Le NPA "ni### la France"

Le NPA "ni### la France"

 

D’un côté le sourire du facteur pour séduire les pigeons, de l’autre la réflexion politique de son parti, le
NPA… et là, cela cesse d’être gentil :

 

Le NPA a donné mercredi 2 juin sa conception de l’identité nationale et, après son soutien à Houria Bouteldja, poursuivie pour propos racistes envers les Français de souche, a confirmé qu’il se rapprochait des
thèses communautaristes du
PIR (Parti des Indigènes de la
République)
, un mouvement politique antisioniste cherchant à rassembler
les descendants d’anciens colonisés “contre la République raciste et coloniale”. Le NPA reprend nommément deux slogans du PIR et du groupe de rap “ZEP” : “Nique la France !” et
“Non à l’intégration par le jambon”.

Nique la France !

Ce slogan issu de la culture populaire n’a pas encore acquis ses lettres de noblesse
politique.
On peut le regretter, car il a le mérite incontestable d’affirmer de manière radicale l’attachement à un acquis démocratique essentiel : la liberté d’expression, qui
implique un droit inaliénable à l’impolitesse et à l’antipatriotisme.

Niquer la France, c’est aussi refuser le devoir d’hypercorrection que l’idéologie assimilationniste
impose aux immigrés et aux non-blancs
– un devoir que le sinistre Éric Raoult a récemment voulu réaffirmer en appelant la romancière Marie Ndiaye à « l’obligation de réserve ». Niquer
la France et le faire tous ensemble, c’est en somme rappeler que l’antipatriotisme ne doit pas être le privilège d’un Brassens ou d’un Renaud, et qu’il est urgent de reconquérir une liberté de
ton, une autonomie de pensée et un droit égal à l’irrévérence, en se solidarisant avec celles et ceux qui, alors qu’ils sont les premières cibles de la chasse aux sorcières, ont le courage de
l’hérésie. Ce chantier, un groupe de rap, la ZEP (Zone d’Expression Populaire) vient magnifique–ment de l’ouvrir avec son hymne Nique la France, qu’il laisse scander par deux « vieux issus de la souche » :
Busta Robert et MC Jean-Pierre.

 

Non à l’intégration par le jambon

Le débat bessonien a souvent été dénoncé comme un « écran de fumée » qui empêche de voir les vrais problèmes.
La métaphore est pertinente, mais à condition de souligner que la fumée en question ne fait pas seulement « écran » : elle est aussi toxique et irrespirable et elle empoisonne la vie de
certains – étrangers, non-blancs, musul–mans – plus que d’autres. […]

Face à ce racisme à peine voilé, le slogan des Indigènes de la république, « Non à l’inté­gration par
le jambon », constitue un bon antidote
: il manifeste avec la radicalité qui s’impose le refus catégorique de ce chantage islamophobe mais aussi, plus profondément, du principe même de
l’intégration. […]

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