Le vrai scandale DSK : une France pervertie

Le vrai scandale DSK : une France pervertie

Il n’y a plus d’hommes d’État. Celui-ci sacrifie ses plaisirs, sa vie, ou sa fortune pour la sauvegarde ou la grandeur de l’État dont il a la charge. Et les exemples ne manquent pas dans l’histoire des pays européens.

On peut discuter de la politique menée par les rois, empereurs, présidents du conseil ou de la république qui gouvernèrent la France, mais, à part la folie survenant comme dans le cas de Charles VI, les gouvernants eu­rent à cœur la grandeur du pays, et l’on pendit un Enguer­rand de Marigny, on disgracia Jacques Cœur, on enferma Fou­quet, on vilipenda Talleyrand pour atteinte à la probité et à l’honneur de l’État.

Le vice peut être porté par l’intelligence ou surgir à l’improviste, il ne peut être toléré par la nation ou être honoré en toute connaissance de cause.
« La femme de César doit être insoupçonnable » et, lorsque cela arriva, cela finit très mal ; n’est-ce pas Caligula, Néron ou Caracalla ?

Dans l’économie d’entreprise, on chercha pendant la seconde moitié du XXe siècle à déterminer le caractère et les pulsions possibles d’un candidat au poste de cadre avant de lui confier la direction d’un service. Les diplômes ne suffisent pas à assurer la direction des hommes, le chef devant, pour être respecté, être respectable.

Se donner tant de soucis pour vérifier la moralité et les qualités humaines nécessaires au commandement paraissait naturel. « Mais notre siècle égalitaire a réprimé tous ces abus » (air connu) et bientôt l’horrible réalité se fit jour : les pervers étaient « discriminés » !

La discrimination, ce mal absolu pour nos contemporains, eutbientôt les chartes européennes et onusiennes contre elle, et l’on cessa d’enquêter.
La France finit par adorer ce qu’elle brûlait hier : l’arrogance, la perversité, le cynisme, en un mot la réussite de l’ange noir.
Car c’est la France qui a mis Sarkozy au pouvoir et ce dernier qui a fait nommer DSK au FMI !

Ce sont 57 % des « Français » qui croient à un « piège » qu’on aurait tendu au bon Dominique, sans se demander si le fait d’avoir pu être « piégé » et d’avoir donné dans ce « piège » n’aggraverait pas son cas, révélant le violeur en lui.

Ce sont les socialistes qui expliquent que le viol n’est pas si grave, puisqu’il « n’y a pas mort d’homme » (Jack Lang), ou que la présomption d’innocence est sacrée pour DSK, mais superflue pour le pauvre Garcia qui est un « quidam » (BHL).

Cette France mutante, déconnectée du reste du monde sur le terrain de la morale, qui n’a d’ailleurs pas de mots assez durs pour ce vocable (et à tel point qu’elle le remplace par celui de « éthique » lorsqu’il ne lui est plus possible d’éviter de parler de la « chose »), cette nation donc, anciennement civilisée, a réussi, en cinquante ans, à se transformer en une moderne « Sodome et Gomorrhe ».

Qui peut dire que DSK est coupable ? Pas un Français assurément, qui vit dans l’environnement de débauche que publicité, télévision, cinéma et enseignement lui imposent !

Si DSK est connu depuis longtemps comme un obsédé qui agressa nombre de femmes dans l’exercice de ses fonctions ou lors de rencontres fortuites, ce n’est pas la société dans laquelle il baignait qui pouvait l’en dissuader ni atténuer ses pulsions morbides.
Et, bien sûr, la preuve suprême de cette déliquescence réside dans son ascension sociale et politique.

C’est bien le monde politique français, du petit maire au président de la république, qui s’est vautré, depuis des décennies, dans les plaisirs vaniteux et l’impunité recherchée.

Longtemps il fut de bon ton de s’élever contre la locution « tous pourris » et de refuser tout « amalgame » lorsque des citoyens exaspérés la jetaient à la tête de leurs élus goguenards ; mais la vérité est dans cette exclamation ! Lequel, parmi ceux qui ne le seraient pas, s’est-il élevé contre la candidature de Nicolas Sarkozy, les nominations de Jack Lang, Frédéric Mitterrand ou Domini­que Strauss-Kahn ?

Georges Clément

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Comments (5)

  • Anonyme Répondre

    Ce n’est pas pour me vanter, mais rétrospectivement je suis plutôt content de mon précédent commentaire…

    3 juillet 2011 à 7 h 50 min
  • Anonyme Répondre

    Soyons très clairs : si les faits dont on l’accuse sont avérés, DSK mérite une très lourde sanction pénale et financière. Quant à savoir si, comme vous l’écrivez, “DSK est connu depuis longtemps comme un obsédé qui agressa nombre de femmes dans l’exercice de ses fonctions ou lors de rencontres fortuites”, je n’ai apparemment pas accès aux mêmes sources d’information que vous. À ma connaissance, pour l’heure (10/06/2011), il n’est question – en dehors du viol de New York – “que” d’une seule (c’est déjà beaucoup trop !) accusation de harcèlement et de brutalité à Paris, mais celle qui a affirmé avoir été victime de DSK (Tristane Banon, pour ne pas la nommer) n’a pas porté l’affaire en justice, du moins pour le moment. Non, croyez-moi, cher Georges Clément, la meilleure chose que nous puissions faire, pour l’heure, c’est de laisser la justice américaine faire sereinement son travail. Il sera toujours temps après d’en tirer les conclusions qui s’imposent. Faisons lui donc confiance : c’est celle d’un peuple ami et, qui plus est, aux institutions démocratiques.

