La vraie nature du quotient familial

La vraie nature du quotient familial

Les politiques en campagne sont prêts à tout pour grappiller des voix et donnent sans états d’âme dans la pire démagogie, on le sait. Mais les propositions de François Hollande concernant une éventuelle réforme du quotient familial ne sont pas seulement démagogiques, elles trahissent surtout une méconnaissance abyssale de son sujet. Et l’on n’a guère entendu de voix s’élever, du côté de la majorité, pour rappeler les fondamentaux de la politique familiale – ce qui ne laisse pas d’inquiéter.

La politique familiale, qu’elle prenne la forme de réductions d’impôt ou d’allocations familiales, ne procède pas de la même logique que les aides sociales, avec lesquelles elle ne doit pas être confondue. Il ne s’agit pas de mesures d’assistance, mais d’équité.

Une famille qui a des enfants rend service à l’ensemble de la société – comme le montrent par exemple les menaces que fait peser sur nos régimes de retraites le déficit démographique. Une nation sans enfant est une nation sans avenir et l’appel à l’immigration ne comble évidemment pas les vides, la substitution de population se soldant par un phénomène général de perte d’identité, de déracinement pour les immigrés, par ailleurs incapables – et pour cause ! – de transmettre les valeurs, les traditions et les usages propres à la nation d’accueil.

A cet égard, on peut d’ailleurs penser que la politique familiale, précisément parce qu’elle ne procède pas d’une logique d’assistance sociale mais de l’encouragement à la natalité française, ne devrait s’appliquer qu’aux nationaux.

Elle vise à éviter qu’à revenus égaux, les familles nombreuses ne s’appauvrissent trop par rapport à celles qui, n’ayant pas d’enfant, sont plus à même d’épargner. A terme, en effet, les enfants des premières paieront les retraites des seconds et par leur activité feront fructifier leur épargne. C’est pour limiter ce déséquilibre qu’ont été mis en place les instruments de la politique familiale. Il s’agit bien d’un souci d’équité.

La proposition de François Hollande, si elle était appliquée, aurait un double effet : d’une part, à revenus égaux, elle défavoriserait les familles nombreuses par rapport aux familles sans enfants ; d’autre part, elle priverait des familles françaises appartenant à la classe moyenne de ce soutien de l’Etat à la natalité, alors que des familles immigrées continueraient à en bénéficier, sans intérêt pour la nation !

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Comments (7)

  • Jaures Répondre

    " Pour revenir à la fiscalité, comment admettre que les ménages disposant de très hauts revenus puissent recevoir une large part des aides du quotient familial? 10 % des ménages les plus favorisés captent plus de 40% du dispositif. Une famille de trois enfants qui gagne dix fois le smic a un avantage fiscal de 9.000 euros. Une famille de trois enfants dont les revenus n’atteignent que deux fois le smic ne déduit que 600 euros. Il y a un immense écart que nous réduirons par une modulation qui protégera l’ensemble des classes moyennes."
    François Hollande le 15/01/2012

    16 janvier 2012 à 9 h 54 min
  • François Répondre

      Finalement, cette remise en cause du quotient familial veut dire, pour ses auteurs, que les enfants des classes moyennes ne valent pas les enfants de pauvres. Cela ne s’appellerait-il pas de la "discrimination", par hasard?

    15 janvier 2012 à 15 h 27 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ Bidulien

    je partage entièrement votre point de vue
    sur un autre blog  j’avais écrit que :
    "le coupable était le peuple Français…qui n’avait comme soucis de son présent et  de son  avenir que le pain et le cirque …"
    et  je l’affirme un peu plus (fort ) chaque jour …
    nous n’avons rien à attendre d’une éventuelle révolte du peuple car elle sera celle de consuméristes
    la marchandisation de la vie (  american way of life ) voilà où cela nous a mené …
    mais je constate que sur ce site ( et parmi les lecteurs des 4 vérités ) bien peu nombreux sont ceux qui partagent ce diagnostic …
    ce qu’ils regrettent c’est justement ce passé matérialiste récent

    15 janvier 2012 à 13 h 35 min
  • Bidulien Répondre

    Les français ont acquis une mentalité socialiste.

    Moins de travail, plus de loisirs, des allocations pour compléter le salaire, et surtout l’état aux quatre coins de la société pour tout chapeauter, tout réglementer, tout contrôler, et devenir l’unique responsable global de tous les maux individuels. Mon fils à de mauvaises notes et est insolent, c’est de la faute aux enseignants qui ne savent pas le valoriser, mon petit voisin deale, c’est de la faute au chômage et à Sarkozy qui stigmatise les jeunes, je trébuche sur un coin de trottoir, c’est de la faute à la DDE qui n’avait pas mis de pancarte pour annoncer une déformation du trottoir…Voila en quelques exemple, résumée la mentalité française. Un pays d’assistés, préférant de loin les subsides de la CAF aux responsabilités professionnelles,  et le camping aux heures supplémentaires.

