Le gouvernement et la loi Travail
Qu’on lui soit favorable ou hostile, la « loi Travail » conduit à un constat unanime sur la mise en évidence des faiblesses et des insuffisances insurmontables qui ôtent au pouvoir socialiste toute capacité réelle à gouverner notre pays.
Ces faiblesses sont principalement au nombre de trois :
1) Une perte d’autorité extérieure.
La voix de la France est devenue inaudible dans le concert international. Les rodomontades du « président normal » qui, en 2012, allait bouleverser la politique européenne, se sont traduites dans un alignement impeccable sur les positions allemandes et atlantistes.
Une seule exception notable : le redressement des comptes publics que son incapacité à procéder aux réformes structurelles réalisées ailleurs a tragiquement compromis.
Ce n’est donc pas par conviction, mais sous la contrainte de Bruxelles, que notre gouvernement a dû accepter le principe de la loi Travail, pour échapper, une fois encore, aux sanctions infligées aux États financièrement et budgétairement mal gérés.
Effet de sa faiblesse, la loi Travail résulte d’une improvisation gouvernementale subie dans la précipitation d’une condamnation inéluctable de son impéritie.
2) Une perte d’autorité sociale.
Confondant l’autorité qu’il n’a plus et l’autoritarisme qui le caractérise, le gouvernement a agi dans l’urgence et la confusion pour imposer un texte si éloigné de ses principes idéologiques qu’il a totalement remisé la sacro-sainte « concertation avec les partenaires sociaux », dont il s’était fait le chantre infatigable depuis la campagne présidentielle.
Quelle déception pour lesdits partenaires, dont les réactions sont à la hauteur de leur désenchantement et de leur vocation insurrectionnelle, encore vivace !
L’économie est en panne, des cortèges braillards animent nos rues, l’étranger nous regarde, les touristes nous fuient, la CGT fait la loi grâce aux milliards de nos subventions. Surtout, ne les en privons pas, car « tout va mieux » !
3) Une perte d’autorité politique.
La grogne politique, portée par la gauche extrémiste et violente, réapparaît à travers les « Nuits debout », les exploits des « casseurs », ces groupes anarcho-gauchistes organisés pour la lutte armée, et leurs faux nez politiques des NPA et mélenchonistes aux aguets.
La violence devient un argument politique.
La proximité de ces groupes avec leurs anciens et probablement futurs amis (élections obligent !) conduit le pouvoir à les laisser agir en toute impunité.
Ni dissolution des groupes factieux, ni poursuite pour dégradations de biens publics et privés à l’encontre des organisations syndicales et partisanes responsables des saccages, ni même condamnation exemplaire que le Parquet est dissuadé de demander contre les individus coupables d’exactions d’une barbarie sans nom.
Parlons plutôt de l’Euro de football, des primaires ou de l’arrivée prochaine d’un été plus clément pour qu’avec les vacances, l’opinion oublie ces péripéties devenues habituelles depuis l’élection de 2012.
Notre chance de sortir du socialisme suppose que nous ne tombions pas dans le piège de l’amnésie collective qui nous est tendue.
Comments (2)
et … on fait quoi , à part de constater ? on vote F.N. ? on vote Sarko ?
tiens, on vote … Macron !