Les ambiguïtés de Copé

Les ambiguïtés de Copé

Le serment d’Hippocrate fait obligation aux médecins de soigner les malades, quels qu’ils soient. On n’imagine d’ailleurs pas qu’en France, des malheureux puissent mourir sans soins à la porte des hôpitaux. Or, au témoignage de médecins, il arrive que leurs compatriotes y abandonnent des immigrés clandestins malades ou blessés.

Jean-François Copé a suscité un mini-scandale, une éclaboussure dans le brouet médiatique, en demandant que l’on supprime l’Aide Médicale d’Etat (AME) à la faveur de laquelle les immigrés pseudo-clandestins sont soignés gratuitement, aux frais des contribuables français. Au moment où l’on supprime aux familles françaises certaines compensations fiscales dont elles bénéficiaient jusqu’à présent, cette proposition est légitime, mais elle appelle quelques remarques.

Jean-François Copé et ses amis de l’UMP n’ont jamais eu autant de bonnes idées que depuis un an qu’ils sont dans l’opposition. C’est fou ce qu’ils peuvent être de droite ! On ne croirait jamais que ce sont les mêmes qui, ministres de Nicolas Sarkozy, avaient par exemple avalisé sans moufter la politique de discrimination dite « positive » mise en place par leur patron… L’AME n’existait-elle donc pas lorsque M. Copé était ministre du budget ? Il me semble bien que si. Coûtait-elle moins cher ? Il me semble que non. Une chaîne de radio très politiquement correcte, Europe 1 ou FranceInter, peu importe, a rediffusé en contre-point à la nouvelle idée de Copé une intervention de Sarkozy, au cours de laquelle l’ancien chef de l’Etat déclarait qu’il y allait de l’honneur de la France de soigner les immigrés clandestins avant de les renvoyer dans leur pays d’origine. Certes, mais ce n’était pas tout à fait ce qui se passait : après avoir été soignés, les pseudo-clandestins n’étaient – et ne sont – jamais renvoyés.

D’abord, parce que les autorités françaises ne sont pas informées, sauf lorsqu’il s’agit de payer l’addition – la santé ayant un coût. Les médecins ne veulent pas devenir des auxiliaires de police – ce n’est effectivement pas leur métier – et de bonnes âmes ont fait remarquer que s’ils se savaient menacés d’un renvoi, certains immigrés hésiteraient à se faire soigner, au risque de se mettre en danger.

En outre, pourquoi les appréhenderait-on quand ils vont se faire soigner, alors qu’on ne le fait pas lorsqu’ils manifestent en pleine rue en invectivant le président de la République, comme on l’avait vu sous la présidence de Jacques Chirac, ou quand ils occupent une église, ou squattent un immeuble ? Pourquoi, alors que les enfants des clandestins sont scolarisés gratuitement dans les établissements – ce qui laisse supposer que l’on connaît leur parents ? Pourquoi, alors qu’il suffit qu’une immigrée clandestine accouche en France pour qu’il ne soit plus possible de la renvoyer dans son pays – à supposer que l’on sache de quel pays elle est originaire ?

Pourquoi aussi pointer spécialement du doigt l’AME, alors que des dizaines de milliers de personnes, certes entrées en France légalement, mais qui y vivent aux crochets de l’Etat français, bénéficient grâce à la CMU d’une gratuité complète des soins, à laquelle n’ont pas droits les citoyens français qui financent par leur travail et leurs cotisations le système de santé français ?

Ces questions, Jean-François Copé ne se les était pas posées quand ses amis et lui étaient au pouvoir. Il s’inquiète aujourd’hui de l’AME, peut-être pour reprendre l’avantage à droite sur François Fillon, après le refus de ce dernier de garantir le pseudo-« front républicain » qui permet à la gauche d’espérer gagner les élections.

Mais s’il revenait au pouvoir, s’en soucierait-il encore ?