    D’ailleurs, pourquoi leur jeter la pierre? L’effort est totalement découragé dans ce pays, et monter une entreprise tourne carrément à l’expérience masochiste. Des tonnes de réglementations diverses et d’interminables tracasseries administratives, le racket immédiat de l’URSAAF, des lois et tribunaux uniquement orientés vers les innombrables droits des salariés, des charges écrasantes…Honnêtement, le jeune d’aujourd’hui a davantage envie de devenir fonctionnaire que de monter sa propre affaire, et on ne peut que le comprendre, parce que ruiner sa vie au travail pour être spolié en permanence par un état dilapidateur qui doit rougir de honte face aux cris d’orfraie du PS, pour avoir demandé a des chomeurs de travailler cinq heures par semaine, ce n’est pas très tentant…

    La crise actuelle, démarrée en 2008, signe l’abolition de l’état-providence, mais le miracle de la prochaine présidentielle tient au fait que les français ne veulent pas encore y croire. Les pluies d’allocations et de subventions, les médicaments remboursés à tout-va, la pléthore de fonctionnaires, les politiques sociales placebo et ruineuses, les n-ième plans banlieue voués à l’echec, tout cela est terminé. La fête est finie…Et c’est à ce moment la que les français vont se réveiller. Qu’on leur détruise leurs églises pour y implanter des minarets à la place, peu leur importe, puisque leur Dieu est mort depuis longtemps. Que d’arrogants fils d’immigrés les chassent sans ménagement de leur propre terre, peu leur importe, tant que leurs idoles Ruquier, Mimie Mathy et Yannick Noah sont grassement rémunérées pour leur claironner que c’est une excellente chose. Que des bandes de jeunes nervis les bousculent dans le bus ou sur les trottoirs, que des flics meurent dans des fusillades sur un vol de barquettes surgelées, peu leur importe, le confort douillet de leur maison Catherine Mamet les attend. Que la France soit devenue une province européenne, et que l’Europe se vende aux chinois, peu leur importe aux français, pourvu que M6 continue a leur proposer des émissions fun quand ils rentrent du travail. Que leur pays soit sale, divisé, gangréné par l’insécurité, que leur jeunesse n’ait aucun avenir, peu leur importe aux français, pourvu qu’ils puisse encore payer leur écran plasma en quatre fois sans frais, et que l’on ne touche pas a leurs saintes 35h, leur RTT et leur 5 semaines de congés…

    La ou les loups vont sortir du bois, ce sera quand les allocations vont fortement diminuer, que les ayant-droits au indemnités chômage seront peu nombreux, et sur un temps limité. Quand les inéluctables réformes vont impliquer de travailler davantage, de diminuer les salaires des fonctionnaires tout en leur imposant des cadences soutenues, de reculer l’age de la retraite, d’assouplir les lois et réglementations en faveur des employeurs…C’est à ce moment la que la France implosera, parce qu’on ne peut pas avoir élevé plusieurs générations dans la ouate de l’état-providence, et se mettre du jour au lendemain a cravacher tout ce monde à la sauce néolibérale…pas en France, en tout cas, ça ne marchera pas.

    Je plains sincèrement le prochain président. Sarkozy n’a eu qu’a se battre contre le spectre invisible d’une crise lointaine, le prochain devra se prendre de plein fouet les répercussions réelles de cette crise sur l’économie de marché, et ses conséquences immédiates sur la politique sociale. Avis de forte tempête sur toute la France…
    Et considérant  que les casseurs doivent être les payeurs, je souhaite largement la victoire du candidat socialiste, histoire de revoir le boomerang lancé en 1981 s’écraser lourdement sur sa tête incrédule et apeurée!

    15 janvier 2012 à 8 h 58 min
  • thomas slater Répondre

    je vois ce qu’il reste des francais décents, encore éduqués et possédant un minimum de foi transmise de generation en generation, mais deja trop athéisés, peiner grandement à trouver derriere quoi se souder.

    Derriere jeanne d’arc, derriere un saucisson, du vin, derriere marine le pen, derriere zemmour… c’est triste, car c’est uniquement derrière Dieu qu’ils doivent s’unir, mais la france à abandonné Dieu alors il l’abandonne a son tour. Tout était écrit dans l’ancien testament.

    http://geopolisocio.blogspot.com/

    14 janvier 2012 à 19 h 26 min
  • Jaures Répondre

    Sur le principe, celui de l’équité, on peut être globalement d’accord, sauf que dans la réalité cela ne fonctionne pas ainsi.
    Par exemple, on peut effectivement avancer que le quotient familial permet à 2 familles à hauts revenus dont l’une aurait des enfants et l’autre non, de participer à un rééquilibrage relatif. Mais qu’en est-il de deux familles dont les revenus ne sont pas imposables parce qu’insuffisants ? Un couple avec enfants ne percevra aucun avantage fiscal par rapport à un couple également non imposable et sans enfants.
    De même, on se rend compte que cette solidarité horizontale est d’autant plus avantageuse que l’on s’élève dans l’échelle des revenus: plus on gagne, plus on profite du quotient familial. On voit bien que le système est perverti et que cette solidarité devient vite un nouvel avantage fiscal pour les plus riches.
    Quant aux familles immigrées, rappelons que les enfants qui en sont issus seront Français pour la plupart et qu’ils cotiseront autant pour payer nos retraites que les autres. Encore faut-il que notre système scolaire soit assez performant, donc pourvu en moyens, pour former des travailleurs qualifiés dans tous les domaines.
    Comme pour tout notre système fiscal, le quotient familial doit être pensé en fonction de son efficacité et de sa justice.

    14 janvier 2012 à 16 h 20 min
  • druantphilippe Répondre

    "Une nation sans enfant est une nation sans avenir et l’appel à l’immigration ne comble évidemment pas les vides, la substitution de population se soldant par un phénomène général de perte d’identité, de"

    De même , une nation avec trop d’ enfants n’est pas viable non plus .
    A quand l’ établissement d’ un chiffre optimal de population tenant compte de la nécéssité pour chacun d’ avoir un espace vital élémentaire et des ressources  de ce territoire (production agricole par exemple) ?
    Gageons que ce chiffre ne dépasserait pas 30 millions !

    13 janvier 2012 à 12 h 20 min

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