Le mépris des élites pour le peuple

Le mépris des élites pour le peuple

Nous assistons depuis trois ou quatre décennies (et la tendance se renforce) à un phénomène inédit de sécession où la classe dominante s’est totalement coupée de la classe moyenne autochtone. Pire, elle œuvre dans le sens de sa dissolution progressive.

Les « gens d’en haut » semblent s’enfermer dans une forme d’autisme les poussant à exclure la majorité silencieuse de leurs champs décisionnels. Celle-ci pense mal et vote mal. Elle chérit sa culture, elle est attachée à son histoire, elle aime son drapeau et protège ses valeurs conservatrices. Ça, ce n’est pas acceptable pour l’élite qui se prétend progressiste.
De gré ou de force, il lui faut apprendre les vertus du vivre-ensemble, il faut la pousser vers le progrès. L’immigration massive doit y contribuer par effet dilutif, fût-ce au détriment d’une qualité de vie qui appartient désormais au passé.

Pour la classe dominante, le futur se conçoit sans frontière, l’homme y est déraciné, désincarné, nomade, sexuellement fluide et « dés-historisé ».

Ce mépris de classe se traduit par une dévalorisation constante du peuple qui devient une masse de « sans-dents » (Hollande) ou de « déplorables » (Clinton). Au surplus, on l’affuble de tous les maux : raciste, homophobe, islamophobe, sexiste, populiste, etc.

Des innocents se font poignarder dans la rue ? Aussitôt, les édiles locaux pointent du doigt, non pas les coupables, mais les réactions de rejet que de tels crimes provoquent au sein de la population. Ainsi la haine réactionnelle, pourtant parfaitement compréhensible, est-elle plus condamnable que celle qui anima le criminel. Le monde à l’envers.

Des groupes de personnes manifestent pacifiquement pour protéger les frontières ? Des peines de prison ferme sont alors prononcées. Aucune peine, en revanche, contre ceux qui pénètrent illégalement sur le territoire. Même constat pour la différence de traitement entre les gilets jaunes et les voyous des banlieues. Les violences policières à l’encontre des premiers contrastent brutalement avec la complaisance dont les seconds bénéficient. Cet insupportable « deux poids, deux mesures » n’est que la manifestation d’une classe dominante résolument dressée contre un peuple qui souffre sans cesse de cette arrogance, de ce dédain.

Ce peuple est épuisé. Il n’en peut plus de voir son quotidien se dégrader d’année en année. Et ce, en dépit d’une fiscalité confiscatoire dont les recettes contribuent largement à assurer le train de vie d’une classe qui le méprise ainsi que le coût du vivre-ensemblisme.

Le Français moyen est ainsi racketté pour financer son propre malheur. Un comble.

Mais la classe dite dominante a-t-elle conscience de la poudrière sur laquelle est s’est confortablement installée ? Rien n’est moins sûr. Celle-ci vit hors-sol, dans les quartiers chics et protégés où l’on pratique discrètement l’entre-soi, tout en promouvant publiquement la mixité sociale (mais pour les autres, cela va sans dire).

Dans ce petit univers feutré et détaché des réalités, les identités, les nations, les frontières, la culture n’existent plus (il suffit d’écouter le président Macron pour s’en convaincre). Pour le bobo aisé, les violences quotidiennes de la rue ne sont au mieux qu’une abstraction, au pire, une réaction au racisme des classes moyennes.

Formidable inversion cognitive qui pousse à prendre les causes pour des effets.

Pour déconnectée qu’elle soit, cette classe dominante n’en tient pas moins les leviers du pouvoir et des médias. Pourtant ultra-minoritaire en nombre, elle impose néanmoins son idéologie mondialiste et destructrice à l’immense classe moyenne. Cela ne pourra probablement pas durer.

Bref, on voudrait provoquer une guerre civile qu’on ne s’y prendrait pas mieux.

Toutefois, une lueur d’espoir se profile. Elle vient du sursaut de quelques peuples qui ont défié dans l’isoloir les bien-pensants et les médias à la solde des castes dominantes. La nomination récente d’une poignée de conservateurs (D. Trump, J. Bolsonaro, B. Johnson, M. Salvini, S. Kurz, etc.) aux plus hautes fonctions témoigne de cette prise de conscience que le progressisme qu’on veut à tout prix nous vendre n’est qu’une forme déguisée de décadence.

Gageons alors que ce mouvement salutaire se propagera aux quatre coins du monde occidental au point d’écarter des responsabilités publiques tous ces dirigeants coupables, disons-le, d’avoir trahi les peuples qui les ont élus.

Marc Amblard est Maître de conférences et avocat en droit des affaires. Il exerce en France et aux Etats-Unis.

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Comments (7)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    il est temps de relire Marcel Aymé chez les uns et chez les autres

    25 janvier 2020 à 14 h 09 min
  • Finou Répondre

    Je partage une bonne partie de l analyse.

