Les mesures d’urgence de l’UMP sont insuffisantes !

Les mesures d’urgence de l’UMP sont insuffisantes !

 Le 18 décembre, un séminaire de l’équipe dirigeante de l’UMP a dévoilé des propositions intitulées : « Mesures d’urgence pour redresser la France ».

De prime abord, il s’agissait d’une excellente nouvelle. En effet, devant l’irrémédiable échec de la majorité socialiste, la nécessité d’une alternative s’impose. En outre, après plus d’une année et demie de guerre des chefs pendant laquelle les querelles de personnes l’ont emporté totalement sur les débats d’idées, il était réconfortant de voir le principal parti d’opposition jouer enfin son rôle normal dans un régime parlementaire.

Malheureusement, la liste des mesures proposées incite à tempérer sa joie !

Tout d’abord, il s’agissait clairement, et seulement, de mesures d’urgence dans le domaine économique et social, même si l’horizon de certaines d’entre elles reste celui du quinquennat.

Mais, surtout, les propositions frappent le plus souvent par leur pusillanimité. Certaines ont déjà été promises, dans la mesure où elles figuraient dans le programme de l’UMP depuis des an­nées, ou dans celui du candidat Sarkozy en 2007 – ne serait-ce que, par exemple, la sortie définitive des 35 heures.

La plupart des mesures envisagées frappent par l’absence de cohérence. Il s’agit de mesures dispersées qui entendent satisfaire les voix contradictoires de l’équipe dirigeante de l’UMP, partagée entre une large majorité d’interventionnistes et une faible minorité de libéraux.

Quand l’on sait que le livre blanc des 120 parlementaires entrepreneurs de l’UMP, publié il y a quelques semaines, était lui-même insuffisant en dépit de quelques idées brillantes, nul ne s’en étonnera. Plusieurs des idées émises par Génération Entreprise se trouvent au sein de ces mesures, mais ce ne sont pas forcément les meilleures. Il en va ainsi de la création du contrat de travail unique, alors que la liberté contractuelle de­vrait l’emporter.

Les trois titres des mesures d’urgence sont certes alléchants : choix du travail, libération de la production, baisse des impôts et des dépenses. Voilà un beau programme !

Mais le lecteur n’y trouvera aucune réduction du périmètre de l’État, préalable nécessaire et logique à la baisse des dépenses publiques. Pas un mot sur les privatisations ! De plus, lorsque l’on parle d’une baisse des impôts et des dépenses, on a tendance à oublier que le problème essentiel est non pas tant celui des impôts de l’État que celui des charges sociales. Au minimum, l’abrogation du mo­nopole de la Sécurité sociale s’imposait. Enfin, un mot – la concurrence – devrait se trouver décliné à chaque page et, pourtant, il n’en est rien. Pas plus, au demeurant, que le respect de la propriété.

Quant à la baisse des impôts, ce programme « urgent » aboutirait à « revenir à un taux de dépenses publiques de 50 % du PIB en 5 ans », c’est-à-dire à un taux encore supérieur à celui de la moyenne européenne et très largement plus élevé que celui des pays de l’OCDE ! L’ISF (Incitation à sortir de France), lui, est bien entendu courageusement conservé…

Enfin, ces mesures sont très parcellaires. Rien notamment pour remédier au désastre de l’école publique, alors que l’autonomie et la mise en concurrence des établissements représenteraient, là encore, le minimum que l’on pourrait espérer.

Rien non plus sur les indispensables réformes constitutionnelles destinées à garantir le droit de propriété, à installer des garde-fous sous la forme de mécanismes de démocratie semi-directe, ou à consacrer vraiment le principe de subsidiarité sur le plan fiscal…

Bref, l’effort de l’UMP est méritoire, mais très largement insuffisant. On aurait pu espérer qu’après une cure d’opposition de 20 mois, ses membres développeraient des idées plus substantielles et originales.

Encore faudrait-il que les dirigeants du principal parti d’opposition s’attachent à analyser enfin les raisons de leurs échecs de 2012. Lorsque l’on entend d’anciens ministres UMP de l’Économie affirmer que la politique de relance « keynésienne » menée par Nicolas Sarkozy était, en son temps, une nécessité, on se dit que le chemin est encore long pour que l’UMP soit en état de fournir un programme cohérent de libération dans tous les sens.

Dans 20 mois peut-être ?

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Comments (18)

  • jms Répondre

    Vous parlez de “du principal parti d’opposition ” (UMP)
    J’espère que vous voulez rire.

    L ‘ UE commande et l’ UMP et le PS exécutent.

