vous dire que ceci est une vue de l’esprit. Car en supposant même qu’une économie sur les charges soit répercutée par les producteurs sur les prix de revient, ce que rien ne garantit, le champ de vision du consommateur n’en resterait pas moins focalisé sur la comparaison des prix HT et TTC et qu’il en retirerait la pénible impression d’être victime d’un racket. C’est là une donnée psychologique incontournable. Si un prix de revient baisse, pour quelque raison que ce soit, le consommateur veut être le premier à en profiter, et il n’en démordra pas.

Dans cette affaire, votre intention est d’alléger les charges sociales qui pèsent sur le travail et de trouver ailleurs le financement d’une Sécurité sociale en faillite constante. De grâce, Monsieur le Président, ne faites pas comme ces mauvais médecins qui se contentent de traiter les symptômes et rechignent à chercher la cause première d’une maladie. La vérité est que notre système dit « de protection sociale » repose depuis 1945 sur des principes aberrants qui conduisent inéluctablement à la ruine de notre économie, à la constante augmentation de la dette publique et au déclin de la France.

Plus tragique encore, ces principes erronés ont voué nos compatriotes à l’irresponsabilité civique, à une médicalisation outrancière, à une obsession du « remboursement » et en fin de compte à une collectivisation de la maladie qui est un attentat permanent contre la dignité de l’être humain et, ultime paradoxe, contre sa santé physique et mentale. C’est pourquoi le « trou de la Sécu » ne cessera pas de se creuser jusqu’à engloutir la nation elle-même. Si vous ne voulez pas voir les belles ambitions que vous nourrissez pour notre pays venir se briser sur cet écueil, portez le fer dans l’abcès et ouvrez résolument le chantier d’une refonte complète de notre système dit « de santé », qui n’est rien d’autre actuellement qu’un système pernicieux et suicidaire d’encouragement à la maladie.

Restant à votre disposition, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma haute considération.

……………
Communiqué

Samedi 30 juin Pierre Lance ouvrira, avec trois conférences,La 9e Université
des médecines d’avenir organisée à Saintes (Charente-Maritime) par « Les Chantiers du Futur », du 30 juin au 6 juillet 2007

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Comments (6)

  • Bobophobe Répondre

    "[…](2) tout aussi pathétique que les efforts désespérés de George W BUSH et de son Administration pour nous faire croire que tout vas de mieux en mieux (sinon très bien !) en IRAK ![…]"

    Si j’adhère globalement aux propos tenus dans votre commentaire, je trouve cette note emprunte d’une bonne grosse dose de franchouillardise, car elle voudrait faire de la France le nombril du monde. Peut-être me trompe-je, ou alors, qui désignez vous en parlant de « nous » ? Vouliez-vous peut-être, par cet accès de Bushite aigue tout à fait hors sujet, illustrer mieux encore ce qu’est le caractère pathétique d’une prise de position ?

     

    Cordialement,
    Le Beaubophobe

    3 juillet 2007 à 23 h 53 min
  • Anonyme Répondre

    28/06/07    – "Les 4-Vérités"

    Cette lettre ouverte de Pierre LANCE me paraît doublement pathétique.

    D’abord parce qu’elle paraît révéler que, sinon avec son bulletin de vote, du moins par la pensée, emporté sans doute par le flot des mâles discours du candidat SARKÖZY, il avait fini par croire qu’un  "Sauveur nouveau" était venu. Comme le font les éternels déçus (je pense à un autre mot qui se termine lui aussi en "us") de la droite aussi courbe que fourbe… 

    Ensuite parce qu’il fait semblant de ne pas voir que les partis gouvernementaux sont TOUS prisonniers des mensonges et des utopies qu’ils n’ont cessé d’alimenter par leurs vains discours, leurs vaines promesses et leurs fausses croyances. Celle, notamment, puisque c’est l’objet principal de sa "lettre ouverte,  que nous avons non seulement la meilleure couverture sociale du monde, mais aussi la meilleure médecine du monde.

    La SECURITE SOCIALE a été dévoyée, dès sa création, par l’utopie égalitariste qui veut que les prétendus riches ne cessent d’alimenter par leur travail, leur créativité et leur esprit d’entreprise, ceux qui, soi-disant pauvres s’installent délibérément au bas de la société pour profiter de la manne étatique qui devient pour eux  des "DROITS ACQUIS". L’utopie qui veut que, au nom de la SOLIDARITE, ceux qui prennent soin de leur santé, PAIENT pour ceux qui, non seulement ne se soucient pas de respecter les lois de l’hygiène naturelle de santé (en ne buvant pas, en ne fumant pas, etc.), mais, abusent de ce qui leur est présenté comme un DROIT. Sans parler du fait que les professions dites de santé, voyant là un filon à exploiter, n’ont cessé, au fil des ans de développer les dépenses dites de SANTE en laissant croire aux patients que cela ne coûtait rien. Quant j’aurais ajouté que les Gouvernements tant de Droite que de Gauche n’ont cessé d’ouvrir toutes grandes les largesses de la SECURITE SOCIALE à toute la misère du monde (notamment avec la CMU, les faux accords de réciprocité avec les pays ‘"en voie de développement", etc.) et que les employés de la SECURITE SOCIALE ferment généralement (par paresse, par peur des coups ou par démagogie…) les yeux sur tous les abus, on comprendra que la "SECU" chère (à tous les sens du mot !) aux Français soit devenue un tonneau des Danaïdes. que rien ne pourra remplir tant qu’on n’aura pas eu le courage de mettre fin à la gabegie, et empêché les profiteurs (patients comme professions de santé) de continuer leurs ponctions.

