Les dernières confidences du président de ma fédé

Les dernières confidences du président de ma fédé

C’est pas croyable. Les gars, y viennent tous me voir pour me dire : « François, il est foutu et nous avec. Il a 90 % d’opinions défavorables. Tout le monde est contre lui : les agriculteurs, les éleveurs, les chômeurs, les taxis, les enseignants, les médecins, les avocats, les notaires, la droite, le centre, et la gauche ! On va tout perdre. Qu’est-ce qu’on va devenir sans pognon ? »

-Stop, que je réponds aux camarades. Je vais vous expliquer point par point.

Les agriculteurs, y sont contents comme tout. Stéphane leur a donné des paquets de millions d’euros, 900 millions en tout, pas fou Le Foll ! Bien sûr, y en a quelques-uns qui gueulent encore un peu, mais ce sont des gars à la Marine Le Pen, des fascistes, des moins que rien, qui font les malins au Salon de l’agriculture. En fait, chez les agriculteurs, tout le monde est heureux.

Les éleveurs. C’est vrai qu’on n’aurait pas dû imposer des sanctions au camarade Poutine, parce que ça a bloqué nos exportations de cochons vers la Russie. Depuis 1917, la Russie achète les cochons français, mais on va s’arranger avec Vladimir et tout va reprendre comme avant. Là aussi, pas de problème !

Les chômeurs. Alors, là, laissez-moi rire. C’est une chance pour les chômeurs le chômage. J’ai un bon copain, un vrai socialiste, qui, au chômage, perçoit une belle indemnité mensuelle, mais alors « classe moyenne supérieure ». Et puis, en douce, il a une belle start-up qui marche bien. Pourvu qu’ça dure, qu’il m’a dit. Ceci, bien sûr, restera entre nous, parce que des chômeurs comme lui, y en a des centaines de milliers. Donc, là aussi, pas de problème.

Les taxis : y sont, eux aussi, tout contents. François leur a donné raison sur toute la ligne. Tenez hier, j’ai pris un taxi pour aller à la porte Maillot, parce que je perçois une petite indemnité de transport du PS (qui, lui, reçoit chaque année 25 millions d’euros de subventions républicaines). C’était un Subsaharien. Il était tout heureux. Il rentrait de Roissy où il avait accueilli son grand-père, sa grand-mère et sa petite-nièce. « Comme ça, il m’a dit, la famille est regroupée familialement. On est maintenant 33, installés dans le 9-3. Moi, je fais le taxi ; les jeunes font dans le détail, la marchandise transite justement par Bamako. Les autres, y sont tous fonctionnaires de la ville de Paris et les vieux, y vont à la caisse d’allocations familiales, la CAF, tous les jours. » Mais, en causant comme ça, Mamadou m’a déposé porte de Clignancourt. Une étourderie, faut le comprendre. J’en ai donc pris un autre. Cette fois-là, c’était un Cambodgien. Lui, il n’arrêtait pas de me dire le plus grand bien de Pol Pot, le meilleur élève du Parti communiste français qui a fait au Cambodge ce qu’on lui avait enseigné. Mais, lui, le Cambodgien, y m’a déposé porte Maillot, parce qu’il est membre de l’intersyndicale des taxis d’outre-mer et c’est là qu’il va manifester contre le grand capital. Vous voyez, aucun problème.

Les enseignants. Laissez-moi rire aussi. Ils font la comédie tous les ans pour un point d’indice. On va leur donner leur point d’indice, parce que ce sont nos camarades ; ils votent tous pour nous. Là encore, pas de problème.

Quant aux médecins, avocats, notaires, alors, là, je m’énerve. Y sont tous pleins aux as, ces gens-là. C’est pas croyable. Vous avez déjà vu un notaire SDF, vous ? Ce sont des riches qui nous emm… pour le plaisir.

Eh bien, on va leur coller du redressement fiscal ! ça leur apprendra à miauler comme ça.

Martine aussi, elle grogne un peu. Je l’ai rencontrée avant-hier. Elle m’a dit qu’elle s’ennuyait à Lille. Je lui ai répondu : Martine, tu as quand même de la distraction, avec le camarade Strauss-Kahn, les 35 heures, le Sofitel, la galipette internationale du directeur général du FMI… C’est quand même pas mal. Elle m’a répondu que c’était pas suffisant et qu’elle voulait voyager comme François qui fait chaque mois le tour du monde dans Air Sarko One. Et là, c’est pas des épinards à l’eau. Caviar et champagne. Je lui ai répondu : Martine, attends un peu ; ton tour viendra.

Bref, vous voyez, François est en réalité très populaire. D’autant que, comme chef de guerre, il n’a pas son pareil. Vous l’avez vu sur le pont du De Gaulle, commandant l’envol des Rafale. C’était beau à voir. Les Rafale, il sait les commander et les ménager. Une fois par mois qu’on s’en sert ; ça les conserve. En Afrique subsaharienne, même chose !

François a tout réglé en un tour de main. La paix est revenue de Rabat au Caire, en passant par Tripoli. Il est vrai qu’il y a eu un petit contretemps au Mali. Nos soldats, là-bas, manquaient de chaussures.

