Le patronat contre le gouvernement socialiste

Le patronat contre le gouvernement socialiste

L’un des intérêts – le seul peut-être – de vivre sous un gouvernement socialiste, c’est que la majorité silencieuse sort de sa torpeur.

C’est ainsi que les présidents de huit organisations patronales (Medef, CGPME, UPA, FNSEA, Afep, Asmep, Croissance + et UNAPL) ont écrit dimanche dernier une lettre ouverte solennelle à François Hollande et à Manuel Valls, leur demandant de sortir enfin des atermoiements, et, précisément, de faire voter le pacte de responsabilité, d’établir un moratoire interdisant toute nouvelle complication de la réglementation pesant sur les entreprises, et de s’attaquer aux réformes structurelles (non précisées dans la lettre, même s’il semble assez clair que le statut de la fonction publique est particulièrement visé).

Personnellement, je trouve cette lettre bien timide, bien floue et bien tardive.

Bien timide, car une bonne dizaine de réformes majeures s’imposent immédiatement (dans le domaine fiscal, dans le domaine des relations sociales, dans le domaine du périmètre de l’État…).

Bien floue, car nous aimerions que ces responsables patronaux nomment les tabous qu’ils dénoncent et les réformes structurelles qu’ils souhaitent voir appliquer.

Et bien tardive, car cela fait deux ans que nous subissons ce gouvernement… et que le déclin économique de la France remonte bien avant.

Malgré cela, il faut se réjouir de ce réveil tardif. Les patrons de PME sont excédés depuis longtemps, mais vont sans doute apprécier de voir les chefs des syndicats patronaux s’intéresser enfin à leurs problèmes – davantage qu’à leurs bonnes relations avec un gouvernement qui, de toute façon, déteste les « ri­ches » et les « patrons ».

M. Montebourg, pour qui on a tout de même renationalisé partiellement Alstom en pure perte (on voit mal comment l’État pourrait peser avec 20 % du capital, quand Bouygues se définissait comme actionnaire passif avec 29 % !), a retrouvé les accents de 1981 pour dénoncer ce patronat qui allait au Fou­quet’s avec Nicolas Sarkozy et s’oppose aux socialistes.

Cependant, il lui faudra bien faire avec, car je doute qu’il soit pressé de voir à quoi ressemblent les vrais patrons de PME. Il a, en effet, tout intérêt à négocier avec le Medef s’il veut éviter – ce que, pour ma part, j’espère ! – un vrai réveil poujadiste en France ; je veux dire une opposition vigoureuse au socialisme sous toutes ses formes des patrons de PME, utilisant notamment les possibilités d’internet !

Jean Rouxel

Partager cette publication

Comments (26)

  • BRENUS Répondre

    Tant que le “patronat” est contre quelque chose, ça va encore. Ce sera vraiment grave le jour où il sera “pour” se tirer avec ou sans bagages. Lorsque l’on a , comme moi, vu les liquidations d’entreprises – même parfaitement équipées – on a un tout autre point de vue que les braillards cégétistes dont les chefs sont toujours assurés d’avoir une piste d’atterissage et se foutent pas mal du sort des autres.

    7 juillet 2014 à 20 h 08 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Le cirque merdiatique est terminé, l’Allemagne a fait ce qu’elle devait.
    Espérons que la cote de hollande dégringole de nouveau par ricochet.

    La réunion sociale semble compromise car le Medef et la cgt se font tirer l’oreille.
    Espérons qu’elle coule et que hollande la suive. Après tout il était de tradition que le capitaine coule avec son navire. Malheureusement les traditions se perdent il ne reste que les vices et des nouveaux sont inventés tous les jours.

    4 juillet 2014 à 20 h 55 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      comme il en est habituellement dans un semblable cas , Hollande s’en tirera par une pirouette … Contorsionniste, acrobate et clown il sait tout faire dans le Cirque de la République sauf à … dompter ces animaux féroces que sont l’immigration, la dette , le chômage, le déficit de la balance commerciale, les ” incivilités ” etc …

      10 juillet 2014 à 19 h 24 min
  • orldiabolo Répondre

    N’espérez rien de vos compatriotes. La solution nous sera imposée de l’étranger.