    Effectivement, on voudrait déclencher une guerre civile, on ne ferait pas mieux.

    La situation devient explosive en France.

    Malheureusement, une partie de ladite élite qui gouverne semble avoir perdu le bon sens essentiel pour gouverner. Ils semblent assis sur des privilèges en écrasant le reste du peuple. Cela ressemble à une certaine époque de l histoire française.

    Espérons un dénouement différent et une prise de conscience des personnes décisionnaires, avant que le peuple ne se soulève. Si cela devait arriver en France, nul doute que cela se propagerait.

    Quel gâchis!

    Espérons un réveil des consciences des personnes qui imposent des règles qui asservissent leurs compatriotes.

    24 janvier 2020 à 21 h 20 min
  • BRENUS Répondre

    Le mépris des “élites pour le peuple a toujours existé, de même qu’un patron pense d’abord et avant (a de rares exceptions près) à son intérêt, qu’il est prêt a sacrifier les meilleurs s’il pense que c’est bon pour lui. Et, s’il affecte de se pencher sur la situation des ses “serfs” ce n’est que de l’ opportunisme. Le chantage à l’amitié n’est trop souvent que basse flagornerie pour mieux vous “emberlificoter”
    C’est ainsi et ce le sera toujours mais ce n’est pas une raison pour réclamer une inutile lutte des classes et le communo-socialisme qui entretien lui aussi ses “élites” parasites.
    Le différence à l’heure actuelle est que le peuple (terme honni par qq qui, comme tous les prétentieux l’assimile à la racaille abrutie) est bien mieux informé que ses anciens même s’il n’est pas plus malin. Et souvent moins bosseur.
    Il devient très difficile de l’endormir comme j’ai pu l’être dans ma jeunesse lorsque j’étais un fou de travail, même très mal récompensé parce que – et je ne suis pas le seul – j’ai depuis appris à mes enfants qu’il ne fallait jamais rien attendre en retour de ses efforts contrairement à la légende. Par contre il était important de s’attribuer les armes nécessaires à l’équilibrage du rapport de forces, seul moyen de ne pas se laisser baiser.
    Si vous détenez un savoir faire spécial dans une boite, ne le divulguez pas au prétexte de “former” souvent un fils de famille recommandé, placé à coté de vous pour pomper votre expérience. Monaiyez la.
    Si vous détenez des infos vitales ou litigieuses sur la boite, restez loyal en les gardant pour vous mais faites le savoir et faites comprendre que vous saurez rendre les coups si l’on vous fait une saloperie.
    Vous constaterez vite que les pseudo “élites” n’en ont pas beaucoup dans le froc et que, de méprisants, ils deviendront vite plus respectueux.

    23 janvier 2020 à 1 h 59 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      c’ est vrai que si vous , vous Brenus, prétendez incarner le ” peuple ” contre l’ élite il m’ est mentalement difficile de ne pas penser un instant que ” ce ” peuple est composé d’ abrutis comme vous dites ; mais il n’ en est pas question je viens aussi du peuple par mon père !

      23 janvier 2020 à 12 h 21 min
      • BRENUS Répondre

        A la différence de votre seigneurie, Q.Q. moi – Brenus – je ne prétend ne rien incarner du tout . Je me considère simplement comme un élément du peuple, et je trimbale son expérience, comme des millions d’autres. Ceci sans prétention . La vie m’a permis de faire un grand nombre d’observations et d’expériences dont j’ai la sagesse de tenir compte, c’est tout. Pour le reste, je le laisse aux rèveurs, palabreurs et autres imbus d’eux mêmes. Bref a ceux avec lesquels je ne me sens aucun point commun.
        Par contre, je conchie les pseudos élites qui ne sont bien souvent que des valets tentant mal d’imiter leurs maitres. Un peu comme vous vous, en quelque sorte.

        29 janvier 2020 à 1 h 54 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    ” l’ élite ” qui entoure Emmanuel Macron *** est en tous points semblable, à quelques exceptions près, au ” patron ” : plus que médiocre ! c’ est à dire une ” élite ” , avec plus ou moins de ” dispositions naturelles ” qui s’ auto-reproduit à l’ infini dans des laboratoires privés de l’ enseignement qui leur donnent avant tout les codes et les relations indispensables à une réussite ” sociale ”

    *** rappelons qu’ Emmanuel Macron a mis CINQ ANNEES avant de pouvoir décrocher un ” concours ” et cela malgré un ” entraînement ” de forçat sous la férule de Brigitte

    22 janvier 2020 à 8 h 30 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    pour ne pas mourir idiot et gogo lisez de

    Juan BRANCO

    ” CREPUSCULE ”

    au diable vauvert Massot éditions

    19 euros

    vous y apprendrez beaucoup de choses sur les ” codes ” de la réussite et la … ” méritocratie ” républicaine

    20 janvier 2020 à 17 h 54 min

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