Le parti de l’ordre ? Vraiment ?

Le parti de l’ordre ? Vraiment ?

Je vous avoue, amis lecteurs, que je suis éberlué de constater que l’opération d’Emmanuel Macron semble fonctionner – au moins pour les médias qui, il est vrai, ne sont pas trop difficiles à convaincre du bien-fondé de la politique élyséenne.

Manifestement, le président voudrait apparaître comme le nouveau Cavaignac et le nouveau Thiers, réprimant sans faiblesse les manifestations de gilets jaunes. Et, bien sûr, entraîner derrière lui le bon vieux « parti de l’ordre ».

Une bonne partie des Républicains se laisserait volontiers faire, semble-t-il.

Mais le scénario est un peu trop grossier et d’ailleurs passablement risqué.

Grossier, parce que tout le monde voit bien que le Pouvoir réprime beaucoup plus sévèrement les manifestants pacifiques que les casseurs eux-mêmes.

Et risqué, parce que le moindre regain de violence (comme celui du 16 mars) suffit à ruiner la politique de M. Macron et que celui-ci, s’étant mis en première ligne, sera aussi le premier à pâtir de cet échec.

Il est remarquable, de ce point de vue, qu’Édouard Philippe qui, normalement, devrait être, bien davantage que le chef de l’État, impliqué dans la gestion quotidienne des manifestations, est d’une discrétion de rosière.

Malgré cela, les médias continuent à dire, sur tous les tons de la gamme, qu’Emmanuel Macron a magistralement cloué le bec aux gilets jaunes, à la fois par son sens inouï du débat et par sa fermeté.

Pour le débat, nous assistons depuis deux mois à des monologues interminables. Pour la fermeté, nous assistons depuis plus longtemps encore à une impunité presque totale des casseurs.

Mais il y a pire.

L’agitation relative aux gilets jaunes va inéluctablement reprendre avec la fin du « grand débat » qui, évidemment, ne répondra à aucune question posée. Mais elle a temporairement fait oublier que le rôle des forces de l’ordre n’est pas d’encadrer des manifestants.

Il est d’arrêter les délinquants et les criminels. Or, les premiers chiffres de 2018 montrent une nouvelle aggravation de la situation sécuritaire en France.

Selon le criminologue Xavier Raufer, nous serions passés de 3.715.877 faits en 2017, à 3.721.798 en 2018. Soit la bagatelle de 16 actes supplémentaires par jour ! Il faut toute la complaisance des médias officiels pour se féliciter de ces « bons » résultats.

D’autant que les actes violents augmentent encore plus, passant de 600.000 à 625.000.

Alors, en fait de parti de l’ordre, je crois plutôt que le parti de M. Macron est celui du désordre établi !

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Comments (15)

  • ELEVENTH Répondre

    Xavier Bertrand, celui qui voulait tout casser en arrivant dans son nouveau fief et qui s’est écrasé comme une merde devant les difficultés vient encore de sortir une de ses conneries choisies : “il faut condamner à la prison tous les manifestants qui se trouveraient dans une zone non autorisée”. Pas étonnant que, du temps où il était à l’UMP – les girouettes ça tourne vite- certains de ses pairs le qualifiaient de “pute”. Il est prêt à lècher le fion de son maitre jusqu’à se rapper la langue et pour ce faire coller le maximum à ces salauds de “factieux” insoumis.

    1 avril 2019 à 0 h 16 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      c’ est la raison pour laquelle il est régulièrement invité sur les plateaux pour ” débattre ” de la politique d’ Emmanuel ! d’ ailleurs quand trouve t il le temps d’ être à Lille l’ assureur ?

      1 avril 2019 à 14 h 11 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    lire dans l’ hebdomadaire ” LE POINT ” un article DE FOND intitulé :

    ” GILETS JAUNES LE PARADOXE DE TOCQUEVILLE ”

    c’ est un aspect du ” problème ” que j’ avais souligné dès le début du ” mouvement ” en parlant de l’ Envie que suscite la Société de Consommation et son moteur le consumérisme mis à la vue, mais pas forcément à la portée de toutes les bourses !

    et le R.N. n’ existe que par l’ ENVIE et les FRUSTRATIONS PRIMALES que l’ ENVIE fait naître ; en cela le R.N. est bien politiquement une réponse socialiste car les partis socialistes ont toujours eu comme moteur l’ ENVIE

