Le Nouvel-Obs contre la liberté d’expression

Le Nouvel-Obs contre la liberté d’expression

Lu dans la presse

La percée du Front national aux cantonales va achever de gâcher les nuits de Laurent Joffrin, le patron de la rédaction du Nouvel-Observateur. Le 10 mars, le magazine sur papier glacé de la gauche bobo a publié une enquête sur les responsables supposés de la « décontamination » du Front national. A en croire la journaliste Ariane Chemin, ils sont moins à rechercher du côté des « ténors politiques » que parmi les « hérauts médiatiques ». Et le magazine ne se prive pas de citer des noms : Eric Zemmour, Elisabeth Lévy, Philippe Cohen, Alain Finkielkraut, Ivan Rioufol… Tous coupables d’avoir décontaminé la pensée frontiste et brouillé les repères en « focalisant le débat sur leurs thèmes fétiches – l’identité française, l’Etat, l’islam », ce qui a « irrigué le champ politique qui court de Sarkozy à la candidate d’extrême droite ».

L’enquête prétendue d’Ariane Chemin remonte à l’origine du forfait, autrement dit à ce jour de septembre 1998 qui vit la création de la Fondation Marc-Bloch, à Semur-en-Auxois, devant un auditoire forcément suspect de médecins et de notaires de province jaloux des Parisiens, qui « sortaient de leur serviette en cuir usé le "Financial Times" ou le Frankfurter Allgemeine Zeitung", seuls capables de raconter sans mentir la crise financière internationale ».

Ils commettaient ainsi le premier crime, qui consiste à mettre en cause la prétention de nos gens de médias à dire le bien. La brèche était ainsi ouverte, dans laquelle allaient s’engouffrer les idées innommables propagées par le Front national, avec la complicité des misérables cités plus haut : car parmi les créateurs de la Fondation Marc-Bloch, présents ce jour-là à Semur-en-Auxois, figuraient Elisabeth Lévy et Philippe Cohen, « encore jeunes mais (qui) avaient déjà réponse à tout ». Or, – suivons le fil d’Ariane – Eric Zemmour était également là : comme par hasard ! Certes, la journaliste précise que ledit Zemmour était venu couvrir l’événement pour le Figaro-Magazine, où il était alors journaliste politique… mais on comprend bien qu’il n’y a pas de fumée sans feu.

Sans compter que – comme par hasard, encore une fois ? – se trouvait aussi ce jour-là à Semur-en-Auxois, Henri Guaino. « Ce gaulliste historique était de la fête du Fouquet’s. Il reste, aujourd’hui, à l’Elysée, le conseiller de Nicolas Sarkozy. Comme l’est Patrick Buisson, un autre souverainiste : cet ex-journaliste de "Minute" est coauteur de "Philippe de Villiers ou la politique autrement". » (1) Suivons toujours le fil d’Ariane : Minute égale l’extrême-droite, qui égale Buisson, qui égale Guaino, qui égale Sarkozy côté Fouquet’s, et Elisabeth Lévy et Philippe Cohen côté Semur-en-Auxois. Or Guaino, Lévy et Cohen égalent Zemmour. Vous suivez ? Conclusion : Buisson, Zemmour, Lévy, Sarkozy, Guaino, Villiers, Fouquet’s, Cohen et le chat de la concierge égalent une clique d’abominables souverainistes. CQFD.

Ne surtout pas abattre la pensée unique

A partir de là, notre procureur dresse son acte d’accusation :

« Comme Eric Zemmour, ils se disaient souverainistes. La Fondation Saint-Simon, temple de la "pensée unique", était leur cauchemar commun. Il rêvaient tout haut de "s’implanter comme elle l’avait fait avec ses relais (Pierre Rosanvallon, François Furet et Jacques Julliard) dans le monde éditorial et les médias". Un référendum européen plus tard, leur rêve est devenu réalité, grâce notamment à la Toile. Depuis 2005, l’anti-pensée unique est devenue dominante (sic !). Comme les chroniques d’Eric Zemmour, Elisabeth Lévy, avec son site et son mensuel "Causeur", et Philippe Cohen, avec Marianne2.fr, sont devenus de puissants relais d’influence. »