    Pierre LANCE a raison lorsqu’il demande en substance à Nicolas SARKÖZY ne ne pas faire comme ces "mauvais médecins qui se contentent de traiter les symptômes (1) et rechignent à chercher la cause première d’un madadie" fin de citation). Mais s’il s’imagine qu’à la simple lecture de sa lettre son auguste correspondant  changera une manière de procéder qui est devenue congénitale aussi bien chez les médecins que chez les politiciens, je crains qu’il se trompe lourdement. En tout cas, partout où il intervient, le nouveau président montre qu’il ne changera pas la manière de procéder des "médecins" qui se penchent au chevet d’une France malade. Malade de ses fonctionnaires, malade de ses politiciens, malade de ses citoyens auxquels on fait croire qu’ils ont tous les droits. A commencer par celui d’en faire de moins en moins en exigeant de plus en plus tant des employeurs que de l’Etat, lesquels ont au moins en commun d’être RICHES et donc de pouvoir payer. Jusqu’à ce que les Entreprises ferment leurs portes ou délocalisent et que l’ETAT soit en cessation de paîments.

    L’ETAT, la FRANCE, sont un grand corps malade. Loin de les mettre sur la voie de la guerison, toutes les potions magiques des docteurs tant-mieux (le dernier en date qui se penche à son chevet, compris) ne feront qu’aggraver son état. J’avais écrit PATHETIQUE(2), je maintiens le mot !

          Cordialement, Jean-Claude Lahitte 

    (1) à noter qu’autrefois, le médecin de famille, était capable de déceler les symptômes sans examens coûteux. De plus en plus coûteux. Et que connaissant bien son patient, ses antécédants, notamment familiaux, il préconisait généralement un traitement adapté. Et en tout cas beaucoup moins coûteux. Ne serait-ce que parce que ses patients ne bénéficiaient pas de la vache à lait de la Sécurité Sociale …

    (2) tout aussi pathétique que les efforts désespérés de George W BUSH et de son Administration pour nous faire croire que tout vas de mieux en mieux (sinon très bien !) en IRAK !

    28 juin 2007 à 18 h 18 min
  • Anonyme Répondre

    Pierre Lance a raison: la sécurité sociale nous rend malades physiquement et psychiquement.

    Toutefois s’il n’est pas lui-même encore trop gravement atteint, il prend son courage à deux mains, il tape sur google: "comment quitter la sécu" , et il va s’assurer auprès d’une compagnie étrangère. La cour de justice européenne a déjà condamné la France en long et en large pour entrave à la concurrence.
    Avec beaucoup de courageux tels que lui, la sécu va devoir se réformer illico presto sans que le gouvernement n’ai besoin de l’y pousser.

    27 juin 2007 à 23 h 37 min
  • Jaures Répondre

    La droite a peut-être perdu 100 députés en parlant d’augmenter de 5 points la TVA. Combien en aurait-elle perdu si, comme il l’est implicitement suggéré sur ce forum, elle avait projeté de suprimer la sécurité sociale ? Si P.Lance connait un moyen de pemettre l’augmentation de la durée moyenne de vie dans des conditions de santé acceptables sans que cela coûte un sou, qu’il s’exprime concrètement. Certes on pourrait mieux utiliser l’argent, notamment en développant une politique de prévention plus efficace, en informant sur les dangers liés à l’environnement et aux addictions, en luttant contre les pollutions et en privilégiant les produits alimentaires de qualité. Mais tout cela aussi a un coût. La question est donc qui doit payer et à cela je réponds à chacun selon ses moyens.

    A Florin: Si vous comptez sur les revenus des habitants des HLM pour combler le trou de la sécu, vous risquez d’être déçu. D’ailleurs, si ils était un peu plus en fond, ils partiraient au plus vite des ces cités où, dans la plupart d’entre elles, vous ne tiendriez pas 24h ! Curieuse cette manie de toujours vouloir aller chercher dans la poche de plus pauvre que soi.

    27 juin 2007 à 17 h 08 min
  • jean dort Répondre

     

    La génuflexion et le signe de croire…devant les joyeux sirs qu’on cire, semblent éternel…amen! …

    27 juin 2007 à 16 h 05 min
  • Florin Répondre

    Mais biensûr ! Faut pas taxer le travail. Faut pas taxer les entreprises. Faut pas taxer les consommateurs. Faut reduire la dette publique. Y’a KA ! Personne ne veut sortir le moindre centime de sa poche, mais tous aspirent à des routes larges, à des villes propres et sûres, à une école de qualité, que sais-je encore.

    Je dirai à Pierre Lance que le Père Noël viendra … à Noël !!! D’ici là, il faudra bosser et payer les factures.
    Il faut taxer, non pas la production, mais la consommation. Car peu produisent, mais tous consomment.

    Je dirai à Pierre Lance que lorsque le président montre la voie, certains regardent son doigt.

    La TVA sociale est une taxe douanière déguisée. Son but est de rétablir l’équilibre entre les produits français, surtaxés, et les produits d’importation, détaxés.

    La TVA sociale est un acte de justice sociale. Il y a des millions de parasites, que l’on voit en pyjama à midi au balcon de leurs HLM : tout leur est dû, et ils ne paient rien, si ce n’est la TVA. Cinq points de plus dans la gueule, et p’têt vont-ils se décider à penser "plan de carrière""travail""entreprise" … enfin, des néologismes de ce genre.

    Je dirai à Pierre Lance que oui, peut-être, la vie serait moins chère sans Etat, sans fonctionnaires, sans impôts … Mais alors, cher Monsieur, vous avez tout intérêt à rester éternellement jeune, en bonne santé, et d’avoir en permanence un Kalachnikov à portée de main … après tout, le Far West au 19ème siècle a plutôt bien réussi, non ?

    27 juin 2007 à 2 h 12 min

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