    31 mars 2019 à 9 h 16 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    les ” gilets jaunes ” c’ est aussi et même beaucoup le … ” quart – monde ” … malheureusement pour les vrais pauvres ceux qui avaient initiés le mouvement de protestation parce qu’ ils trouvaient indigne de travailler et de ne pas pouvoir vivre de leur travail

    vivement un … Mouvement Social Français

    29 mars 2019 à 20 h 57 min
  • KAVULOMKAVULOS Répondre

    “En même temps”, ne laissez plus sortir votre grand mère au-delà de ses soixante ans durant les “mauvais jours”. Elle pourrait être accusée de factieuse qu’il est impératif de mater car le maître ne lui reconnait pas le droit d’avoir franchit la ligne de quelques mètres et plutot que la faire prendre sous les bras pour la déplacer par ses colosses il a choisit de recommander la /plus grande fermeté/. Dans un avenir peut être pas si lointain, il devra donc veiller à ce que les “factieux” n’aient pas envie de lui renvoyer la balle avec sa dulcinée qui est déjà dans le temps fatidique. Qui sème le vent récolte la tempète.

    29 mars 2019 à 14 h 09 min
  • Gérard Pierre Répondre

    « L’ordre paralyse. Le désordre convulsionne. Inclure un désordre institué dans un ordre qui l’englobe, voilà ce que fut le miracle de la féodalité. » – Nicolás Gómez Dávila – Aphorismes.

    27 mars 2019 à 18 h 38 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      on ne peut quand même pas revenir à la ” féodalité ” encore que … certains dans nos villes et nos campagnes se comportent comme des barons – brigands

      28 mars 2019 à 15 h 38 min
      • Gérard Pierre Répondre

        Pourquoi pas ? …… pour ce qui en représente les éléments constitutifs ! ! !

        « Le triangle : bourg, château, monastère n’est pas une miniature médiévale, mais un paradigme éternel. » – Nicolás Gómez Dávila.

        « La féodalité a été fondée sur des sentiments nobles : loyauté, protection, service. Les autres systèmes politiques se fondent sur des sentiments méprisables : égoïsme, convoitise, jalousie, lâcheté. » – Nicolás Gómez Dávila.

        « La plus grande faute du monde moderne n’est pas d’avoir incendié les châteaux, mais d’avoir rasé les chaumières. Ce qu’on voit s’effacer, au fil du XIXe siècle, c’est la dignité des humbles. » – Nicolás Gómez Dávila.

        29 mars 2019 à 7 h 27 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          heu ! n’ idéalisons pas trop ce qu’ on appelle encore le Moyen – Âge

          mais il est vrai que le regard que les ” hommes biens ” portaient sur le ” Pauvre ” a changé et cela bien avant la Renaissance : le pauvre ce n’ est plus l’ ami , le protégé du Christ , mais un danger

          d’ un autre côté nous revenons à l’ esprit fraternel du moyen – âge : nous accueillons tous les malheureux du Monde

          29 mars 2019 à 21 h 05 min
  • Gérard Pierre Répondre

    Pour que ce ‘’débat‘’ ait une chance minime de déboucher sur des suites concrètes, il eut fallu impérativement que NI le président de la république, NI sa gente ministérielle ne s’en mêlassent ! …… (sans mauvais jeu de ‘’maux‘’ !)

    À titre de comparaison, en 1984 la sidérurgie française, …… malade depuis des années pour des raisons autant structurelles que conjoncturelles, …… était au bord de la banqueroute.

    Au début du XXIème siècle, elle était devenue n° 2 mondial de l’acier et réalisait des profits !

    Que s’était-il passé entre temps ?

    Deux hommes, de vrais capitaines d’industrie, …… Francis Mer et Edmond Pachura, …… reprirent en main les commandes de ce lourd ‘’cuirassé‘’ de notre industrie lourde. Ils entreprirent le tour des unités de production pour s’adresser à leurs salariés. Ils n’y allèrent pas à coup de « y’a qu’à … » ni de « faut que … » !

    Au contraire !

