Législatives : le triomphe de la déconstruction gauchiste

Législatives : le triomphe de la déconstruction gauchiste

Les résultats du premier tour des législatives ne sont guère réjouissants : non seulement la majorité « déconstructiviste » d’Emmanuel Macron vire en tête (25,75 %), mais elle est suivie de près par l’extrême gauche mélenchoniste réunie sous le sigle de Nupes (25,66 %).

Le véritable vainqueur de ce premier tour est évidemment l’abstention, due à la lassitude des Français : seuls 46,5 % des électeurs ont voté pour un candidat – les autres s’étant abstenus ou ayant voté nul ou blanc.

Est-il besoin d’insister sur ce que cela révèle de résignation ?

À peu près tous les électeurs estiment que leur vote ne change rien et que la technostructure continuera à diriger le pays, quel que soit le gouvernement sorti des urnes.

Naturellement, il y a beaucoup de vrai dans cette analyse instinctive. Mais il faut noter aussi que plus les Français délaissent la politique, plus la technocratie (« française » ou bruxelloise) renforce son influence : c’est un cercle vicieux.

Cette abstention a également un autre effet pervers surprenant : alors que la droite est quasiment absente du débat, il est facile de constater que la gauche ne réunit pas beaucoup plus de voix qu’en 2017.

Le bloc socialo-écolo-communiste réunissait 6,9 millions d’électeurs au premier tour des législatives de 2017 (contre 7,7 millions cette année). Tandis que les macronistes réunissaient 7,3 millions d’électeurs (contre 6,1 millions cette année).

Les deux phénomènes importants de ce premier tour de 2022, loin de manifester un enthousiasme pour l’extrême gauche, sont donc d’une part la plus grande abstention relative des électeurs de droite et d’autre part le transfert, au sein du bloc de gauche, de la social-démocratie vers l’extrême-gauche.

L’évolution du PS est symptomatique de ce dernier point : alors que la plupart des électeurs socialistes avaient voté LREM en 2017, le PS vient de faire allégeance à Mélenchon.

En attendant, les règles électorales et la claque prise par les électeurs de droite aux dernières présidentielles ont fait leur œuvre.

Globalement, Ensemble arrive au second tour dans 421 circonscriptions, la Nupes dans 384, le RN dans 207 et les LR dans 89.

L’essentiel du « débat » se déroule pour ce second tour entre la gauche et l’extrême gauche, je veux dire entre Ensemble et la Nupes.

Les règles électorales (maintien au second tour pour les candidats ayant réuni plus de 12,5 % des inscrits), qui avaient été votées par l’UMP pour renforcer sa mainmise sur le pays en évitant les triangulaires (alors favorables à la gauche), auront été paradoxalement fatales à la droite : on ne compte pas moins de 272 duels entre Ensemble et la Nupes. Mais l’objectif affiché a été atteint : seules 8 circonscriptions connaîtront des triangulaires.

Ailleurs, nous aurons des duels. Il faudra notamment regarder de près les 58 duels RN-Nupes. Où l’anti-communisme et l’anti-wokisme seront les seules chances de l’emporter pour le candidat RN, en ralliant tous les électeurs de droite.

Plus généralement, il faudra scruter les transferts de voix.

Selon les résultats, les stratégies des uns et des autres pourraient changer assez radicalement dans les prochaines années. En particulier, si mon intuition est juste et que les électeurs mélenchonistes boudent les candidats RN au second tour, le RN pourrait chercher plutôt à réaliser une coalition analogue à la Nupes, mais à droite.

D’ici là, il y a fort à craindre que nous devions boire le calice jusqu’à la lie et que les délires de la gauche ne nous pourrissent encore plus la vie après 2022 qu’avant – en souhaitant que les poignées de députés RN et LR puissent éviter le pire !

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Comments (3)

  • Hagdik Répondre

    Chaque jour permet d’assister aux performances politiques les plus débridées. On pense qu’on est descendu au plus bas et on découvre qu’on a réussi à creuser un peu plus.
    Voici le clip d’un qui se propose de devenir le sinistre de l’intérieur si “pol_pot_chon” gagne …
    Ca pique les yeux et les oreilles.

    https://www.fdesouche.com/2022/06/17/ugo-a-beauvau-voici-le-clip-dugo-bernalicis-lfi-probable-futur-ministre-de-linterieur-si-jean-luc-melenchon-obtient-une-majorite-a-lassemblee/

    19 juin 2022 à 10 h 14 min
    • Laure Tograf Répondre

      @ Hagdik
      Désormais, tout est possible. Normal avec le vrai remplacement dénié par ce faux derche de LeBras. Vous avez bien un paquet d’élues africaines, grandes donneuses de leçons : dernière en date Madame KéKé ivoirienne (allez voir en Cote d’Ivoire si un seul blanc représente quelque chose) Pour peu que Kéké soit de l’ ethnie Bété – réputée dans son pays comme palabreurs sans limites – vous aurez l’occasion de bien rire. Il parait que les “nouveaux français – de papiers -” se plaignent déjà que trop de “blancs” les représentent dans le 93 ( pardon la colonie africaine). Et vous n’avez rien vu car, l’ effondrement économique en vue du pays ne permettant plus d’alimenter ces tonneaux des Danaides, va entrainer d’énormes révoltes de “gilets marrons” qui exigeront de s’accaparer vos positions et votre peu de fric. En référence a un bouquin circulant en Afrique dans les années 70 “Petits blancs, vous serez tous mangés”. Après les “Sanglots de l’homme blanc” si cher aux auto-flagellant, il y aura de quoi faire.

      20 juin 2022 à 16 h 41 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Ce n’ est pas sur Mélenchon qu’ il faut tirer mais sur la bêtise de la Droite et du Centre Droit ( y compris Macron )
    Vous avez l’ art et la manière de vous tromper de cible

    14 juin 2022 à 12 h 50 min

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