Et quelle sale influence ! Zemmour, s’indigne-t-elle, « vient de proposer devant l’UMP de supprimer les subventions aux associations antiracistes ». Elisabeth Lévy « ne trouve pas raciste ni "moralement scandaleuse" la proposition frontiste de "distinguer entre Français et étrangers", proposant de réserver certains droits aux premiers ». Et Philippe Cohen compare « le nouveau discours étatiste de Marine Le Pen et son "analyse plutôt sophistiquée" au corpus "chevènementiste" ». Un comble ! Car Chevènement est certes un souverainiste, mais de gauche, tout de même !

Au bout de toutes ces indignations, Ariane Chemin veut démontrer qu’il ne fallait pas – surtout pas – abattre la pensée unique. Laurent Joffrin, en éditorial du même édito du Nouvel-Obs, l’écrit clairement :

« Pendant plus de vingt ans, on a entendu qu’il fallait "briser les tabous", rejeter le "politiquement correct", dénoncer la "pensée unique", s’affranchir de la bien pensance […] C’est ainsi qu’une petite troupe de publicistes et d’intellectuels, sous couverts d’anticonformisme ont réhabilité les réflexes de la droite la plus identitaire. Chacun dans son style [… ils] ont choisi le refus du métissage, la foi sécuritaire et la défense de l’identité nationale pour chevaux de bataille, occupant sans relâche studios de télévision et colonnes des journaux pour clamer qu’on les empêche de parler et jeter à tous vents les clichés les plus éculés de la droite nationaliste et conservatrice. (…) Marine le Pen n’avait plus qu’à tendre son brun tablier. »

Les nations continuent à exister

Or le problème, c’est que ça marche. C’est qu’il existe un peuple, dans ce foutu pays de France, qui n’habite pas comme les journalistes et les bobos parisiens les vertes avenues du VIIe arrondissement. Quant on appartient à la gauche friquée, ça pue, le peuple, et si l’on oublie un instant de le culpabiliser, si l’on relève un tant soit peu la garde du politiquement correct, toute cette gueuserie sordide a vite fait d’aller cracher son bulletin FN dans les isoloirs des bureaux de vote de banlieue…

L’ami Joffrin n’a donc pas fini de se faire du mouron. D’abord, parce qu’au sein même de la presse française, d’autres voix s’élèvent qui prétendent retrouver et défendre cette liberté d’expression que le Nouvel Obs trouve si dangereuse : ainsi, dans le Point, depuis plusieurs semaines, Frantz-Olivier Giesbert mène cette bataille : « quel monde bâillonné est-on en train de nous inventer ? », demande-t-il encore dans le numéro du 17 mars (2). « Pour notre part nous combattrons jusqu’au bout la nouvelle idéologie officielle : "Silence dans les rangs ! " »

Ensuite, parce que la liberté de penser et de parler est contagieuse – (Ariane Chemin a raison de parler de « décontamination »). Et que les Zemmour, Lévy ou Cohen ne sont pas les seuls intellectuels à sortir du moule de la pensée unique. Interrogé dans Le Parisien du 20 mars sur Marine Le Pen, Max Gallo, tout en la considérant comme une « démagogue au sens le plus dangereux », refuse en revanche la langue de bois obligée : pour expliquer son succès, il insiste sur « le fait que (…) les élites gouvernementales, de droite comme de gauche, ont abandonné avec des ricanements les valeurs nationales au FN : "la Marseillaise", Jeanne d’Arc, le drapeau français… Elles pensaient qu’à l’ère de la mondialisation la nation était devenue obsolète, et ont prétendu que le FN, c’est le fascisme. Ce n’est pas vrai, car le fascisme est un phénomène historique très précis qui est mort en 1945. La réalité a montré que les nations continuent à exister, que la France change parce que sa population change de couleur, de religion… Cela interpelle les Français sur leur avenir. Le modèle ancien de la France est en crise, le nouveau n’apparaît pas. Le vote Le Pen correspond à la fois à ce vieux discours national qui a été abandonné, et à un vote de protestation contre la classe politique jugée corrompue, incapable. »

Marine Le Pen a de beaux jours devant elle.