    Leur discours, invariable, consistait à dire : « La solution ? … nous ne la connaissons pas ! …… nous ne la connaissons pas, parce 80% de celle-ci est cachée dans vos têtes ! …… chacun d’entre vous en détient une parcelle à force de voir quotidiennement où se situent nos dysfonctionnements ! …… alors vous allez vous rassembler, vous parler, travailler ensemble et nous remonter VOS solutions ! …… C’est ça, ou nous disparaissons ! »

    …… Et d’ajouter au passage : « Nos bénéfices, car il faudra bien un jour en réaliser, nous ne les trouverons pas dans les poches de nos clients ! … nous les trouverons dans nos gains de gestion, … et c’est VOUS qui savez où ils se situent ! »

    En un peu plus d’une décennies la barre fut bien redressée !

    Imagine-t-on un seul instant l’orgueilleux Jupiter, disant aux Françaises et aux Français : « La marge de manœuvre de l’État ? … nous ne la trouverons pas dans les poches de nos contribuables ! … nous la trouverons dans nos économies de fonctionnement, (à ne pas confondre avec suppressions de services publics) … et c’est VOUS, AGENTS DE LA FONCTION PUBLIQUE, qui savez où elles se situent ! » ?

    Pour parvenir aux mêmes résultats que Francis Mer et Edmond Pachura, le problème est double :

    1 ) – Quelles étaient les buts et les motivations de ces deux Messieurs, … et quelles sont en revanche les finalités et les motivations du sieur Macron ?

    2 ) – Il faudrait convaincre les agents de la fonction publique qu’il y va de leur survie ! …… Qui va se coller, non seulement à le leur expliquer, mais à les laisser opérer avec suffisamment de confiance en eux ?

    L’ENA prépare-t-elle à ça ?

    27 mars 2019 à 12 h 42 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      l’ E.N.A. prépare à utiliser, je dirais machinalement , une machine grippée et personne ne veut prendre la responsabilité de la burette d’ huile et à plus forte raison celle de changer les rouages

      pour ce qui est de la sidérurgie [ traditionnelle ] cela n’ a été que reculer un petit peu le destin : même le Luxembourg a renoncé

      quant à demander à des fonctionnaires d’ avoir des idées innovantes et productives c’ est une suggestion assez farfelue : s’ ils sont fonctionnaires c’ est justement pour ne pas se poser de questions avec comme corollaire de ne pas scier la branche sur laquelle ils sont perchés pour voir le Monde d’ en haut : des aras ils sont !

      28 mars 2019 à 15 h 53 min
  • Gérard Pierre Répondre

    Le parti de l’ordre ! ! ! …… Oui ! …… effectivement !

    L’ordre de ne pas intervenir, …… puis,
    L’ordre de tirer, …… puis,
    L’ordre de na pas ‘’protéger‘’ l’Arc de Triomphe, …… puis,
    L’ordre d’arrêter, de contrôler et de retenir, …… puis,
    L’ordre d’être mobile, …… puis,
    L’ordre d’être ferme, …… puis,
    …… la suite au prochain numéro, dans l’ordre d’apparition des samedis !

    27 mars 2019 à 11 h 43 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    il est à peu près certain que le ” Grand Débat ” n’ aura été qu’une enfantine opération de com. pour que les naïfs qui y ont participé puissent penser qu’ ils sont d’ un certain poids dans les décisions des responsables élus de l’ Etat … à l’ évidence et quelle que soit leur appartenance politique ces derniers savent pertinemment ce qu’ il CONVIENDRAIT de faire pour sortir le Pays du marasme

    mais gouverner des Français c’ est vouloir concilier des souhaits qui diffèrent et même qui s’ opposent en tout chez chacun d’ entre eux

    je ne prendrais que deux exemples : moins d’ impôts mais plus de services publics, plus de police mais moins de ” répression ”

    les Français sont inconséquents avec eux – mêmes

    27 mars 2019 à 9 h 01 min
  • BRENUS Répondre

    J’adhère totalement à tous les points de cet article de Mr Rouxel. Par contre , le macroniste de service va faire une jaunisse…..mais il serait médecin, c’est déjà un espoir.

    26 mars 2019 à 18 h 42 min
    • IOSA Répondre

      Quand les agents de la paix sont devenus des agents de la force de l’ordre, tout était dit sur la répression à venir.

      29 mars 2019 à 17 h 25 min

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