La main qui tremble…

La main qui tremble…

Décidément, la période de secousses que traverse la majorité présidentielle n’a pas l’air de vouloir s’achever. Il n’est pas de main beaucoup plus sûre et précise que celle d’un escrimeur de haut
niveau, encore moins d’un champion olympique. C’est pourtant la main de Jean-François Lamour, gloire de l’escrime nationale qui « a ripée » ( !) lors du vote d’un amendement
socialiste sur la taxation des banques. Ainsi, un amendement socialiste auquel s’opposait le gouvernement a été adopté grâce à un apport de quelques voix UMP. Cet amendement prévoit une taxation
supplémentaire des banques de 10%.

On pourrait longtemps ironiser sur cette maladresse. On pourrait chercher aussi
du côté du parcours de l’ancien ministre des sports, sensiblement plus chiraquien que sarkozyste.


Cet épisode nous semble tout de même plus symptomatique des doutes qui s’expriment à mots de moins de moins couverts dans la majorité présidentielle depuis la rentrée.

Sur les réformes, comme sur le budget et plus encore sur le grand emprunt, c’est
peu dire que les élus de la majorité, à l’unisson des électeurs, s’éloignent de la vision gouvernementale et des décisions qui la mettent en application.


Ce qui est particulièrement marqué aujourd’hui, ce sont les conséquences de l’exercice sarkozien de la présidence. Toujours en avant, imposant sa propre grille de lecture de la situation de la
France et des remèdes à prendre, Nicolas Sarkozy, encore plus depuis l’affaire de l’EPAD, concentre non seulement les attaques de l’opposition, mais aussi la lassitude de la
majorité.

Ce rôle est d’habitude dévolu au Premier ministre, mais aujourd’hui il est
évident que ce sont les options de Nicolas Sarkozy qui troublent la majorité. Certains s’attristaient même de voir François Fillon défendre Frédéric Mitterrand et
Jean Sarkozy, craignant qu’il ne perde une partie de sa crédibilité !


Ce n’est pas la première fois que sous la Ve République, la majorité,déçue ou contrariée par son président, s’accroche au Premier ministre. Ce fut le cas en 1968-69, mais finalement aussi lors de
la plupart des fins de septennat. Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est que ce phénomène devient déjà sensible à mi-quinquennat d’un Président dont l’éclatante victoire en 2007, combinée à
l’atonie de l’opposition, laissait présager qu’il serait réélu sans difficulté pour un second mandat…

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