Les électeurs de droite face à leurs « représentants »

Les électeurs de droite face à leurs « représentants »

À quelques jours du scrutin, l’élection à la présidence de l’UMP semble plus indécise que jamais.

Nous avons déjà dit dans ces colonnes qu’entre François Fillon et Jean-François Copé, les nuances politiques sont trop infimes pour qu’un simple observateur puisse les percevoir.

Ce qui était vrai au début de la campagne s’est encore accentué depuis : François Fillon, supposé plus « centriste », a rallié les thèses de Jean-François Copé sur la plupart des sujets (qu’il s’agisse du racisme anti-blanc ou du « ni FN, ni PS », alors que l’ancien Premier ministre était, jusqu’à une date récente, favorable au « front républicain »).

Au demeurant, au plan politique, on ne peut faire confiance à aucun des deux protagonistes : tous deux ont délibérément tiré contre leur électorat au cours des dix dernières années et ne se sont rappelés l’existence d’un peuple de droite qu’à l’approche des élections.

La seule différence réelle entre les deux hommes tient à leur personnalité : l’un a un côté rassurant de « notable de province », d’homme politique expérimenté, qui correspond fort bien au profil du présidentiable que la droite dite parlementaire a choisi pratiquement sans discontinuer à toutes les élections depuis 1958.

L’autre semble davantage capable de rompre en visière avec la bien-pensance de gauche.

Dans les deux cas, il est difficile de savoir si cela n’est qu’apparence ou réalité.

Avec ces positions, la logique voudrait que Copé gagne dimanche et que Fillon remporte les primaires de 2017.

Naturellement, ce n’est pas ainsi que les choses se présentent : en réalité, toutes les élections sont mêlées (c’est d’ailleurs le drame de la Ve République) : les qualités pour diriger un parti, pour être candidat à la présidentielle, et pour diriger un pays ont beau être extrêmement différentes (pour ne pas dire contradictoires), mais on choisit d’un seul vote un homme supposé présenter la triple compétence.

Ce qui me réjouit dans cette campagne, c’est que chacun aura pu constater ce que nous disons depuis longtemps : que l’électorat de la droite dite parlementaire est considérablement plus à droite que ses « représentants ». Si Copé a fait ses sorties sur le racisme anti-blanc ou sur la grande manifestation anti-socialiste, et si Fillon l’a rejoint (ou s’est mollement opposé), c’est bien sûr qu’ils ont senti la colère de leurs électeurs.

Mais ils n’ont pas l’air de comprendre que ces derniers veulent aussi une alliance de toutes les droites sans exclusive !

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Comments (1)

  • Prudhomme Répondre

    hé … OUI en inventoriant les valeurs et non en les globalisant !!!!!

    14 novembre 2012 à 13 h 17 min

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