    3 juillet 2014 à 15 h 51 min
    • Toni Répondre

      Est ce que à cette occasion il sera possible de faire dégager le syndicaliste ?

      Sinon parlons de la Corse Jaures, si je fais mettons une ou deux journées de travail au noir là-bas, vous allez vraiment dire aux gens là-bas que ce n’est pas bien … sans parler de la Corse il y a aussi mes voisins de la zep.
      Faites le donc vraiment dans la réalité et non dèrrière un ordinateur ça va être drôle …

      Maintenant une fois mon commentaire posté mais je me torche les pieds sur vos beaux principe Jaures, ça fait 30 ans que j’y pisse dessus.

      3 juillet 2014 à 17 h 33 min
      • HansImSchnoggeLoch Répondre

        Utilisez un tracer pour essayer de visualiser le traffic (entrées et sorties) des 4V.
        Utilisez ensuite les dates des posts pour essayer de localiser l’adresse WAN du syndicaliste.
        Si vous l’avez, envoyez lui un ping sur son PC.
        Si le ping réussit vous pouvez vous occuper de son router.

        3 juillet 2014 à 21 h 15 min
  • David Répondre

    Le “social comme ligne de mire” est devenu la gangrène de la France et de l’Europe. Expliquez-moi comment concevoir qu’une famille à revenus moyens et imposable, a du mal à payer à ses enfants 2 ou 3 semaines de vacances en colonie ou en centre aéré, alors qu’une famille monoparentale sans travail, peut y envoyer les siens ? La seconde bénéficie des bons CAF, financés par les cotisations des actifs. Car l’argent public, n’existe pas, c’est l’argent du contribuable, donc celui de cette famille à revenus moyens qui travaille mais qui subi une injustice flagrante émanant des lois dites “sociales”. Où est l’erreur messieurs les énarques ?

    3 juillet 2014 à 15 h 46 min
    • Jaures Répondre

      Les tarifs des centres de loisirs sont liés au quotient familial. Si une famille a des revenus moyens, le tarif sera adapté en conséquence. Pour ceux qui ont de plus hauts revenus, je doute que les prestations offertes correspondent à leurs souhaits.
      Sans les bons CAF, la famille monoparentale ne pourra pas mettre ses enfants en centre de loisirs. Est-ce souhaitable ?

      3 juillet 2014 à 15 h 54 min
  • DA85 Répondre

    On coule un peu moins vite qu’avec Laurence Parisot mais on coule quand même. Le nouveau président du MEDEF n’a rien a voir avec son père qui lui savait s’opposer à Mitterrand et lui montrer la réalité des entreprises et de l’économie. Tant que nous seront gouvernés par des Enarques n’ayant jamais travaillé dans une entreprise nous n’en sortirons pas . La formation ENA devrait intégrer une année en entreprise, pas dans un ministère ni une préfecture. Faute de quoi nous continuerons a être gouvernés par des gens qui auront tout appris et rien compris.

    2 juillet 2014 à 14 h 55 min
    • Jaures Répondre

      Berlusconi était entrepreneur…

      2 juillet 2014 à 15 h 42 min
      • Toni Répondre

        Une fois encore mr le syndicaliste, je fais comme sur le smartphone et vais sélectionner la touche “ignorer”.

        Par contre et accessoirement j’irai peut être dans un futur proche expliquer au consulat de france que vous êtes la raison pour laquelle je me suis tiré.

        Vous pouvez garder mes cotisations assedic et retraite, je n’ai absolument pas l’intention de supporter votre “vivre ensemble” tel qu’il est pratiqué chez moi dans la zep pendant encore des décénnies.

        Sinon jaures ne la ramenez pas trop avec mes voisins de la zep, un bon conseil.

        2 juillet 2014 à 18 h 43 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        non c’était ” uno patrone della com. ” comme tant d’autres qu’on affuble du titre d’entrepreneurs surtout à gauche d’ailleurs, mais pas seulement , où on aime tellement les mots et l’image donc … le mensonge qui intoxique l’esprit ou ce qui en reste ! … j’ai encore le souvenir de ce que disait Raymond Barre de cette engeance méprisable

        10 juillet 2014 à 20 h 48 min
        • Jaures Répondre

          Non. Il a commencé comme entrepreneur dans le bâtiment.