    27 janvier 2014 à 0 h 28 min
  • DESOYER Répondre

    Du côté des dépenses publiques, il s’agit surtout de stopper net l’immigration, de renvoyer les clandestins, d’instaurer le droit du sang, de supprimer le regroupement familial qui nous coûte si cher, de revenir vers une France plus française.
    Quand à la redistribution, il faut en supprimer les 2/3 et ne garder le dernier tiers que pour les gens les plus en difficulté (hors immigrés clandestins qui doivent repartir chez eux).
    De toutes façons, les socialos accrocs aux aides ne voteront pas pour nous.

    24 janvier 2014 à 18 h 02 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      S’il n’y avait que les socialistes qui soient ” accros ” aux aides, subventions et autres facilités ” gratuites ” avec l’argent public, comme par exemple les ” primes “, les micro-partis satellites et auxiliaires des ” grands ” partis, création ex-nihilo de postes prestigieux et néanmoins ” bidons ” etc … … mais vous pouvez compter aussi sur les partis de droite républicaine ou non-républicaine
      l’explication en est simple : tous les dirigeants ont été formatés intellectuellement et cela dès l’enfance au ” Tout Etat ” , un moule de pensée unique et qui, facteur aggravant , personne n’a l’intention de briser pour qu’il soit , AU MOINS , adapté aux nouvelles donnes économiques, puisque EUX AUSSI en tirent profitS

      24 janvier 2014 à 21 h 36 min
    • Jaures Répondre

      Ne garder la redistribution que pour les gens les plus en difficulté ? Pourquoi pas. Seriez-vous pour la suppression des allocations familiales au delà d’un revenu minimum ? De même, que les frais d’inscription en université soient en fonction des revenus ? Réserver l’APL aux bas revenus ? La formation aux chômeurs et salariés peu qualifiés ? Augmenter, en dehors de la trentaine de maladies prises à 100%, la part non remboursable des plus riches ?
      Chiche ! Proposez cela au sein de votre parti.

      25 janvier 2014 à 9 h 39 min
  • Jaures Répondre

    M Gelé devrait pourtant comprendre pourquoi l’UMP ne propose pas les mesures libérales qu’il souhaite: un tel programme serait rejeté.
    Car il y a le discours et la réalité: chaque mesure visant à baisser les cotisations sociales a mécaniquement un effet sur la vie des Français. On veut supprimer les 35h ? Rappelons alors que les heures supplémentaires ne seront dés lors comptabilisées qu’à compter de la 40ème heure. Rappelons aux entreprises qu’elles perdront leurs subventions.
    On veut baisser les cotisations ? Rappelons qu’à l’instar des pays qui ont un taux plus faible, il faudra baisser les prestations. Ainsi, au Royaume-Uni, les indemnités de chômage sont faibles et surtout limitées à 6 mois. Les retraites publiques n’offrent que 500€/mois (le taux de pauvreté des retraités y est d’ailleurs de 25% contre 17 en France). Et ainsi de suite…
    Le discours du Medef et des libéraux est empreint d’hypocrisie: tout le monde demande une baisse des impôts et des cotisations sans expliquer concrètement les conséquences aux Français, notamment qui y gagnerait et qui y perdrait.

    23 janvier 2014 à 10 h 09 min
    • Dr H. Répondre

      Parfait ! Restons dans le socialisme et attendons de connaître le même sort que les Grecs…

      23 janvier 2014 à 14 h 46 min
      • Jaures Répondre

        Cher Dr, des millions de Français partagent déjà le même sort que les Grecs. Parallèlement, le nombre de millionnaires s’accroit chaque année.
        Maintenant, démontrez que les mesures préconisées ci-dessus amélioreraient la vie des Français. Des exemples précis seront appréciés.

        23 janvier 2014 à 16 h 27 min
        • Dr H. Répondre

          Jaures a dit : “des millions de Français partagent déjà le même sort que les Grecs.” Logique, puisqu’il refusent le libéralisme… “Parallèlement, le nombre de millionnaires s’accroit chaque année.” Voila quand même une nouvelle consolante, même si ce sont souvent d’anciens inspecteurs des finances recasés dans des entreprises pseudo-privées. parce que les millionnaires, ça fait vivre beaucoup de gens…
          “Maintenant, démontrez que les mesures préconisées ci-dessus amélioreraient la vie des Français. Des exemples précis seront appréciés.” Juste un pour la route : Cameron a viré 600.000 fonctionnaires, et 1,5 millions d’emplois privés se sont créés peu après. Le ratio de 2 à 3 chômeurs par fonctionnaire se vérifie à peu près partout…

          24 janvier 2014 à 19 h 42 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        il est certain que dans une société ” libérale ” il y aurait un perdant … @ Jaurès … l’alchimiste des chimères économiques mais aussi, et il veut pudiquement l’ignorer, un … oligarque

        quant à savoir pourquoi l’U.M.P. n’est pas ” libérale ” ( comme l’ont été jusqu’à présent les sociaux-démocrates nordiques ) c’est à mon avis simplement parce que ses ” élites ” [ celles de l’U.M.P. ] perdraient leur pouvoirs sur les citoyens , pouvoirs qu’elles se sont attribuées DANS UN SYSTEME pour leur bonheur [ celui des citoyens ] … TOUT parti politique normalement constitué est au niveau de son élite une … oligarchie il en va de même pour les syndicats, je veux parler de leur ” élite “