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Comments (15)

  • Georges 29 Répondre

    Un point me chiffonne toujours en comptabilité analytique, (car l’argent ne tombe pas du ciel, il faut le créer par un travail productif, au moins en France) : Le principe de la Sécurité Sociale, et donc ici des soins, a été établi entre les cotisants et les services de soins (hôpitaux, corps médical, etc …) et leurs coûts. L’équilibre financier est donc calculé pour cela. Que nos dirigeants veuillent faire bénéficier des soins nombre de personnes qui ne cotisent pas, dont des immigrés, (AME), pourquoi pas. Mais dans ce cas tous ces coûts et frais devraient paraître sur des lignes budgétaires de l’Etat bien séparées du budget de la sécu. Le raisonnement est le même pour les retraites de la Sécurité Sociale, (dans l’esprit : à cotisation égale, retraite égale) : Les retraites et bonus divers octroyés sans cotisation correspondante devraient être comptabilisés sur une ligne budgétaire de l’Etat bien séparée du budget de la sécu. Cela aurait le mérite de la transparence financière juste et de permettre d’améliorer les prises de décision de nos dirigeants politiques, de quel bord qu’ils soient, par l’exacte connaissance des coûts et de leur évolution, il me semble. Et limiterait toutes sortes de polémiques, Non ?

    25 septembre 2013 à 0 h 39 min
    • Jaures Répondre

      Comme son nom l’indique, l’Aide Médicale d’Etat est une ligne budgétaire inscrite au budget de l’Etat.
      Pour les retraites, c’est plus délicat car il existe plusieurs régimes différents. Les retraites des fonctionnaires sont dans le budget de l’Etat. Pour le reste, les caisses étant gérées par les partenaires sociaux il est impossible d’intégrer dans le budget de l’Etat la teneur des prestations sauf à nationaliser l’ensemble des caisses.

      25 septembre 2013 à 9 h 31 min
  • Jaures Répondre

    Copé est un opportuniste et un imposteur.
    Il prétend baisser de 130 milliards les dépenses de l’Etat mais quand on lui demande comment, il rabâche les deux mêmes exemples à chaque fois: la suppression de l’AME et d’une ou deux strates de collectivités territoriales. Or, les associations de contribuables ont chiffré à 300 millions les économies réalisables par cette dernière hypothétique réforme.
    Quand à l’AME, elle coûte 600 à 800 millions par an et le corps médical ne manque pas d’alerter sur les effets pervers d’une telle suppression (à laquelle l’Espagne a d”ailleurs renoncé).
    Encore un effort, M Copé, plus que 129 milliards à trouver !

    23 septembre 2013 à 11 h 56 min
  • philippe 01 Répondre

    M. Copé a des bonnes idées et des bonnes intentions mais comme beaucoup d’hommes politiques il est incapable d’aller résolument au bout de ses démarches . Exemple le fameux débat sur l’identité nationale, débat combien utile et nécessaire, qu’il avait eu la bonne idée de lancer en 2010, sollicitant très démocratiquement l’avis des citoyens et qui se termina en queue de poisson, devant les cris d’orfraie et la levée de boucliers de toute la bien-pensance politico-médiatique. Nul doute que s’il avait mené ce débat à son terme, Nicolas Sarkozy aurait eu les 2% qui lui ont manqués pour être réélu.

    23 septembre 2013 à 11 h 23 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      Copé vous ” empoupounouera ” comme les autres … pour bien comprendre les gens il faut en connaître la ” provenance ” … celle de Copé c’est la Bessarabie … et vous n’êtes pas en mesure de ” commercer ” à armes égales avec eux … parole de bédouin !

      23 septembre 2013 à 12 h 22 min
  • BAYLE Répondre

    M. COPPÉ ne cherche qu’à tenter de flatter l’électorat de droite, mais au fond de lui-même et de son parti, c’est toujours la “fausse” droite” c’est à dire “l’état providence” qui domine.
    Tant que la fausse droite ne deviendra pas une vraie droite, rien ne changera dans le domaine des aides de toutes sortes accordées à ceux qui ne le méritent pas !
    A titre d’exemple, un ami, blessé au pied en accident du travail, ne peux pas se faire rembourser à 100% sa prothèse (coût 105 € remboursement 25 € par la S.S.), alors qu’un immigré clandestin pourra obtenir par la CMU l’intégralité du paiement sans débourser un seul centime chez le praticien !
    Mon ami a travailler plus de 40 ans, a cotisé, durant toute son activité professionnelle et devrait, normalement, s’agissant d’un accident de travail, être rembourser totalement ; ce qui lui est refusé !
    Mais où allons nous ! Vive la préférence nationale et dehors tous ces parasites qui nous encombre !

