Les intégristes de la laïcité contre nos racines

Les intégristes de la laïcité contre nos racines

Président du Conseil de 1902 à février 1905, Émile Combes s’est signalé par une hostilité radicale, voire obsessionnelle, au catholicisme.

Divers textes votés sous son ministère à l’encontre des congrégations religieuses de cette obédience en témoignent.

Le vote de la loi de séparation de l’Église et de l’État, le 9 décembre 1905, sera l’aboutissement de cette tension vers l’avènement d’un État républicain, c’est-à-dire, dans l’esprit de ses auteurs, d’une construction politique débarrassée de toute référence à un culte.

À partir de là, s’est répandue dans la société française une réelle ostracisation de l’Église, avec son cortège d’avanies, telle que l’interdiction, pendant un temps, des processions par certains maires.

Avec le temps, les tensions se sont apaisées entre le camp laïc et les catholiques. Mais pas complètement. Voulant imposer leur vision du monde, les républicains ont cherché à écarter l’Église d’un secteur-clé où celle-ci était restée influente : le monde de l’enseignement. D’où la « guerre scolaire », suscitée par la tentative de l’Éducation nationale, adossée à la dogmatique de l’école unique, d’absorber les établissements d’enseignement catholiques. Diverses lois et une décision du Conseil Constitutionnel ont fait obstacle à ce projet relancé après le retour de la gauche. Puis, en 1984, une manifestation d’ampleur nationale des familles attachées à l’enseignement privé l’a enterré. Mais, dans l’esprit des hiérarques de l’Éducation nationale, le sujet demeure  «  sur la table », comme disent les macroniens.

Gommer les racines chrétiennes de la France demeure à l’agenda de nombreux responsables. Pour ce faire, la loi de 1905 est regardée comme un sésame, si bien qu’un laïcisme ombrageux perdure chez les élites républicaines, comme on l’a vu avec Blanquer – chantre de la laïcité sourcilleuse rue de Grenelle. D’aucuns voudraient aussi compléter la devise de la République par ajout de la laïcité à son libellé historique.

Seul problème, la laïcité invasive comporte bien des traits d’un anticléricalisme fondamental, loin des valeurs de la République, telle que la tolérance.

Cette crispation anti-religieuse vient d’ailleurs d’être réactivée, depuis quelques années, avec les requêtes formées par une des succursales de la gauche – la Libre-Pensée – contre les crèches installées à Noël dans certaines mairies.

Un cas emblématique, celui de la ville de Melun, ayant suscité l’arrêt du Conseil d’État du 9 novembre 2016 proscrivant une telle installation, dès lors qu’on ne peut lui attribuer une signification festive ou culturelle. C’est maintenant le retrait de l’espace public des représentations du culte catholique qui est recherché, par ces bigots, comme on l’a vu avec le procès fait à la statue de Saint Michel aux Sables d’Olonnes et, tout dernièrement, à une statue de la Vierge implantée dans l’île de Ré. Pendant les Fêtes, à la requête de la section locale de la Ligue des Droits de l’Homme, le juge administratif, saisi par la voie du référé d’urgence, a enjoint au maire de Béziers et à celui de Perpignan de retirer la crèche installée en mairie.

Notons que les injonctions du juge ont été assorties d’astreinte. C’est assez dire que c’est à un respect intransigeant de la loi de 1905 que les acteurs publics sont invités.

Ce combisme rance ne pourra être évacué à défaut d’une modification appropriée de la loi de 1905. Obstacle de taille : la gauche, attachée à la lecture originelle de la notion de laïcité, demeure dominante à l’Assemblée Nationale.

Par ailleurs, il faut compter avec la partie immergée du laïcisme. Il y a au sein de l’État profond un vieux réflexe anti-catho forgé et entretenu, au sein des cercles dirigeants, par la conviction qu’il y a antinomie irréductible entre la République et l’Église. Il faut, dès lors, selon eux poursuivre, pour le salut de l’État de droit républicain, dans la voie de la déchristianisation impulsée par ladite loi. On ne peut pas expliquer autrement que les édifices du culte catholiques soient protégés a minima (d’où de nombreuses dégradations commises sans cesse sur eux), tandis qu’une ancienne ministre de la Culture nous prévient que nombre d’églises ne pourront être restaurées et sont, de ce fait, condamnées à disparaître.

Nul doute qu’il y aura d’autres actions contentieuses menées contre les représentations du culte catholique par les intégristes de la laïcité. Le plus savoureux est que cette bigoterie fait montre d’un degré d’intolérance comparable à celui imputé à l’Église au temps où elle était dominante !

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Comments (5)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    des ” intégristes ” il y en a partout
    pour la chandeleur un extrémiste juif est entré dans une église catholique de Jérusalem, franciscaine si j’ ai bonne mémoire, pour fracasser une statue du Christ
    et nous disent les autorités religieuses chrétiennes de la Ville Sainte il s’ agit là de la cinquième ” profanation ” anti-chrétienne en quelques mois

    5 février 2023 à 17 h 07 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    on vient tout juste d’ apprendre par un ” philosophe ” qui écrit et qui enseigne ,que la France ne devait rien aux Grecs et aux Romains !

    2 février 2023 à 12 h 49 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    à Wallis et Futuna ( gros fournisseur d’ internationaux au rugby et au volley français ) la scolarité du primaire est placée sous la gouvernance des institutions catholiques de l’ archipel sans que cela pose problème

    1 février 2023 à 14 h 49 min
  • Laure Tograf Répondre

    Nos “laicistes” en peau de lapin ont une idée très particulière des exigences de la laicité : nous attendons toujours les protestations contre les prières de rues muzzs. La crainte de passer au fil de l’épée peut être ? Mais tirer sur l’ambulance catho cacochyme, là c’est tout bon, d’autant que les évèques fournissent les cordes pour les pendre.

    1 février 2023 à 0 h 42 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Si Mitterrand ” revenait ” il ne pourrait plus faire son affiche électorale avec un clocher de village !

    31 janvier 2023 à 20 h 17 min

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