        23 janvier 2014 à 17 h 46 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      le problème n’est pas là où vous voulez habilement et arbitrairement le mettre …
      le problème c’est la gabegie, l’argent public jeté à la volée, les profiteurs du système qu’ils soient en bas ou en haut de l’échelle sociale et puisqu’on parle de celle ci , un ascenseur social en panne, ce qui INTERDIT le renouvellement NATUREL des élites

      5 février 2014 à 13 h 36 min
  • BAYLE Répondre

    Tant que l’UMP n’aura pas compris ou ne veut pas comprendre, que c’est un régime plus libéral qu’il faut à la FRANCE, nous en serons toujours au même point. Ce qu’il faut c’est une révolution :
    Supprimer tous les monopoles d’état, privatiser tout ce qui peut l’être, SNCF en tête, revenir sur le statut des fonctionnaires non régaliens, diminuer le nombre des fonctionnaires, à diviser par 2 ! C’est le poids le plus important des dépenses publiques actuelle et celles à venir ; revoir les régimes des retraites : un seul régime pour tous les salariés, supprimer les régimes spéciaux, et mettre en place petit à petit, un régime par capitalisation. Diminuer le nombre d’élus tant au niveau national qu’au niveau local, supprimer le sénat et le conseil économique et social, etc..
    Voilà de vraie mesure de droite, sans parler de l’immigration avec la suppression de l’AME, accélérer les reconduites à la frontières, ne plus verser de subventions aux associations qui aident les clandestins à devenir des “sans papiers” avec toutes les aides qui vont avec. Revoir le RSA et la façon dont il est distribué aussi généreusement etc..
    j’allais oublier : revoir le financement des syndicats !

    23 janvier 2014 à 10 h 02 min
    • Jaures Répondre

      Cher ami, rien ne vous empêche de proposer un tel programme. Je vous rappelle simplement qu’il vous faudra expliquer ce à quoi, en appliquant vos mesures les Français devront renoncer et obtenir ensuite leur assentiment.

      23 janvier 2014 à 11 h 39 min
      • Dr H. Répondre

        C’est bien l’impasse démocratique : dès lors qu’une majorité de Français vivent d’argent redistribué et non échangé librement, ils ne voteront jamais pour changer le système. Ce dernier ira donc à son terme, la ruine…

        24 janvier 2014 à 19 h 45 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      le poids le plus important, parce qu’il est comme un tsunami qui se rapproche, c’est à l’évidence celui de la dette et des charges de la dette, et cela ne va qu’en s’aggravant ; deux solutions

      – renégocier la dette

      – ne plus payer les intérêts de la dette si la somme des intérêts perçue par les débiteurs est égale ou déjà supérieure au montant du prêt

      – dévaluer mais pour cela retrouver une monnaie nationale

      23 janvier 2014 à 17 h 53 min
      • Jaures Répondre

        – Pour renégocier une dette il faut avoir de meilleures propositions alternatives. Les taux sont déjà historiquement bas.
        – Si vous ne payez plus vos intérêts, vous perdrez la confiance des prêteurs et vos taux monteront en flèche.
        – Si vous dévaluez avec une nouvelle monnaie nationale, votre dette, en euros, augmentera mécaniquement . Pour limiter l’inflation, vous devrez bloquer les salaires, ce qui entrainera une récession.

        24 janvier 2014 à 23 h 36 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          un Etat souverain peut déclarer sa dette éteinte !

          un Etat qui veut perdurer ne s’endette pas !

          5 février 2014 à 13 h 38 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    l’U.M.P.S. nous étonnerait toujours, si nous ne savions pas que leurs propositions sont celles qui séduiront l’électeur français. ..

    Soyons pour une fois lucide : on ne va tout de même pas ” effaroucher ” ce dernier [ l’électeur ] par des mesures courageuses s’il s’avère que les sondages le voient être tenté de passer de gauche à droite l’élection se jouant, comme chacun le devine, à deux ou trois points d’écart !

    la demago-démocratie a encore de beaux jours chez les veaux

    22 janvier 2014 à 23 h 39 min
    • Oeildevraicon Répondre

      @ quinctus:la demago-démocratie a encore de beaux jours chez les veaux.
      La mère Denis s’exclamerait en roulant le rrrrr: C’est ben vrrrais ça.
      Personnellement j’ajouterai: la démago-cratie survivra tant qu’elle sera gavée aux deniers publiques.

      24 janvier 2014 à 22 h 41 min

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