Législatives partielles et crise de la représentation

Législatives partielles et crise de la représentation

Le dimanche 20 septembre était jour d’élection législative partielle dans six circonscriptions, après les élections municipales et le remaniement ministériel.

Bien sûr, de telles élections sont difficiles à analyser, tant elles passent inaperçues, mais elles donnent un état de la «température» du pays.

Et, de ce point de vue, on peut retenir deux éléments principaux.

Tout d’abord, l’abstention est, de très loin, la principale gagnante de ce premier tour (autour de 80 % en moyenne et jusqu’à 87% dans la première circonscription du Val-de-Marne).

Par conséquent, l’idée même de «représentation nationale», déjà fortement questionnée par les gilets jaunes, est de nouveau sévèrement contestée.

Le second enseignement est que LREM ne fait plus recette. Les candidats LREM ont été partout éliminés dès le premier tour. Ce parti «hors sol» n’a en effet aucune implantation locale (malgré les nombreux ralliements de caciques PS et LR).

Curieusement, cela ne signifie pas que les Français rejettent tous les politicards hors sol : les Verts, aussi déconnectés que LREM de la vie réelle des Français et de nos terroirs, prennent le relais et obtiennent de relativement bons résultats.

Cela confirme les inquiétudes nées des municipales : à la tête de listes d’union de la gauche, les Verts pastèques peuvent parfaitement l’emporter.

Et ce n’est pas une bonne nouvelle : l’immigration, la spoliation fiscale, la dépendance énergétique, l’insécurité, le chômage ne peuvent que progresser en pareil cas.

Bien sûr, les sectes de l’extrême gauche se détestent. Mais il ne faut pas exclure a priori qu’elles puissent s’unir pour l’emporter, y compris aux élections présidentielles.

En tout cas, s’il y a quelque chose à déduire de ces législatives partielles, c’est que le système de la démocratie représentative est mal en point.

Si l’on veut éviter une grave crise institutionnelle, il faudra bien écouter enfin les questions des gilets jaunes sur cette notion de représentation. Il n’est pas sain d’en rester à l’abstraction pure et il vaudrait beaucoup mieux accepter qu’un élu représente ses mandants et son terroir, plutôt que d’en faire un fantasmatique «représentant du peuple», aux ordres de son parti, votant comme un « godillot » – y compris contre les intérêts de ses électeurs et même parfois contre sa conscience.

Cette question, latente depuis les discours de l’abbé Sieyès en 1789, est devenue plus aiguë avec l’élection du chef de l’État au suffrage universel et encore plus avec le quinquennat. Il est urgent de la traiter enfin sérieusement. Car, faute de représentation réelle, le peuple reprendra tôt ou tard le pouvoir – et il y a fort à parier que cela ne se passe pas sans violence.

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Comments (2)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    comment tirer un ” enseignement ” là où il y a 80 % d’ abstention en raison, aussi, de la non importance du vote sur la majorité nationale ?

    25 septembre 2020 à 9 h 12 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    qui ” peut ” représenter ce que ” je ” pense ?

    voilà la question et le … problème

    22 septembre 2020 à 13 h 32 min

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