Les fraudeurs sont partout !

Les fraudeurs sont partout !

Quand l’État prend les deux tiers de nos revenus pour les redistribuer, il est évident que nous cherchons tous soit à payer moins d’impôts, soit à percevoir plus d’allocations.

On peut le faire en restant parfaitement honnête et, heureusement, la très grande majorité des Français a un comportement honnête. Seule une petite minorité fraude, bien inférieure à 10 %. Que ce soient des ministres, des députés, des maires, des avocats, des chefs d’entreprise, des médecins ou des salariés de la SNCF… Et c’est pour cette minorité de fraudeurs qu’une très lourde législation anti-fraude est mise en place.

La fraude est possible au niveau des impôts que l’on doit payer, et au niveau des allocations que l’on reçoit.

Les patrons cherchent à payer le moins d’impôts possible. Quand on est patron d’une entreprise française, il est logique d’installer une partie, voire la totalité, de ses usines dans un pays qui impose moins les entreprises que la France. Par exemple au Luxembourg, en Allemagne ou à Guernesey. D’ailleurs, quand un patron ne peut pas le faire, il expose son entreprise à disparaître. Et des dizaines de milliers de PME françaises soumises à la concurrence internationale dis­paraissent ainsi tous les ans.

Chercher à payer le moins d’impôts possible est parfaitement légal.

Par contre, si un patron « oublie » de déclarer au fisc français la valeur réelle et les bénéfices de son entreprise installée à l’étranger, il devient un fraudeur. Il est en de même du ministre du Budget…

Les consommateurs cherchent à dépenser le moins possible. Et, à qualité égale, la grande majorité d’entre eux achètera le produit le moins coûteux. Les consommateurs de lait préfèrent le lait allemand, car il est moins cher que le lait français, les agriculteurs allemands étant moins imposés que les agriculteurs français.

Il est parfaitement légal d’acheter des bijoux au Brésil ou un tableau en Chine et de les ramener en France. Par contre, on devient fraudeur quand on « oublie » de les déclarer.

Ceux qui ont fait des économies cherchent aussi à être le moins imposés possible.

Quand ils veulent acheter une maison au soleil, ils préfèrent le soleil chypriote, turc ou espagnol au soleil provençal. Quand ils veulent placer leurs économies, ils préfèrent une banque qui n’impose pas les capitaux qui lui sont confiés.

Seul celui qui « oublie » de déclarer ce qu’il possède devient un fraudeur.

Tout est plus cher en France. Il est donc normal que producteurs, consommateurs et possesseurs de capitaux fuient la France. Ils peuvent le faire en toute légalité. Mais, s’ils oublient de déclarer ce que la loi les oblige à faire, ils deviennent des fraudeurs.

Au niveau des allocations que l’on reçoit de l’État, on retrouve les mêmes types de comportements. On peut, en effet, mentir pour percevoir une allocation supérieure.

Les entreprises peuvent mentir.

Dans l’immense majorité des pays européens, quand une nouvelle loi sort, elle remplace les lois anciennes qui disparaissent donc. Il n’y a pas une augmentation de la longueur des textes. Mais, en France, quand une nouvelle loi sort, elle ne remplace pas les anciennes lois, elle s’ajoute à elles.

Ainsi, le code du travail français compte 800 pages, alors qu’il n’en a que 80 en Allemagne. Et, souvent, les textes français sont contradictoires entre eux.

Les entreprises ont donc besoin de spécialistes pour savoir ce qu’elles doivent payer ou recevoir. Le fiscaliste qui conseille à l’entreprise d’adopter le texte qui lui est le plus favorable ne fraude pas. Par contre, celui qui « oublie » de déclarer une partie de son capital pour percevoir une aide de l’État est un fraudeur.

Le chômeur qui touche une allocation-chômage ne fait qu’utiliser la loi française. Par contre, le chômeur qui, en même temps, pratique un métier non déclaré (ce qu’on appelle le travail au noir) devient un fraudeur. Il touche une allocation à laquelle il n’a pas droit.

Le malade qui perçoit de la Sécurité sociale des indemnités en rapport avec sa maladie ne fraude pas. Mais celui qui se fait mettre en arrêt de travail pour disposer de temps libre devient un fraudeur.

Plus l’État intervient, plus les risques de frauder augmentent. Vive la France !

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Comments (5)

  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Pour éviter de ce faire spolier par le fisc, une seule parade, ne plus rien faire du tout.
    Le combat s’arrêtera par KO technique du fisc quand le monde qui travaille adoptera cette mesure.

    19 avril 2013 à 21 h 33 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      Certains, en France mais aussi dans d’autres pays européens, envisagent déjà de faire tourner à plein régime la planche à billets, pour créer de la ” richesse ” , qui remplacera les produits du …. travail et permettra ainsi de collecter l’impôt !

      20 avril 2013 à 9 h 36 min
  • Quinctius Cincinnatus Répondre

    Petroplus devrait déménager à Guernesey … ce n’est pas très loin

    18 avril 2013 à 15 h 29 min
  • Claude Roland Répondre

    Même les agents du Fisc ont du mal à s’y retrouver dans le CGI ! Cela m’a été confirmé par de tels fonctionnaires et aussi par des avocats fiscalistes qui font de tels montages que les inspecteurs de Bercy sont noyés et perdus.
    Ce sont donc les citoyens qui peuvent se payer de tels avocats qui sont à l’abri. Quant aux grosses entreprises, si un inspecteur se pointe, elles mettent en face de lui une escouade d’avocats et la situation s’enlise et se gèle.
    Donc les inspecteurs contrôlent plus facilement des petits commerçants, des professions libérales et des artisans car là, c’est plus facile…
    En Espagne, tout se paye essentiellement en espèces, comme en Grèce, mais à trop exagérer dans ce sens, l’Etat ne perçoit plus d’impôts par manque de déclarations et fait faillite.
    Il reste à établir un équilibre raisonnable, mais il est vrai que plus un Etat pousse sur l’impôt et les taxes, plus la fraude augmente. C’est mathématique et humain.
    Mais peu de politiciens sont raisonnables et savent trouver l’équité… et un train de vie modeste par ailleurs.

    18 avril 2013 à 12 h 01 min
  • MAUVAISEDENT Répondre

    Eh, non; pas vive la France, vous vous trompez, mais vive l’Allemagne.

    17 avril 2013 à 10 h 49 min

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