Le fondement de la science économique

Le fondement de la science économique

Certaines personnes suivent le sens du vent ; d’autres ont des principes et pratiquent ce que Karl Popper appelait la « quête inachevée ». C’est-à-dire la recherche de la connaissance, en sachant que celle-ci est parcellaire, sans cesse remise en question, mais implique qu’on ne déroge pas à des règles fondamentales.

L’existence est bien plus facile quand on se situe du côté des premiers : on a les honneurs éphémères, les feux des projecteurs, on peut être à la mode.

Se situer du côté des seconds n’en est pas moins infiniment plus digne, car cela implique une plus haute idée de l’être humain et du travail intellectuel.

C’est parce que je me fais une plus haute idée de l’être humain et du travail intellectuel que je me situe du côté des seconds, quoi qu’il m’en coûte. Je ne suis pas seul, mais nous ne sommes pas nombreux. Je me dis que nous tenons une lampe allumée dans une époque où l’obscurité règne et que nous préservons quelques repères au milieu de la tourmente.

Les penseurs qui sont mes références sont des gens qui ont été des révolutionnaires de la liberté, des dissidents, des gens qui ont dû fuir le totalitarisme quand le totalitarisme a déferlé.

J’ai cité Karl Popper. Je pourrais citer Leo Strauss ou Friedrich Hayek. Je citerai aussi Ludwig von Mises, l’un des plus grands économistes du XXe siècle, resté scandaleusement ignoré.

Et je citerai le travail d’un économiste français qui, outre son travail intellectuel, fait un travail d’éditeur admirable permettant que des livres de Ludwig von Mises soient toujours disponibles pour les lecteurs français.

Cet économiste est mon ami Philippe Nataf. Sa maison d’édition est l’Institut Charles Coquelin. C’est grâce à lui que peut toujours être lu « Le libéralisme », l’un des ouvrages fondamentaux de Mises, et le meilleur outil intellectuel permettant de savoir ce qu’est le libéralisme et ce qu’il n’est pas, et de sortir des caricatures ineptes de la sous-culture ambiante.

C’est grâce à lui, aussi, que peut être lu un autre livre de Mises, écrit voici plus de six décennies, mais toujours actuel : « La bureaucratie ». « L’évolution actuelle, qui tend à l’omnipotence de l’État et au régime totalitaire aurait été immédiatement arrêtée si ses partisans n’avaient pas réussi à endoctriner la jeunesse et à la détourner de l’étude de la science économique », y écrit Mises.

Il n’y a rien à changer, hélas : l’omnipotence de l’État est là, le totalitarisme aussi, même s’il a changé de forme et s’est fait « pensée unique ». L’endoctrinement de la jeunesse est partout, tout comme l’ignorance de la science économique.

Le dernier ouvrage de Mises qu’a fait paraître l’Institut Charles Coquelin est, précisément, un livre permettant de remédier à cette ignorance en revenant à la question : qu’est-ce que l’économie ?

Mises y répond dans un gros livre appelé « L’action humaine », où il définit ce qu’il appelle la praxéologie.

Il y répond aussi dans un livre plus bref : « Le fondement ultime de la science économique ».

Après y avoir expliqué que l’économie est la plus humaine des sciences humaines en ce qu’elle étudie la logique de l’action humaine, Mises y explique les conséquences très lourdes de ce qui conduit à l’ignorance de la pensée économique. Les résultats sont l’abolition de la liberté, la destruction du dynamisme économique. Nous sommes face à ces résultats.

Ce qui fait que le monde occidental n’a pas pleinement sombré est que, entre le cataclysme décrit par Mises et celui qui se dessine aujourd’hui, il y a eu des renversements de tendance.

Le plus important et le plus récent de ceux-ci a été l’effet de l’économie de l’offre aux États- Unis dans les années de la présidence de Ronald Reagan. Nous sommes présentement dans l’inversion de ce renversement de tendance et dans une phase de régression très délétère.

Lire Mises est un moyen crucial de comprendre ce qui se passe et de trouver des réponses disponibles pour demain, car il y aura demain, et la nécessité de reconstruire…

Ludwig von Mises
Le fondement ultime
de la science économique
Institut Charles Coquelin

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Comments (4)

  • Gilles Répondre

    Je sais, c’est mesquin de ma part. Mais comment ne pas le relever?
    Quel est le point commun entre Millière, son ami Nataf, “von” Hayek, “von” Mises et Popper?

    Ces gens, pseudo-penseurs, sont à origine de théories visant à détruire l’Europe et ses peuples premiers. C’est quoi le libre-échange? Ca veut dire échanger des marchandises pour qu’in fine l’Afrique, l’Asie s’installe en Europe et nous dépossède.

    A la poubelle tous ces “philosophes” de mes deux!

    19 février 2013 à 10 h 39 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Jaures parle en connaissance de cause. Gageons que la caoitaine de pédalo actuellement à la barre s’inspire de ses préceptes.
    Sinon gare au cyclone Méluche qui menace de couler le raffiot.

    13 février 2013 à 22 h 47 min
  • Jaures Répondre

    “Certaines personnes suivent le sens du vent” écrit Millière qui, par cette phrase pose parfaitement bien le problème de la science économique.
    Car le bon économiste doit avoir les mêmes qualités que le bon matelot. Le bon marin est celui qui ne s’entêtera pas sur un cap pour atteindre son but. Il saura constamment s’adapter aux vents, à la houle, aux marées. Il devra éviter les icebergs, les OFNI, les autres navires. Il saura changer ses plans en fonctions des aléas et surtout, rester humble et ne pas penser pouvoir vaincre les océans.
    Il en est de même de la science économique: dépendantes du contexte, les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets. Une théorie peut s’avérer pertinente pour comprendre un aspect de l’histoire économique et pour conduire des actions efficaces. Ailleurs ou plus tard les mêmes mesures s’avèreront inopportunes ou néfastes.
    C’est pourquoi il importe d’étudier les grands économistes et de comprendre leurs théories. Mais, comme avec les philosophes, il faut situer ceux-ci dans leur contexte et ne pas penser mécaniquement que ce qui parut vrai à une époque l’est encore à la nôtre.
    Le jury du prix Nobel ne s’y trompe d’ailleurs pas qui récompense à l’envie des économistes énonçant tout aussi brillamment des théories parfaitement opposées.
    Ceux qui se choisissent des économistes comme maîtres à penser, sans regard critique, se fourvoieront constamment comme ces enfants qui pensent que, de toutes façons et quoi qu’il dise, papa a raison.

    13 février 2013 à 14 h 50 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    ” l’Economie est la plus logique des sciences humaines en ce qu’elle étudie la LOGIQUE de l’action humaine ”
    Pour le médecin que je suis , et l’ancien étudiant d’une grande école de commerce , c’est un scoop que dis je ? … une Révélation …
    Avec , sans doute comme exemple indubitable , la l’Auto-Régulation des Marchés ?

    13 février 2013 à 14 h 49 min

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