          11 juillet 2014 à 10 h 07 min
  • Jaures Répondre

    Le patronat n’a qu’une motivation: défendre ses intérêts et avancer ses pions avant une négociation globale.
    Mais il est vrai que ce manifeste est bien flou. Il faut que les propositions patronales soient clairement énoncées: quels droits souhaitent-ils supprimer du code du travail ? Quelles prestations souhaitent-ils supprimer pour baisser les dépenses publiques ?
    Mais nous sommes en droit de poser les questions inverses: sur quelles contreparties s’engagent les entrepreneurs si les Français renoncent à ces prestations et si les salariés renoncent à leurs droits ?

    2 juillet 2014 à 11 h 37 min
    • Toni Répondre

      Il ne vous vient pas à l’idée que vous emmerdez le monde ??

      Est ce que moi je vais flooder sur le site de la cgt ?

      3 juillet 2014 à 17 h 34 min
      • Toni Répondre

        de jaures je parlais …

        3 juillet 2014 à 17 h 38 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      Connaissez vous en Europe UN SEUL pays qui aurait proposé à la discussion une telle usine à gaz ? UN SEUL ? … et comme disait le médecin de Molière …. ” voilà pourquoi votre fille est malade “

      10 juillet 2014 à 20 h 53 min
    • Dr H. Répondre

      Jaures demande “sur quelles contreparties s’engagent les entrepreneurs” ?… Et puis quoi encore ? Il n’y a aucune “contrepartie” à accorder : quand un voleur s’arrête de voler, on n’a pas à le remercier…

      11 juillet 2014 à 0 h 54 min
      • Jaures Répondre

        Alors il faut être conséquent, Dr. Puisque l’impôt c’est le vol, il faut le supprimer et donc supprimer l’Etat.
        Est-ce ce que demande le patronat (et notamment ceux qui profitent largement des commandes publiques comme Dassault) ?

        11 juillet 2014 à 10 h 11 min
        • Dr H. Répondre

          “Puisque l’impôt c’est le vol, il faut le supprimer et donc supprimer l’Etat.” Dans un premier temps, Jaures, ce serait peut-être beaucoup. Mais limiter l’état à ses missions régaliennes, certainement. (Il en est maintenant à réguler la géolocalisation des taxis !…) En fait c’est bien l’état le “renard libre dans le poulailler libre”…

          11 juillet 2014 à 10 h 28 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    les patrons savent que ce gouvernement NE PEUT RIEN ! alors , ils posent les jalons pour la future route que devront construire les repreneurs cette entreprise publique en faillite … le problème restant toujours le même : les usagers seront toujours favorables à une entreprise publique, car c’est ainsi qu’ils ont été éduqués !

    2 juillet 2014 à 10 h 03 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Le consensus des différentes composantes du patronat est mou alors qu’il aurait du être rédigé en termes durs et précis. Gageons que le gouvernement socialiste actuel dans son illusion de détenir la seule vérité n’en tiendra pas compte.

    Ce pays continuera donc de couler tranquillement dans l’indifférence et la torpeur.
    Une preuve de cette torpeur, d’après les derniers sondages la cote de hollande aurait remonté de 5 points. Effets spéciaux du pain et du cirque sans doute.

    2 juillet 2014 à 9 h 49 min
  • PIGIS Yves Répondre

    Il est évident que sans réaction forte de la part des PME, il n’y aura aucune inflexion de la politique gouvernementale !
    Avec un premier ministre qui s’installe dans le déni de la réalité, j’ai bien peur que ces quelques réactions mollassonnes ne soient pas suffisantes !

    2 juillet 2014 à 9 h 23 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      heureusement, aujourd’hui 10 juillet 2014,Arnaud ( de ) MonteBourde vient de lancer son plan-plan-rataplan ! et le pays en sera plus encore … raplapla

      10 juillet 2014 à 20 h 56 min
      • Dr H. Répondre

        Il faut bien reconnaître que la boursoufflure d’ego de ce gandin pommadé frise le phénomène de foire…

        14 juillet 2014 à 14 h 53 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *