La politique de sécurité négligée…
La sécurité n’est pas la priorité des politiques
publiques françaises, pas plus aujourd’hui qu’hier…
Pris entre ses promesses sécuritaires et le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux
partants à la retraite, Nicolas Sarkozy n’a pas recruté de nouveaux agents de l’ordre alors même que la population augmentait et que la
violence explosait.
La démonstration en est faite par le rapport d’Alain Bauer (conseiller du président), que Le
Figaro commente. Extraits :
Cinquante-neuf agents ! Au total, en dix
ans, le nombre de membres des forces de l’ordre n’a augmenté que de quelques dizaines. Bauer et Soullez
comparent les 222 000 policiers et gendarmes (hors personnel administratif) de 1998 aux 222 059 agents de l’année 2008. Or, rappellent-ils, «cette stabilité des effectifs intervient
dans un contexte d’accroissement régulier de la population française», d’environ 6% en dix ans. Et alors que les violences ont explosé.
Lorsqu’il s’agit d’évaluer le nombre d’agents
réellement «disponibles pour intervenir sur la voie publique», les effectifs «peuvent être diminués de moitié environ», affirment
les auteurs de l’étude. (…) «C’est compter sans les RTT, les congés bien légitimes et les cycles de travail des agents, donc des récupérations», explique un expert à la direction des personnels
de Beauvau.
Les motifs «d’indisponibilité» sont multiples. Bien sûr, il y a les agents restés au service
pour le faire fonctionner. Mais il y a aussi tout le reste, comme les charges judiciaires «qui n’ont cessé d’augmenter», explique Christophe Soullez : police des audiences, tenue des dépôts,
escortes de détenus. Ces missions ont consommé, à elles seules, «3 237 agents à temps plein» en 2008, calculent les rapporteurs. L’Intérieur a
certes diminué les tâches administratives pour remettre sur le terrain plus de 1 700 agents en dix ans. De même, les gardes statiques devant les ambassades et les bâtiments
officiels ont diminué d’un quart. Mais chaque année, «un bon millier de policiers et deux cents gendarmes jouent encore les plantes vertes»,
s’indigne un syndicaliste policier.
Bauer et Soullez livrent également des données jusqu’alors gardées secrètes, comme le niveau
de congé maladie des agents : près de 1,2 million de jours posés dans la police et 500 000 dans la gendarmerie en 2008. Ce
qui représente l’équivalent de 7 300 emplois à temps plein en moins par an. (…)