Le 6 mai : Votez, éliminez

Le 6 mai : Votez, éliminez

À l’heure où j’écris ces lignes, la France est à la veille de 1974… ou de 1981.
En 1974, Valéry Giscard d’Estaing l’avait emporté de 424 599 voix sur François Mitterrand. Grâce à un bon report de voix des électeurs s’étant portés, au premier tour, sur Jacques Chaban-Delmas et Jean Royer. Et grâce à la mobilisation des abstentionnistes. De 84,23 % au premier tour, chiffre déjà remarquable, la participation était montée à 87,33 % au second.

En 1981 aussi, l’abstention avait fortement reculé entre les deux tours, de 18,91 % à 14,14 %. Mais, là, le nombre de bulletins blancs ou nuls avait quasiment doublé, s’approchant du million. Chauffés à blanc par Charles Pasqua et l’appareil du RPR, les chiraquiens firent la peau de Giscard. Pas assez à droite ! Conformément à leur plan, Fran­çois Mitterrand fut élu.

Ce fut bien la seule chose qui fonctionna. La suite, qui consistait à voir Mitterrand ne pas achever son mandat, les Fran­çais s’étant levés en masse pour exiger son départ, et le RPR reprendre le pouvoir, resta dans le carton des illusions perdues. Les Français eurent même le mauvais goût de réélire triomphalement Mitterrand sept ans plus tard.

Et l’on s’aperçut, au final de ce jeu de cons, que la France de 1995 n’avait plus grand-chose à voir avec celle de 1981. En quatorze ans, ce qui n’est rien aux yeux de l’Histoire, la « parenthèse » de gauche était parvenue à changer jusqu’à la substance même de la population du pays. Tout cela parce que, au printemps 1981, Jacques Chirac et une partie de son électorat avaient jugé malin de faire passer la gauche socialo-communiste plutôt que de reconduire une « fausse droite ».

Ça vous rappelle quelque chose ? Moi aussi. Trois décennies après le funeste 10 mai 1981, une autre droite, celle représentée par le Front national dont le candidat, Marine Le Pen, a obtenu à une décimale près le même score que Jacques Chirac en 1981, œuvre en fa­veur de l’élection de François Hollande. Soit en prônant l’abstention, soit, carrément, en organisant en sous-main le « vote révolutionnaire », celui qui fera triompher la gauche afin, bien sûr, qu’une fois cette « parenthèse » achevée, la « vraie droite » soit triomphalement portée au pouvoir. Les intérêts partisans sont décidément criminels.

Quoi que l’on puisse reprocher à Nicolas Sarkozy, quelles qu’aient été les déceptions, le second tour n’est pas le lieu des règlements de compte. Il est celui d’un choix de société et même, eu égard au programme dément de François Hollande et de ses alliés, Éva Joly et Jean-Luc Mélenchon, qui ont tous deux fait campagne sur un discours pro-immigrationniste comme les Français n’en avaient jamais entendu, d’un choix de civilisation.

Les seules, les uniques questions à se poser sont simples : veut-on que les immigrés extra-européens obtiennent le droit de vote, ainsi que François Hollande s’y est engagé, fixant cette décision à 2013, soit juste à temps pour que la gauche hollando-mélenchonienne dispose d’un électorat de substitution pour les élections locales de 2014 ? Veut-on que les immigrés élisent les maires qui, excusez du peu, participent à l’élection des sénateurs (lesquels ont le pouvoir de réformer la Con­stitution) et sont ceux qui décident, par leur parrainage, qui peut être candidat à la présidence de la République ?

