L’affaire Merah et le 19 mars

L’affaire Merah et le 19 mars

Je ne sais si l’Algérie a consacré quelques manifestations au cinquantième anniversaire de la sinistre date du 19 mars 1962. Si elle ne l’a fait, nombre de nos politicards et de nos chaînes télévisées publiques s’y sont bien assez largement appliqués pour elle.

FR 3 : pas moins de cinq émissions et films en une semaine. Aucun rappel de l’œuvre accomplie là-bas par les pieds-noirs, c’est à dire par la France, mais une constante mise en accusation de l’armée française et des « colons », mise en parallèle avec une présentation idéalisée des terroristes faiseurs d’attentats et de leurs complices porteurs de valise. Tous présentés comme de romantiques résistants au cœur pur à une oppression insoutenable, jusqu’à la complaisante mise en perspective du réseau Jeanson, ces traîtres à la patrie qui ont activement pris part au massacre de civils et de soldats français, et dont certains journalistes à la pensée dévoyée ont pu écrire qu’ils avaient sauvé l’honneur de la France.

France 2 : deux émissions documentaires. Les troufions nous offre une vision de la guerre d’Algérie sous l’angle exclusif de la torture infligée à des prisonniers FLN. Comme si cette pratique avait été systématique, comme si cette guerre pouvait se réduire à ce seul aspect : cette impérieuse nécessité parfois employée pour prévenir des attentats terroristes ne visant et ne frappant que des populations civiles. Comme si ces tortures au service du seul renseignement pouvaient être mises en balance avec les atroces et systématiques mutilations commises par les « soldats » du FLN sans autre finalité que d’assouvir des instincts barbares. Aussi bien sur des civils que sur des soldats, y compris sur leurs coreligionnaires jugés trop tièdes. Aucun prisonnier de guerre ne réchappa vivant des griffes du FLN, ni vivant, ni entier. Quel journaliste normalement informé n’a jamais vu les photographies insoutenables de ces mutilations ? Comment un journaliste normalement informé et constitué peut-il de la sorte, non pas informer, mais instruire à charge contre ses concitoyens, contre son armée, contre la France ?

Après ce reportage fut présenté le film documentaire fait par un Algérien qui, bien sûr, ne donne la parole qu’aux seuls vieux « soldats » du FLN entendus comme les héros d’une résistance héroïque. Sans aucune contradiction, ni personne pour rétablir une vérité équilibrée et dire que ces « papys » débonnaires ne résistaient pas à une armée mais terrorisaient une population civile, la leur.

Des Français ont alimenté la haine de Merah contre la France

Que ce soit sur l’une ou l’autre chaîne publique, pas un mot sur les souffrances d’un million de pieds-noirs déracinés avec leur patrimoine à la main : une seule valise. Et un ou deux manteaux sur le dos en plein été, juste pour pouvoir les emporter. Et rien ni personne pour les attendre sur l’autre rive de la Méditerranée. Pas un mot sur l’immense travail qu’ils avaient accompli pour soigner, instruire, équiper et fertiliser cette terre, qui sans eux serait restée stérile, et qui l’est redevenue sans eux. Pas un mot sur la seule trahison à mettre au compte du gouvernement de la France : celle qui fut fatale à plus de 150 000 harkis et leurs familles – des harkis présentés comme des collabos. Ces harkis qui avaient choisi la France sont trahis une nouvelle fois, non plus par la France, mais par des Français qui délivrent leur seule vérité idéologique à ces autres Français qui, cinquante ans plus tard, ne savent rien de cette tragédie et n’en retiendront que l’histoire à sens unique qu’on leur sert aujourd’hui.

Savoir qu’il n’y a pas si longtemps on a ouvert toutes grandes les portes de nos lycées et collèges à Madame Leïla Chahid, égérie et porte parole du terroriste Yasser Arafat (prix Nobel de la paix !), pour qu’elle explique aux gamins des « quartiers » le combat des palestiniens contre l’occupant israélien. Sans rien dire de la naissance tragique de la nation d’Israël !

Savoir que dans les classes de ces lycées et collèges on dispense un enseignement dont la tendance est aux repentances multiples et qui n’aborde surtout pas l’œuvre accomplie par la France au Maghreb et en Afrique.

Observer dans la très grande majorité des médias une tendance identique depuis de nombreuses années.

Entendre des propos du même acabit d’une majorité de politiques.

Entendre dire à longueur de temps qu’il faut lutter contre un racisme et une xénophobie largement montés en épingle pour servir les appétits électoraux du PS.

Entendre pour les mêmes raisons affirmer à longueur de temps qu’il faut lutter contre les discriminations… et s’étonner que se lève un jour un Merah armé jusqu’aux dents et froidement décidé à tuer, tuer encore, tuer davantage, avec, dans le cœur et dans les tripes, la haine de la France et des Français que d’autres Français ont longuement alimentée.

Et encourager d’autres vocations en s’abaissant encore une fois devant l’Algérie et en respectant le rite musulman pour enterrer ce Merah sur le sol de ses sinistres exploits !

Ne pouvait-on dire à l’Algérie que pour éviter chez nous les troubles qu’elle ne voulait pas chez elle, nous allions nous affranchir allègrement des préceptes coraniques et l’incinérer ? Qu’avons-nous craint ? Un froid dans les relations diplomatiques avec Bouteflika ? Entendre râler quelques imams ? Voir des « jeunes » de banlieues brûler quelques voitures … ou les voir sortir les armes acquises et stockées avec l’argent des trafics ? Si c’est ce qu’on a craint, qu’attend t-on pour débusquer au plus vite ces arsenaux ? Et si la police n’y suffit pas, l’armée qui a été attaquée ne demandera pas mieux que de s’en charger. Et que l’on cesse de renforcer par nos lâchetés la détermination de nos ennemis de l’intérieur.

J.L. Villard

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Comments (3)

  • Paul et Virginie Répondre

    Le drame de Merah ne sera pas le dernier mais pourrait bien être le premier d’une longue série. Quel sera le sort réservé aux autochtones devenus minoritaires sur la terre de leurs ancêtres ? Il y a une certaine catégorie de la population qui ne fait pas toujours le distinguo entre un homme et un mouton. Ouvrez les yeux : l’arme blanche est devenue très tendance depuis quelques temps, même dans les écoles.

    11 avril 2012 à 6 h 31 min
  • François Répondre

      " La force des méchants se nourrit de la lâcheté des bons"
                    Pie X

    10 avril 2012 à 14 h 33 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    s’il vous plait ne mélangeons pas " la naissance " tragique " d’Israël " et le drame de l’abandon ou plus exactement de la trahison de l’Algérie par De Gaulle … si la naissance de l’entité juive fut tragique , elle le fut surtout pour les Palestiniens , chassés de leurs maisons par le  …  terrorisme juif
    lire et relire sur ce site autant de contre-vérités historiques sous couvert d’anti-islamisme me donne une urticaire sévère …

    10 avril 2012 à 13 h 44 min

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