Le patriotisme

Le patriotisme

Pourquoi parler aujourd’hui de patriotisme ? Je voudrais définir ce qu’est pour moi cette notion parfois considérée comme dépassée et dire pourquoi il est si important pour l’avenir de notre pays.

Le patriotisme est aujourd’hui une chose que plus personne ne comprend très bien et comme tout ce que l’on ne comprend pas, on le brocarde et on s’en moque. J’envie parfois ceux qui ont des dispositions à l’universalité, qui ont le goût de vouloir connaître tous les peuples, toutes les religions du monde, poussés qu’ils sont par le sentiment de n’être à personne, et d’appartenir à tous.

Pour moi, je sens très nettement que j’appartiens à une tradition, et que je n’ai pas la possibilité ni le droit de briser l’anneau que je représente sans rompre la chaîne. Qu’on le veuille ou non, chacun d’entre nous est le fruit d’une longue lignée de gens de tous horizons qui ont donné leur vie, leurs peines, leurs joies et leur espérance pour que la France continue sa mission, chez elle et dans le monde.

Aujourd’hui certains ont peur pour la France. Ce n’est pas mon cas. Je n’ai peur pour elle que des faux Français salis par l’argent contaminé et par la peur internationale, qui confondent volontiers patrimoine et patrie. Ils troqueraient volontiers si vous les payez assez cher l’honneur de la France contre des avantages temporaires et fallacieux.

Il faut regarder les choses en face. Depuis plus de 50 ans, l’Europe et notre système politique donnent en spectacle à tous nos adversaires et même à nos amis, sa lâcheté et qui plus est, la justification de cette lâcheté. Les discussions actuelles, les petites palinodies de ce que nous voyons aujourd’hui sont l’exemple même de tout ce qui sur le plan politique conduit au désastre et à l’abaissement. À force de nous disputer sur les libertés, nous perdrons de vue l’esprit de liberté. À force d’ergoter sur les cas de conscience, nous n’avons même plus conscience que nous en avons une, et nous trouvons cela gênant quand nous la retrouverons par hasard.

Nous connaissons tous des écrivains raffinés, des intellectuels diserts, habitant nos pays dits civilisés, avec tout le confort et toute la liberté de pensée que cela implique, qui admirent dans la plupart des pays étrangers où règnent des régimes totalitaires par l’esprit ou la religion, ces mêmes régimes et ces croyances, inassimilables pour nous et pour les pays civilisés.

Nous connaissons tous des écrivains, des journalistes et des philosophes, qui utilisent cette même liberté de pensée qui leur serait refusée dans ces pays pour brocarder et critiquer ce que nous sommes. Il faut le dire clairement : tant que nous serons abâtardis par de tels comportements, non seulement les problèmes se multiplieront, mais leurs solutions deviendront de plus en plus difficiles.

Je suis reconnaissant à Nicolas Dupont Aignan d’avoir accepté et pris le risque de se séparer de tous ces bien-pensants, qui font et qui feront toujours aussi peu de cas de la grandeur de notre pays. Je suis reconnaissant à Nicolas et d’avoir pris le risque personnel – pour un député cela n’est pas rien –, d’afficher son désaccord, de faire entendre la voix ténue de la vérité, et de courir le risque de dire clairement ce que le peuple pense et veut pour l’avenir de notre pays.

J’en veux à Nicolas Sarkozy, qui après le référendum constitutionnel de 2005, et une élection présidentielle qui intervenait à un moment pour lui extraordinairement favorable, de n’avoir pas su utiliser les circonstances pour remettre en chantier une construction européenne sur des principes différents. Je dis souvent qu’il est impossible d’arrêter un train lancé à toute vitesse, et la construction européenne est un train lancé à toute vitesse. En revanche, il est possible de lui faire prendre des aiguillages, et de le remettre dans la bonne direction. Ces aiguillages sont rares, et rares sont les hommes politiques qui au cours de leur mandat peuvent avoir ces choix. Nicolas Sarkozy l’aurait pu, il a bénéficié des circonstances et il ne l’a pas fait.

Que Nicolas Sarkozy, à peine élu, ait jugé nécessaire de faire ratifier le traité de Lisbonne alors que le peuple français avait dit non peu de temps auparavant, montre l’incapacité de nos élites politiques, à reconnaître leurs erreurs et à modifier, au moment où ils le peuvent, le cours de l’histoire.

Tous ceux qui aujourd’hui dirigent la France, cherchent leur solution à l’intérieur de ce que j’appelle le carré infernal : la mondialisation des échanges, la finance mondiale, la liberté de circulation des personnes qui engendrent le communautarisme, et la construction européenne. Tous ceux qui s’aventurent en dehors de ces tabous, sont diabolisés, livrés à l’anathème.

Je le dis clairement : il n’existe aucune solution à l’intérieur de ce carré infernal. Si elles existaient, elles auraient été trouvées depuis longtemps. Alors cassons les côtés de ce carré, et imaginons autre chose. C’est le patriotisme, cette idée si ancienne et pourtant toujours si neuve, qui a toujours permis de préparer le futur. Le patriotisme s’oppose au communautarisme et nous donne sans aucun doute la voie de solutions possibles.