De plus, pour la première fois peut-être dans l’histoire de la Ve République, le candidat de droite est perméable aux idées… de droite ! Il suffit de voir la peur panique que suscite à gauche la possibilité d’une réélection de Nicolas Sarkozy pour comprendre que ce scrutin n’est pas comme les autres. Jean-Luc Mélenchon l’a résumé en cette formule : « La situation est d’une gravité exceptionnelle. […] Nicolas Sarkozy est en train d’“extrême droitiser” la droite. » Mélenchon exagère ? Bien sûr. Mais il n’est pas si éloigné de la vérité comme en témoignent les chochotteries de tous ceux qui, dans le clan chiraquien, s’effraient de la « dérive droitière » de Nicolas Sarkozy et n’attendent, eux aussi, qu’une chose : que Sarkozy soit battu pour ramener l’UMP dans la voie du « politiquement correct » et de l’immobilisme peureux qui fut la marque de fabrique des années Chirac. Ceux-là ont bien compris que, si Nicolas Sarkozy est réélu, c’en est fini de leur influence et des concessions à leur consubstantielle frilosité.
Au premier tour, on choisit. Au deuxième, on élimine.
Alors, dimanche, votez, éliminez !

Partager cette publication

Comments (13)

  • R. Ed Répondre

     

     

    A celui qui a pris comme pseudo le nom d’un personnage qui n’a jamais existé. Qui serait né au IX siècle ACN, dans "six" villes différentes et serait mort dans l’île d’Ios. Quelle précision quand-même.Il aurait même été aveugle, raison du choix du pseudo sans doute ?

    Le cul terreux que je suis donc, alors que je suis incapable de planter ne serait-ce qu’un simple radis lui dit que les supporters de Marine Le Pen ( je suis un .be, je ne vote donc pas en France mais je cotoye ses électeurs) lui dit donc que ses insultes il peut se les garder pour lui et qu’il doit mettre sa main sur sa tête pour  voir qui est en dessous.

    8 mai 2012 à 11 h 22 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ le pigeon RAMIER  ( c’est bien le cas de la dire )

    Il ne faut JAMAIS succomber aux chants des sirènes (  encore que Larébière soit plutôt de l’espèce  des pingouins  ) … ils sont  envoutants et causent votre perte …
    votez TOUJOURS selon votre propre intelligence et ne vous laissez JAMAIS manipuler par les "faiseurs d’opinion " qui  sont TOUJOURS  stipendiés par des intérêts de factions

    8 mai 2012 à 9 h 27 min
  • Le Ramier Répondre

     Merdre , je me suis fait avoir par les bonimenteurs type Larébière ,et j’ai voté Sarko pour barrer Flanby !
     Vu le résultat , et  ma résolution initiale de voter blanc, je me suis moi-même déshonoré.  Je ne voterai plus jamais !

    7 mai 2012 à 17 h 43 min
  • Casey Ryback Répondre

    Pour ceux qui prétendent être "de droite" mais ont souhaité la chute de Sarkozy, je n’ai qu’une seule chose à leur répondre :
    ça y’est ! François Hollande a été élu président. C’est ce que vous vouliez, non ?

    Par contre il y a un point sur lequel je ne suis vraiment pas d’accord avec vous, c’est lorsque vous vous imaginez que, après ce mandat hollandiste, les Français vont en avoir marre et qu’il va y avoir un grand changement ou une révolution. Ce ne sera pas le cas.
    Le bilan de François Hollande sera désastreux, ça oui.
    Mais contrairement à ce que certains croient, il y a très peu de chances pour que l’on vive un "changement" ou de révolution. Dans le meilleur des cas l’UMP va reprendre le pouvoir (et encore pour celà il va falloir qu’elle se trouve un nouveau leader, qui ait suffisament de charisme, de courage etc.), dans le pire des cas le PS sera réélu.
    Et là je peux vous dire qu’il sera très difficile (voire impossible) de réparer les dégâts causés par ce mandat PS.

    Pour répondre à ozone, je pense que vous vous trompez également

    Je peux comprendre que vous soyiez pour Hollande, après tout on a le droit de voter pour qui on veut, on est libre.
    Simplement arrêtez avec vos messages pseudo-rebelles, du genre "à bas le régime", vous êtes pas crédibles du tout. L’arrivée au pouvoir du PS débouchera sur la pensée unique de gôche, et non pas sur un grand changement ou une grande révolution. Et arrêtez de vous prétendre de droite…
    Je peux comprendre que l’on soit déçu par le bilan de Sarko, mais celui de Hollande sera encore pire.. Le mieux est l’ennemi du bien.

