Les conservateurs doivent avoir leur propre parti !

Les conservateurs doivent avoir leur propre parti !

Finalement, ces élections peuvent se révéler une occasion intéressante pour la France. Après avoir été gouvernés par un président élu par à peine 48 % des Français (une fois l’abstention prise en compte), nous avons à la tête du pays un homme rejeté par plus de 75 % des Français.

Le résultat d’une telle ineptie électorale met en lumière le divorce entre les élites et les aspirations du peuple.

Politiques et médias ne se sont pas même cachés de cette confiscation démocratique, très caractéristique des procédés totalitaires d’une gauche qui, pour se présenter sociale, n’en reste pas moins profondément marxiste.

En cette année où nous célébrons l’arrivée au pouvoir de l’idéologie soviétique, la plus impitoyable du siècle passé, nous sommes, en France idéologique, encore capables de voter à près de 40 % pour les derniers avatars du communisme !

Mais ces élections auront sans doute sonné le glas de l’écrasement des peuples par les élites.

François Fillon et Benoît Hamon sont tous deux sont sortis des urnes de primaires désavouées par les partis qui les organisaient.

Les socialistes ont choisi un candidat authentiquement socialiste et les Républicains, le plus à droite d’entre eux. Le grand magma centriste, qui unit en un accord presque total la gauche de Macron à la droite de Juppé, n’a pas la faveur des électeurs – ni de droite, ni de gauche.

François Fillon n’a pas défendu un programme LR et c’est pour cela qu’il a été choisi à la primaire. Seulement, bien indépendamment des affaires, François Fillon n’était pas crédible pour porter les idées qu’il défendait et qu’il ne semblait pas incarner. Vainqueur de la primaire, il a tourné le dos aux artisans de sa victoire dans les jours qui ont suivi. Maintenu contre vents et marrées par son socle indéfectible, il l’a cocufié dès le lendemain. Le divorce apparent entre les idées qu’il défendait et ses actes politiques en direction des sphères opposées à ces idées lui a fait perdre la confiance d’un électorat pourtant séduit par son discours conservateur.

Cet électorat existe bel et bien, mais il en a assez d’être pris en otage. Pour être entendu, il fallait qu’il se montre capable de faire perdre son propre camp. C’est fait. Mais il ne sera pas entendu par les dirigeants des Républicains. Les appels répétés à faire barrage au Front National sont un écho à la fracture que personne ne pouvait dissimuler lors de la campagne.

Il y a bien trois droites. L’une incarnée par le FN, mais qui ne séduit pas pleinement la droite, à cause de maints excès jacobins. L’autre portée par Alain Juppé, mais qui se sent bien plus proche d’Emmanuel Macron que de la ligne Fillon. Reste une vaste droite, la plus importante, orpheline depuis des décennies, prise en otage, priée de se taire et de voter pour « le moins pire ». C’est cette droite qui a porté Fillon et qui refuse Macron, sans être convaincue par Marine le Pen. Cette droite se sent moins éloignée du FN que de Macron, mais n’est pas plus représentée par l’un que par l’autre.

La droite aurait explosé même avec une élection de Fillon, car les ténors juppéistes étaient prêts à siéger dans l’opposition. Il sera plus facile de recomposer une véritable droite dans l’opposition que dans la majorité toujours rappelée à l’unité pour gouverner.

Il est donc temps pour les conservateurs de se doter de leur propre mouvement. Ils sont une réalité électorale importante. Ils ont fait l’élection et tout s’est cristallisé autour d’eux. Pour peser dans le débat, pour ne plus être soumis aux choix des apparatchiks qui les méprisent, il leur faut prendre leur destin en main et se réunir en une seule mouvance politique avec ses propres nuances de gris allant de Sens Commun aux orphelins du FN, en passant par le PCD, le Siel, le PDF et tant d’autres troupes éparpillées, mais traversées d’une même pensée conservatrice, fondée sur une vision commune de l’Homme, de la France, du monde et de la liberté.

Le mot conservateur ne plaît pas, galvaudé par une gauche dite de progrès. Tel est peut-être le grand obstacle de cette mouvance : se refuser elle-même. Mais conservateur n’est pas rétrograde. La vision conservatrice n’est pas faite de replis, mais de déploiement de l’existant, dans un véritable progrès. À l’inverse des forces progressistes, mal nommées, qui fondent leur vision du monde sur une succession de ruptures sans lendemain.

2017 est une victoire à la Pyrrhus pour le système en place. 2017 pourrait être le printemps des conservateurs.

Partager cette publication

Comments (4)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    la question est :

    pouvez vous donner une définition qui soit fiable et pérenne des ” conservateurs ” [ à la française ] ? car il ne s’ agit pas de seulement donner un nom ” à la chose ” en l’ empruntant aux britanniques

    merci

    14 mai 2017 à 8 h 00 min
  • lafronde Répondre

    Oui, les conservateurs doivent avoir un parti où leur expression est majoritaire et qui est compatible avec un libéralisme respectueux des traditions. Ce pourrait être Les_Républicains si ses progressistes s’en vont chez Macron. L’UMP fut créée pour éviter au Centre-droit ‘être recalé au 1er tour. C’est raté. Aujourd’hui LR par son incohérence idéologique empêche l’expression conservatrice de et sur la Société, et ne promeut pas vraiment l’expression libérale sur l’économie et l’Etat. LR machine à perdre ? Oui en 2012 et en 2017. Cependant il y a de très nombreux candidats LR qui sont davantage à l’écoute de leur ville ou de leur terroir que des milieux mediatiques, tous progressistes. Moins ils sont présidentiables, plus ils seront fiables ! Les candidats LR ont cet avantage sur les candidats En Marche, qu’ils ont déjà réalisé quelques actions tangibles en politique. Etait-ce la défense de la Liberté et de la Tradition ? Si c’est oui, soutenez-le. Sinon s’il a soutenu une loi, un programme progressiste, changez de candidat ! Le progressiste en chef c’est Macron !

    12 mai 2017 à 14 h 24 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    votre ” droite orpheline ” n’ est pas … majoritaire ! vous commettez là une erreur de jugement qui entretiendra l’ espérance d’ un … désastre une nouvelle fois annoncé … Amen

    au Rédacteur en Chef des ” 4V² ” : proposez à vos lecteurs autre chose que l’ expression d’ une rancoeur sans arrêt ressassée

    9 mai 2017 à 17 h 40 min
  • lucienTricot Répondre

    je crois qu’une nouvelle droite doit se constituer avec le FN, à certaines conditions, si l’on refait une droite sans FN on aura de nouveau une machine à perdre.
    De nombreux observateurs politique notent que le système perdure grâce à “l’épouvantail” Le Pen, fort utile.

    9 mai 2017 à 14 h 52 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *