Le Musée vide : histoire de France

Le Musée vide : histoire de France


Le Président l’a annoncé, il manque à la France un musée de son histoire. Louis-Philippe l’avait pourtant créé à Versailles… Des rapports d’historiens, des lettres de ministres
ont élagué la forêt de candidatures : Versailles, Fontainebleau, Vincennes, les Invalides sont les sites les plus intéressants. Les sites, tous sous-fréquentés ( !), sont
très intéressés –sauf les Invalides- pour récupérer la manne financière de ce projet.


Aucune collection ne correspond à ce musée, aucun grand musée comparable n’existe au monde. Qu’à cela ne tienne, le Président en fait un symbole de l’unité nationale et son « geste »
culturel, à l’égal des réalisations de ses prédécesseurs. Las, le manque de moyens, l’improvisation, l’impatience naturelle de Nicolas Sarkozy dessinent une équation quasi
impossible : faire vite, sans argent, quelque chose de remarquable.


Si l’on s’en tenait au potentiel de fréquentation lié à la desserte et à l’exceptionnelle « avenue des Musées » que constitue le centre de Paris, nul doute que le choix devrait se
résumer aux Invalides ou à Vincennes.


Mais dans choix politique, il y a politique. Or, un rebond doré a été promis au directeur de Cabinet de Christine Albanel, actuel directeur de cabinet de son successeur, et ce rebond n’est rien
d’autre que la direction de Fontainebleau. Fontainebleau est aussi la ville de Frédéric Valletoux, Maire et homme de réseau, dont l’UMP n’a pas retenu la
candidature aux législatives contre l’inaltérable Didier Julia. Enfin, la suppléante de ce dernier, Constance Legrip, est… conseillère personnelle de
Nicolas Sarkozy
.

Un choix qui fait donc plaisir à tout le monde, sauf aux visiteurs qui n’iront certainement pas visiter cet improbable musée dans un palais malheureusement situé bien loin de Paris,
desservi en outre par une gare distante de plus de deux kilomètres !

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