    Ryback
    (qui a galéré pour écrire son message)

    7 mai 2012 à 14 h 06 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    votez et éliminez : c’est ce que les Français viennent de faire ce jour
    qui peut croire encore que la droite est majoritaire dans ce Pays ?

    6 mai 2012 à 20 h 56 min
  • HOMERE Répondre

    Ce site (Les 4 Vérités) est devenu un salmigondis d’injures et de délires verbaux….plus aucune analyse cohérente,et en ligne avec l’orientation générale des rédacteurs n’est audible.Les intervenants du FN s’en donnent à coeur joie contre l’UMP et Sarkozy avec hargne et mépris.Ce n’est plus acceptable sans réciprocité dans l’invective et la haine débitée avec constance et agressivité.

    Alors je vais dire à ces culs terreux qu’ils s’en prennent à leur propre candidate qui à reçu une fessée mémorable et qui les conduit à demeurer éternellement dans le néant politique, réduite à la critique systématique sans risquer la moindre responsabilité qu’elle se refuse comme son barbon de père.La PME familiale,comme l’a si bien nommée Sarkozy va retourner dans l’ombre spectrale des inutilités de l’histoire.

    La droite,après un succès de Hollande, va conforter son unité dans un grand mouvement qui emportera l’intrus socialiste et laissera agonir le FN et sa diva revenue à un niveau confidentiel.

    L’union des centristes, gaullistes, radicaux, sarkoziens, libéraux et populaires montrera sa puissance et constituera la nouvelle majorité en France, réduisant les autres partis à pas grand chose….

    Ainsi va la vie……tout le reste n’est qu’agitation stérile !!

     

    6 mai 2012 à 19 h 43 min
  • Florin Répondre

    6 mai, et je n’ai pas encore voté … je me tâte …

    Est-ce que je mange hallal ? Non, pas obligé. Donc, je peux manger du porc … et voter Porcinet.

    N’empêche : rien que de l’imaginer (avec rottweiler derrière lui) sur les marches du Palais me donne le mal de mer (de).

    N’empêche : quel que soit le vainqueur (vain coeur, enfin, on écrit comme on peut), il n’y a qu’un perdant : la France.

    Quel qui soit le futur locataire de la caserne (oui, le régime juridique de l’Elysée c’est ‘unité militaire’), en juin l’Assemblée sera rose-bonbon, d’un bout à l’autre. La sarkozye c’est fini. On ne la regrettera pas.

    et au bout de 5 ans d’hollanderies en tout genre, nous serons comme les Grecs aujourd’hui : à poil.

    Alors, tant qu’à faire … cherchons un pays chaud !

    6 mai 2012 à 17 h 46 min
  • neti Répondre

    Il serait cocasse de voir tous les bobos de droite et les bien-pensants de l’UMP plongés dans la grande crise provoquée par leur propre parti, s’ils faisaient réélire Sarkozy. Mais seront-ils capables d’analyser les responsables de la crise puisqu’ils n’en sont toujours pas capable après plus de 40 ans de politique UMPS ?

    Depuis 1969, et si Sarkozy est réélu, la "droite" UMP aura gouverné 33 ans, la "gauche" 15 ans; en particulier depuis 1993, la "droite" UMP aura gouverné 25 ans, la "gauche" 5 ans, histoire de bien définir les premiers responsables.

    La seule chose pour laquelle on peut être d’accord, c’est que voter pour Hollande ou Sarkozy ne changera rien, puisque la politique sera la même, c’est à dire pire que la précédente.