    10 juin 2011 à 0 h 28 min
  • RaLeBolHenri Répondre

    Tout juste à 100%,,,,,rien arajouter,,,bravo Laudance,il faudrait écouter un peu plus le peuple,il a bien plus de logique que nos dirigeants extraterrestres . RaLeBol .

    8 juin 2011 à 11 h 47 min
  • Laudance Répondre

    Loin de moi l’idée de remettre en question la présomption d’innocence à laquelle DSK a évidemment droit. Par contre, je dénonce l’usage qu’on en fait dans le « milieu » français. En effet, il me semble à géométrie variable, voire à sens unique, selon que vous soyez puissant ou misérable, de gauche ou de droite car, si j’ai bonne mémoire, d’autres accusés n’ont jamais bénéficié d’un tel soutien de leurs congénères politiques, même des ministres jetés en pâture aux chiens de la meute médiatique.

     

    Imaginez rien qu’un instant ce qu’aurait été, en de telles circonstances, le sort d’un représentant ou d’un simple sympathisant du FN, du moindre élu étiqueté libéral, d’un Eric Zemmour ou d’un Ivan Rioufol, sans parler de la curée qui aurait suivi, par exemple, la mise en accusation d’un Jean-Marie ou d’une Marine Le Pen. Etrange pays, curieuse « démocrassie » où les privilèges de l’aristocratie n’ont pas été abolis, seul son sang bleu ayant été remplacé par le rouge d’une idéologie.

     

    Avant de prononcer des phrases du genre « les images atroces de DSK menotté », sous-entendu dans cette nation de sauvages que sont les USA, et souscrire à la théorie du complot sans un zeste de preuve, il aurait mieux valu que les auteurs de ces propos en aient évalué la portée à l’égard d’une démocratie où il existe une véritable séparation des pouvoirs et une justice différente, certes, mais qui n’a sûrement pas de leçons à recevoir de son homonyme française toujours prompte à étouffer les affaires.

     

    Ont-ils songé, en insistant à ce point sur la présomption d’innocence en faveur de l’ex-futur président de la République socialiste-soviétique, qu’ils développaient en même temps une présomption… de culpabilité à l’encontre de la première victime supposée, accusée ainsi de mensonge et de complicité dans le cadre du complot imaginé ? Quelle arrogance, quel mépris envers une femme de chambre de la part de représentants du peuple français lui-même honni par les barons du régime !

     

    Il y avait même là matière à indignation chez les habitués du genre au sein des associations chargées de son éducation. En effet, la soubrette en question, peut-être troussée par un tout-puissant Monsieur blanc, est une Afro-Américaine, une Noire ! Il y a donc largement de quoi hurler au racisme, sujet auquel aucun Français ne peut échapper tant il est au cœur de l’actualité sévèrement contrôlée par la police hexagonale de la pensée. Mais curieusement, celle-ci est muette à présent.

     

    Et Mediapart dans tout cela ? Habitués à fouiller les poubelles, à coller leurs oreilles aux portes et leurs yeux aux trous de serrures, leurs mains tendues vers les taupes qui leur refilent des cassettes enregistrées à la sauvette, le grand enquêteur-inquisiteur Edwy Plenel et ses sbires ont failli à leur mission. Alors qu’ils ont fait une montagne de la taupinière des quotas, ils ont raté l’Everest engendré par DSK dont tous les gens bien informés connaissaient déjà les penchants sulfureux.

     

    Pourquoi ces deux poids deux mesures ? Pourquoi ces chevaliers de la presse idéologique et de la pensée unique ont-ils ainsi péché par omission ? Vous connaissez bien sûr les réponses à ces questions et elles en disent long sur la mainmise de la mafia médiatico-politique à quelques mois d’une importante élection. Mais suffiront-elles à engendrer une réaction salutaire dans l’isoloir ? Rien n’est moins sûr, car trop de Français font partie des fonctionnaires et des assistés, et d’autres vont encore se laisser enfumer.  

     

           

    8 juin 2011 à 9 h 59 min
  • vozuti Répondre

    c’est exactement cela le problème:            les français ont rejeté en bloc l’ordre ,la morale et le bien .           plus un politicien est pourri plus son score sera élevé:      DSK 70%,     chirac 82%,      si marc dutroux s’était présenté il aurait fait 90%.           les français sont déja morts mais ils ne le savent pas encore.        leurs remplaçants eux le savent et attendent patiemment l’installation de la nation islamique.

    8 juin 2011 à 2 h 58 min

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