    23 septembre 2013 à 10 h 13 min
  • Magne Répondre

    “En outre, pourquoi les appréhenderait-on quand ils vont se faire soigner, alors qu’on ne le fait pas lorsqu’ils manifestent en pleine rue en invectivant le président de la République, comme on l’avait vu sous la présidence de Jacques Chirac ”

    M. Chirac est un cas . Dés qu’il a été au pouvoir , les grèves et manifestations de l’hiver 1995 l’ont marqué , et dés cette époque , tous les matins au lever du jour M. Chirac et son équipe regardaient par la fenêtre et si deux ou trois personnes étaient rassemblés dans la rue sur un trottoir , c’était le branle – bas de combat et les consignes tombaient : ” on ne bouge pas , il ne faut pas ” déchirer le tissu social ” .

    22 septembre 2013 à 19 h 33 min
  • France Répondre

    Autrefois, l’hôpital était gratuit pour tous.

    22 septembre 2013 à 15 h 05 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      actuellement il est gratuit pour tous … ceux qui ne cotisent pas ou sont en situation irrégulière et même pour cet insolvable qu’est Bouteflika

      22 septembre 2013 à 16 h 28 min
  • vozuti Répondre

    Le principe de base de l’ump est : ” faisons le contraire de ce que l’on dit ” , “les électeurs sont des gogos qui se laissent hypnotiser par les paroles,racontons leur ce qu’ils veulent entendre et continuons à agir main dans la main avec nos amis du ps” , “on ne change pas une arnaque qui fonctionne depuis 40 ans”

    22 septembre 2013 à 14 h 55 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      a bien y réfléchir je dirai plutôt que l’U.M.P. n’a aucun … principes ( dans l’acceptation morale du mot , cela va sans dire mais tout de même mieux en le disant )

      22 septembre 2013 à 16 h 30 min
  • asperian Répondre

    Pourquoi s’en étonner :
    U.M.P.S. = Union pour une Majorité Partisane et Sectaire !

    22 septembre 2013 à 13 h 42 min
  • istina Répondre

    Ils se lamentent les pauvres privilégiés de la République
    car selon eux le Front National est un danger ,

    Effectivement, un danger mais, uniquement pour eux!
    Là ç’en sera fini des combinaisons mafieuses
    où avec 2% de voix, les copains de l’UMPS ont
    hérité de 12 Députés et un Groupe à l’assemblée
    + deux Ministres. et ces enfoirés Mafieux se prétendent
    Démocrates et, leurs électeurs satisfaits du Pseudo
    danger écarté; semblent trouver cela normal,
    Jusqu’au jour où ils en seront réduits au rang des
    Prolétaires Chinois, mangeront et dormiront sur leur
    lieu de Travail avec un salaire mirobolant Cent Euros par
    Mois.
    Cela vous le croyez impossible en France ?
    Cela existe depuis des dizaines d’années en CHINE
    et ailleurs à la satisfaction de tous les travailleurs Français qui peuvent
    ainsi grâce au Capitalo-communisme, la Mondialisation
    profiter provisoirement de produits à bas prix, qui étendra ce système à toute la Planête.
    .

    Et ce sera le retour définitif à l’Esclavaged !!!!

    22 septembre 2013 à 10 h 35 min
  • istina Répondre

    Un type qui ‘exclut le Front National Français du
    Parlement et s’allie avec les Fascistes rouges ;
    jamais au grand jamais, je ne prendrais en auto-Stop,
    il ne faut en aucune manière s’exposer aux dangers.!

    22 septembre 2013 à 9 h 44 min
  • MEROU Gérard Répondre

    Il faut simplement s’en rappeler au moment des scrutins, mais alzheimer fait des ravages surtout chez les français semble-t-il.

    22 septembre 2013 à 9 h 30 min

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