Les solutions existent, nous savons où les chercher avec le patriotisme qui nous délivre des tabous de la pensée unique. Mais il faut les faire émerger, la vérité et le courage seuls nous permettront de les trouver. La respectabilité et la responsabilité des acteurs politiques permettront de les mettre en œuvre.

Jean-Pierre Gérard

Vice président de Debout la République

http://www.debout-la-republique.fr/

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Comments (3)

  • Anonyme Répondre

    Le partiotisme, c’est d’abord ça.

    LES LARMES DU DRAPEAU

    J’ai longuement flotté sur les champs de bataille,
     Résistant bravement aux coups de la mitraille ;
     Maintes fois ma voilure épongea dans le vent
     Le sang des soldats morts, les pleurs des survivants.
     
     Au sommet du pays je dressais mes couleurs,
     Témoignage vibrant de la Foi, de l’Honneur.
     Les anciens devant moi soulevaient leur chapeau,
     Qu’y a-t-il de plus beau que l’amour d’un drapeau ?
     
     Mais la honte survint par un soir gris d’hiver :
     Ma hampe fut brisée par des mains étrangères.
     Lacérés, mes beaux plis sanglotaient en silence
     En voyant que ces doigts s’attaquaient à la France.
     
     Devant la foule haineuse, on me jeta à terre.
     Un instant je pensais : « nous sommes donc en guerre ! »
     Mais en guerre un étendard a ses défenseurs,
     Ici nul n’accourut pour calmer ma douleur !
     
     Les uniformes bleus trépignaient de colère,
     Mais leur chef, tout là-haut, préservant sa carrière,
     Me laissa sans mot dire aux mains de mes bourreaux :
     Je mourus sans qu’une arme quitte son fourreau.
     
     Ce soir je regrettais de porter ces couleurs,
     Car une part de la France est morte dans mes pleurs.
     Quand mon pays me laisse ainsi succomber, seul,
     Je ne suis plus drapeau, mais je deviens linceul.

    Lieutenant-colonel Michel BRAULT

    Place du Capitole à Toulouse, le 18 novembre 2009, des hordes d’Algériens (pardon, de Français d’origine algérienne) prennent prétexte d’un match de football de leur pays (pardon, de leur pays d’origine) pour arracher le drapeau tricolore, le brûler et le remplacer par leur torchon croissanté. Les autorités interdisent à la police d’intervenir pour ne pas « créer de désordre »… Si je parlais ici en tant que Joyeux Rebelle, ce n’est pas ma plume que je saisirais mais une arme de guerre. Pour ne pas « créer de désordre », je laisserai le drapeau exprimer lui-même son amertume de n’être plus défendu sur son propre sol.

    (Le Lieutenant-colonel Michel BRAULT est ancien élève de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, Chevalier de la légion d’honneur, Officier de l’ordre national du mérite, Citation à l’ordre de la division avec attribution de la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieurs avec étoile d’argent, Médaille outre-mer agrafe Tchad, Médaille outre-mer agrafe vermeil Moyen-Orient, Médaille d’argent de la défense nationale, Médaille saoudienne de libération du Koweït)

    31 octobre 2010 à 10 h 50 min
  • Christian Répondre

    Bonsoir,

    Le Patriotisme, C’est surtout le courage!!

    Quand on joue le sous marin de l’ump (Parce que c’est quand même lui qui finance) L’ump qui choisit le candidat qui sera en face, qui paie les dettes de campagne (de villier est votre prophète) Sans parler des votes au parlement.
    Vous n’avez pas le droit de vous considérer comme "Patriote"

    Vous remplissez la mission que l’ump vous a ordonné, prendre des voix au FN.
    Combien avez vous reçu, pour services rendus aux régionales ?

    Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais!!!!….

    de villier, chasse pêche, et bien d’autres…. Vous ont montrés la voie de la félonie, pas du patriotisme.

    Bonne soirée.
    Christian

    30 octobre 2010 à 23 h 42 min
  • Magny Répondre

    Des solutions ? D’abord admettre que démocratie et souveraineté nationale sont les deux faces d’une même entité : on ne peut avoir l’une sans l’autre . Ceux qui le prétendent sont des menteurs dont les arrières pensées ne sont que des trahisons qui les déshonnorent . En conséquence seuls les nationaux peuvent avoir le droit de vote ( la souveraineté ne se prête pas plus qu’on ne prête sa femme ) . D’ailleurs sur l’exemple de la double peine on voit bien à quel point on marche sur la tête : qui a fauté deux fois doit être puni pour chacun des délits , on appelle ça la logique …

    En ce qui concerne l’Europe il faut que le président de l’UE soit élu au suffrage universel pour au moins 5 ans ( sinon il aura le temps de rien faire ) et demander aux peuples la structure politique qu’ils désirent : fédération , confédération , coordination d’états , coopération de nations très structurée , simple entente collégiale , entité économique avec un structure exécutive minimale , etc ? On ne sait même pas ce qu’est l’Europe , et surtout où on veut en venir ( les hommes politiques moins que tout autre car ils naviguent seulement à vue ) .

    29 octobre 2010 à 14 h 45 min

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