Le succès des primaires Socialistes

Le succès des primaires Socialistes

Disons-le tout net : le premier tour de la primaire socialiste est un succès. Mais pas pour les raisons généralement affichées dans les médias.
Un succès, car les socialistes ont occupé la scène médiatique pendant plusieurs semaines, sans que la droite parvienne à leur damer le pion.
Un succès, car il ne semble pas que les déchirements et les attaques, inévitables dans un processus électoral, soient irréversibles.

Un succès, enfin, car le candidat qui sortira des urnes sera considéré comme « légitime » par la majorité des sympathisants de gauche, bien au-delà des seuls militants socialistes.

Cependant, il faut noter plusieurs faiblesses, que la grosse presse a largement passées sous silence.
Tout d’abord, contrairement à ce qui est dit, un peu plus de deux millions de votants, c’est peut-être une réussite pour une première expérience, mais, dans l’absolu, il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser : rappelons que Ségolène Royal avait réuni, au premier tour de 2007 (qui jouait le rôle politique d’une primaire ouverte à l’ensemble de la gauche, puisque la primaire du PS avait été restreinte aux militants encartés), plus de 9,5 millions d’électeurs.

Corollaire de cette faiblesse, seuls les militants les plus actifs se sont déplacés pour la primaire. Et rien n’indique qu’ils fassent le même choix que les autres électeurs de gauche.

La primaire a également montré que personne au PS n’était d’accord sur le programme.

Enfin, le processus des primaires aggrave la surenchère démagogique, rendant bien sujette à caution la notion de « gauche de gouvernement ».
Mais, surtout, personne n’a ré­pondu à la question : pourquoi une primaire élargie à tous les sympathisants de gauche ?

D’un côté, aucun candidat de gauche ne va se désister en faveur de l’heureux élu. Et, de l’autre côté, le candidat du PS sera, au deuxième tour, le candidat de toute la gauche. Alors, à quoi rime l’exercice ?

Le problème vaut aussi pour la droite, où l’on commence à parler de primaires pour 2017.

Notre pays manque d’un mouvement de sursaut de la « France profonde », analogue à celui du Tea party aux États-Unis. Le développement de primaires à droite pourrait faire naître un tel mouvement. À condition que le système électoral rende les primaires indispensables (ce qui n’est pas le cas avec un scrutin à deux tours). S’il s’agit simplement de « faire » « démocratique », cela n’a aucun intérêt !

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Comments (7)

  • L' Inedit Répondre

    Le parfait socialiste

    Je ne prend pas position sur l’ affaire DSK; Ce serait inutile; Il suffit de se referrer aux faits.

    Mais concernant Tristane Banon que je ne rencontrerai jamais, et bien qu’ elle me soit inconnue et etrangere, je lui voue une sorte de tendresse pour son courage face a son puissant detracteur, parfait socialiste… et pas completement innocent du phenomene anti-Semite.

    17 octobre 2011 à 7 h 44 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    projetons nous demain…Hollande est élu …
    … ce sera l’Obama Français…
    …et sa "mollesse" désespérera le P.S.

    15 octobre 2011 à 12 h 44 min
  • Anonyme Répondre

    Le socialisme est-il soluble dans les pots-de-vin ?

    15 octobre 2011 à 11 h 57 min
  • Letuyau Répondre

    La fuite n’a pas pu être évitée, c’est finalement l’agence de com’ « Mille sucettes » qui sera chargée de la campagne électorale de Sarközy.

    15 octobre 2011 à 9 h 02 min
  • Anonyme Répondre

    Petit rappel à Jaures, les élections cantonales ont eu un taux d’abstention de 49% , donc impossible de faire une comparaison. Enfin si j’étais un militant socialiste qui passe mes Dimanches sur les marchés à faire le pied de grue en distribuant des tracts ou passer d’autres Dimanche à faire l’ assesseur dans les bureaux de vote, je serais mécontent pour rester poli que des personnes non inscrites choisissent le candidat du parti dont je suis un fidèle et vous apparemment cela ne vous dérange pas.

    15 octobre 2011 à 7 h 49 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    le Tea Party ressemble étrangement à ce que fût le "poujadisme" son existence sera donc éphémère car il n’a ni "doctrine" , ni "colonne vertébrale" , ni "cadres" c’est simplement un soufflé de mécontentements…c’est s’illusionner que de croire qu’un tel mouvement (à la française) apporterait un souffle nouveau , un sang neuf , un dynamisme à la Nation

    …et d’ailleurs POURQUOI vouloir encore et toujours COPIER les Américains ?

    la seule solution consiste donc à boycotter ceux qui vous trahissent (et pendant 10 ans pour qu’à partir de la 6 ième année ils ne touchent plus le "chômage" parlementaire !)

    13 octobre 2011 à 13 h 39 min
  • Jaures Répondre

    Pour comprendre la représentativité de cette primaire, il faut rappeler que le PS a totalisé aux dernières cantonales un peu moins de 2 900 000 voix et a été considéré sans conteste comme vainqueur du scrutin.

    La primaire a mobilisé 2 660 000 électeurs (pour mémoire, l’UMP avait obtenu 1,5 million de voix, le FN 1,3 aux dernières cantonales), alors que cette consultation n’a pas de conséquence immédiate (on choisit un candidat, personne n’est élu) et que tous les  postulants sont membres du même parti.

    La droite a longtemps ricané pensant que quelques centaines de milliers d’électeurs, au mieux, se déplaceraient. Elle montre aujourd’hui un réel dépit.
    Le comble de la mauvaise foi venant du Président lui-même, affirmant que "les primaires sont contraires à l’esprit de la 5ème République", alors que son premier ministre en disait le plus grand bien quelques jours plus tôt et que, plus fort, celles-ci sont inscrites dans les statuts de l’UMP !

    Quant au grief redondant que personne ne serait d’accord sur le programme, il ne peut être formulé que parce que les débats sont publiques: on sait parfaitement que dans tous les partis des divergences importantes existent. Le PS a décidé de les mettre au jour et de laisser les Français trancher sur les propositions des divers candidats. Ceux qui préfèrent la caporalisation derrière le Président, du pays ou du Parti, en ont le droit, mais je pense que cette expérience marquera définitivement le système électoral français.

    12 octobre 2011 à 17 h 12 min

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