Pierre Menou

(1) La consoeur est mal renseignée : Patrick Buisson n’était pas simplement journaliste à Minute, il en dirigea la rédaction.

(2) En protestant contre les méthodes d’investigations tyranniques utilisées par le ministère du Travail pour faire taire les critiques.

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Comments (6)

  • IOSA Répondre

    Seuls les traîtres pleurnichards voteront pour l’ UMP et le PS.

    Et les Hommes pour le FN.

    IOSA

    23 mars 2011 à 0 h 04 min
  • HOMERE Répondre

    Cette "stigmatisation nauséabonde" comme ils disent, s’appilque de facto au FN dont ils redoute les effets induits de politiques menées contre le peuple français qu’ils insultent de nouveau et prennent pour des demeurés qui n’auraient pas la capacité intellectuelle de s’affranchir des vertus non républicaines comme ils disent aussi.Celà relève de la Haute Court de Justice…ni plus ni moins !

    Je ne suis pas d’accord avec Marine Le Pen mais je me battrais pour que ses opinions soient respectéesComme sympathisant UMP je suis d’avis, et je ne suis pas seul, je pense qu’il faut donner une fessée aux stigmatiseurs et aux méprisants du peuple français.Mépriser le peuple,ou pire l’assimiler à la débilité est une faute,ou pire,une agression inadmissible et coupable.

    Le peuple finit toujours par avoir raison, les tyrans finissent au poteau…..

    Aux présidentielles je voterai donc pour le FN sans enthousiasme mais sans état d’âme…ils l’auront bien cherché.

    22 mars 2011 à 12 h 29 min
  • Alsaco Répondre

    Vite, appelons BHL à la rescousse ! Je lui suggère de demander haut et fort des frappes “chirurgicales” contre les hérauts (héros ?) de la liberté de penser, pour protéger les zéros du politiquement correct…

    22 mars 2011 à 8 h 12 min
  • L' Inedit Répondre
    France ou Israël: Meme combat!

    Assiègée par un  Islam barbare et assoiffé de conquètes, la France est devenue l’ Etat d’ Israël des Chrétiens.
    Villipendé de toutes parts,  le Front National animé par Marine Le Pen, patriote et héritière spirituelle de 2000 ans de civilisatiion judéo-chrétienne, veut conserver l’ identité de son pays.
    Il en est de même des Israëliens qui ont aussi leurs traitres. Qu’ ils soient croyants ou agnostiques, et haïs des sots, ils ont l’ amour et le respect de leurs ancètres, conservant les sygmates de leurs martyrs.
    5000 ou 2000 d’ existence ne font guère une grande différence, surtout issus d’ une même racine.

    21 mars 2011 à 21 h 10 min
  • sas Répondre

    LIBERTE D EXPRESSION ET DEMOCRATIE OCCIDENTAL mode d emploi…..

     

    Piégés par de faux lobbyistes, trois eurodéputés acceptent de déposer des amendements contre de l’argent

    LEMONDE.FR avec AFP | 20.03.11 | 12h47  •  Mis à jour le 20.03.11 | 13h08

     

     

    Vue à Strasbourg du drapeau européen devant le Parlement.

    Vue à Strasbourg du drapeau européen devant le Parlement. AFP/GERARD CERLES

     

    Trois députés européens et anciens ministres – un Roumain, un Slovène et un Autrichien – se sont dit prêts à "vendre leurs services", pour des sommes allant jusqu’à 100 000 euros, à des journalistes du journal britannique The Sunday Times. Le journal britannique estime (lien payant) que cette affaire est "l’un des plus gros scandales" qu’ait connu le Parlement européen en 53 ans d’existence.

    sas

    21 mars 2011 à 12 h 51 min
  • sas Répondre

    Vite il faut demander en urgence des frappes aériènes à L ONU…..une méchante dictature non républicaine est en train de poindre en FRANCE……

    …….envoyons BERNARD TAPIS en emissaires afin que nos éterneles quémandes soient prises en considération…

     

    pauvre france que celle ci…

     

    sas

    21 mars 2011 à 12 h 17 min

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