Mais, dans ce pays-là, même quand on n’a pas de chaussures, on n’a pas froid aux pieds. D’ailleurs, les indigènes n’en portent pas. Pour l’eau, y a eu une erreur. Paris a envoyé à Bamako de l’eau de Vichy. De l’eau de Pétain ! C’est pas croyable ! On allait tout de même pas faire boire de l’eau de Pétain à nos soldats. On a donc tout remballé et Paris nous a renvoyé de l’eau républicaine, certifiée par « Europe Écologie Les Verts » et tout est rentré dans l’ordre. Eh bien, quand on sait comparer François, j’vous l’dis comme j’le pense, à côté de François, Alexandre le Grand, c’est Alexandre le tout petit. Alors qu’il y en a, des fascistes, qui disent que François, c’est un petit gros qui se teint les cheveux et qui mange des frites. C’est pas croyable !

J’ajoute que, comme Saint Louis sous son chêne, François sait rendre la justice. Il a ainsi gracié la dame Sauvage qui a tué un mari irritant de 3 balles dans le dos, conformément aux droits de la femme. C’est vrai aussi qu’il peut se trouver des épouses irritantes. Eh bien, pan, 3 balles dans l’dos. C’est les droits de l’homme. Droits de la femme et droits de l’homme, c’est l’égalité réelle – que l’on comprend parfaitement, comme l’a dit la nouvelle ministre, venue des océans lointains, « à travers une réflexion transversale, imprégnée de pensée transcendantale de type socialiste ». C’est clair, non ?

François est donc très populaire. D’autant plus qu’en face, vous avez vu c’qu’il y a ? Mais vous avez vu cette bande de candidats ? Y sont au moins 12 à l’UMP républicaine. Le Sarko, en tout cas, il est cuit. Les juges, nos amis, le tiennent en laisse. La Carla, elle peut chanter le De Profundis en pinçant sa guitare. Y en a un autre qui s’appelle Poisson. Vous imaginez la France gouvernée par un Poisson ?

Ceci dit, dans la bande, y sont pas tous mauvais. Voyez Juppé. Il a dit que, s’il était élu, il formerait un gouvernement d’union nationale avec les socialistes. De plus, Juppé, c’est un homme instruit. Il sort un livre par semaine.

La NKM, non plus, n’est pas mauvaise. Elle dé­teste Sarko et la Marine. Et puis, elle aussi, elle est instruite. Polytechnique, svp ! Et originale en plus. Elle a dit qu’une fois élue, elle prendrait la Bastille, qu’elle était une sans-culotte. On dirait pas à la voir comme ça, mais c’est la réalité. Je dois vous dire, entre nous, qu’aux conférences de presse de la présidente sans-culotte, y aura du monde au balcon et, dans les grandes conférences internationales, l’attention se portera sur la France. Enfin, quand je dis la France, c’est bien sûr une façon de parler. Vous voyez, on n’est pas sectaires.

Y faut encore que je vous dise quelque chose. L’autre jour, j’ai entendu une horreur : « La dette de la France atteindra 100 % du PIB avant 2017, en raison de la dérive des dépenses publiques (57,5 % du PIB), sous l’effet des transferts sociaux (34 % du PIB) à but électoraliste, et la création de dizaines de milliers de postes de fonctionnaires supplémentaires qui s’ajoutent aux 6 millions existant déjà. » Mais qui a pu dire des choses pareilles ? Ils nous cassent les pieds avec la dette. La dette, c’est une invention des banques. Eh bien, on ne la paiera jamais. Comme l’a dit le grand Lénine, « qui ne paie pas ses dettes s’enrichit ».
Pour terminer, je vais vous révéler une bonne nouvelle, encore confidentielle. François, à 60 ans, n’est pas encore marié. ça fait jaser, forcément. Alors, il a décidé d’autoriser officiellement la polygamie et il va montrer l’exemple : 4 d’un coup. Mais comme les mairies ne sont pas encore bien préparées, le polymariage aura lieu à la grande mosquée de Paris, grâce à l’amabilité du recteur. Alors, j’vous dis pas, les musulmans qui ont voté à 95 % pour nous en 2012, voteront à 100 % en 2017. Plus tous les polygames. Y en a, c’est pas croyable !

Rien qu’au parlement, j’en connais des régiments… mais j’peux pas vous donner les noms car la vie privée est sacrée, surtout quand elle est publique. Bref, François sera réélu comme une fleur. Le pognon, on va le garder ! Comme le dit le camarade Lula da Silva, président du parti des pauvres Brésiliens : « Le pognon, y a qu’ça d’vrai et on sait où l’prendre ! »

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Comments (2)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    Monsieur Lambert ,

    autant vous êtes ( souvent ) bon lorsque vous traitez sérieusement d’ un sujet , autant vos talents de caricaturistes sont laborieux … il vous manque la verve innée ; il est vrai que celle ci doit être sévèrement ” confinée ” lorsque l’ on exerce la profession de diplomate encore que j’ ai bien connu un diplomate anglais de haut niveau qui possédait un humour dévastateur … mais il est vrai qu’ il était un Anglais de la gentry … un chien de race aurait dit ma mère

    bien à vous

    23 mars 2016 à 22 h 01 min
  • DE SOYER Répondre

    On a tout dit sur le socialisme, maintenant, il faut agir!
    Monsieur Lambert, rejoignez l’association libérale et sociale, le seul mouvement à prendre en compte à la fois les problèmes d’immigration et les problèmes économiques!
    Bien à vous!

    23 mars 2016 à 12 h 08 min

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