    4 mai 2012 à 19 h 09 min
  • ozone Répondre

    Hollande président,puis aux législatives la droite majoritaire,puis des tartes en haut lieux a l’heure des choix d’action,dissolution puis rebordel,entretemps les spéculateurs et l’urope s’y seront mêlés a plein,nouvelles présidentielles anticipées,ras le bol de la population puis le bon choix..

    2 mai 2012 à 20 h 40 min
  • charlie harper Répondre

    Comment oublier que depuis 10 ans ce sont 2 millions d’immigrés qui sont entrés légalement ?

    Comment oublier que Sarkosy a aussi donné depuis 10 ans le droit de vote ( et à toutes les élections) par une politique de naturalisation massive ( 1 million depuis 2002 )

    Avec Hollande ça ne peut pas être pire….de plus,  lui au moins il annonce la couleur…

    2 mai 2012 à 20 h 25 min
  • Magne Répondre

    Si l’Assemblée nationale passe à gauche , la Loi sera votée immédiatement , mais ce n’est pas cette Loi qui modifiera quoique ce soit . Les étrangers voteront comme tous les Français , certains à droite , d’autres à gauche . Le 3 mai 2000, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture une proposition de loi constitutionnelle qui donne le droit de vote à tous les résidents étrangers pour les élections municipales. Pendant les dix années qui suivent, le Sénat, dont les membres sont majoritairement opposés à la proposition de loi, n’inscrit pas le texte à son ordre du jour. En 2001, dans son livre « Libre », puis de nouveau en 2005 alors qu’il est ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy se prononce pour le droit de vote des étrangers aux élections municipales, comme “facteur d’intégration”. En décembre 2011, la proposition votée par l’Assemblée nationale en 2000 est finalement adoptée par le Sénat, devenu majoritairement de gauche après les élections de septembre 2011. Le texte prévoit d’accorder le droit de vote aux élections municipales aux étrangers non communautaires résidant en France ainsi que leur éligibilité comme conseiller municipal. Il ne permet ni l’élection à la fonction de maire, ni la participation comme grand électeur aux élections sénatoriales. La proposition de loi constitutionnelle, adoptée par les deux assemblées, exige un vote du Congrès ou un référendum avant de pouvoir être promulguée. Cependant, le président de la République, Nicolas Sarkozy, s’est prononcé contre cette proposition qu’il estime « hasardeuse » et susceptible de » diviser les Français à une période de crise où il y a tant besoin de les rassembler ». En 2012, le droit de vote des étrangers aux élections locales figure parmi les 60 propositions du candidat François Hollande à l’élection présidentielle. Une proposition qui, selon plusieurs sondages, recueillerait désormais l’avis favorable d’une majorité de Français. La Gauche qui va avoir tous les pouvoirs sera attendue sur les résultats concernant l’économie et sur le rétablissement de la sécurité .

    2 mai 2012 à 19 h 41 min
  • le Ket de Bruxelles Répondre

    Cet article a été écrit par Bruno LAREBIERE, ex de Minute, ex du Bloc Identitaire qui "roule" maintenant pour l’UMP !

    Rien d’étonnant donc à son appel à rejoindre les laquais aux ordres des eurocrates de Bruxelles.

    OUI, au second tour on élimine le nabot SARKO, sans une seconde d’hésitation !

     

    2 mai 2012 à 18 h 05 min
  • Jaures Répondre

    Faîtes comme vous voulez mais que croyez-vous que Sarkozy fera une fois élu ? Pensez-vous une seconde qu’il se sentira engagé en quoi que ce soit par des propos de campagne qu’il ne considère guère plus que propos d’après boire ?
    Sa seule motivation sera d’éviter que le FN ne pique la moindre circonscription à l’UMP et si, pour ce faire, il doit se tourner vers la gauche en brandissant l’idéal républicain qui commande qu’en cas de duel, les voix socialistes s’ajoutent à celles de l’UMP, il n’hésitera pas une seconde.
    Sarkozy connait par coeur son Chirac.

    2 mai 2012 à 15 h 21 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *