Les stratégies des partis sont-elles raisonnables ?

Les stratégies des partis sont-elles raisonnables ?

La petite phrase d’Arnaud Montebourg, déclarant que José Manuel Barroso, président de la commission européenne, était « le carburant du Front national », a déjà fait couler beaucoup d’encre.

Il est pourtant clair que le FN monte essentiellement parce qu’il dénonce un « système », soutenu à la fois par l’UMP et le PS, et que la commission européenne est une part importante de ce système.

À mon sens, l’arme politique la plus efficace que le FN ait en mains, c’est précisément la dénonciation de « l’UMPS », c’est-à-dire un accord de l’UMP et du PS sur l’essentiel, les divergences n’étant que cosmétiques. Cela n’est pas nouveau, mais il faut aussi prêter attention aux changements.

Et ces changements sont de deux types.

D’une part, l’UMP s’affiche de plus en plus comme partageant un certain nombre de convictions avec le FN (non pas certes sur l’Europe, mais sur le cœur des convictions du FN, c’est-à-dire l’immigration et l’insécurité). Manifestement, le jeu de l’UMP dans les mois à venir va consister à dire : « Nous partageons les valeurs du FN, mais la principale différence entre le FN et nous, c’est que nous pouvons les appliquer, alors qu’eux ne pourront jamais gouverner. »

D’autre part, le PS, lui, est de plus en plus disposé à montrer sa proximité avec l’UMP, pour faire du principal parti d’opposition le co-responsable de l’inévitable échec. D’où ses appels au front républicain. Il s’agit, en fait, d’accréditer la thèse de « l’UMPS » et donc de faire monter autant que possible le FN pour empêcher une bérézina électorale pour la gauche.

Le problème, c’est que ces stratégies sont extrêmement risquées – et pour les trois partis en question.

Pour le FN, la dénonciation de l’UMPS empêche précisément de devenir un « parti de gouvernement ». Car, pour gouverner, il faut bien dire avec qui gouverner et donc nouer des alliances, qui ne peuvent être qu’avec l’UMP… ou le Front de gauche (si la dé­nonciation de « l’UMPS » est prioritaire sur les propositions).

Pour l’UMP, vanter le programme du FN contribue à le légitimer et donc à faire du FN un parti de gouvernement.

Quant au PS, en se présentant comme proche de l’UMP, il risque de faire monter l’extrême gauche, qui pourrait bien le dépasser un jour.

Bref, ces stratégies pourraient bien donner les résultats exactement inverses de ceux attendus. En tout cas, les prochains mois promettent d’être intéressants !

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Comments (3)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    une ” révélation ” pour certains ( sur le blog ) qui n’avaient pas encore intégré le sujet …

    la ” Droite Forte ” ( Pelletier ) roule pour Nicolas Sarkozy

    question à ces mêmes :

    souhaitez vous VRAIMENT le retour de celui qui vous a trahi SANS VERGOGNE et qui a même réussi l’exploit de ruiner non seulement son Pays, mais aussi son Parti ?

    5 juillet 2013 à 9 h 09 min
  • Philippe Lemaire Répondre

    Après le désastreux quinquenat de Sarkosy il faut être bien naif pour croire que l’UMP puisse avoir le moindre résultat en matière d’immigration et d’insécurité.
    Par ailleurs la politique étrangère de l’UMP et du PS est hélas bien la même : soumission aux U.S.A. et au Qatar , donc aux intérêts impérialistes des sunnites alliés aux anglo-saxons avec la bénédiction de Bruxelles.
    Là encore seul le F.N. a une position juste, réaliste et courageuse qui nous invite plutôt à un axe Paris-Moscou.

    4 juillet 2013 à 10 h 36 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    morale de ces supputations tirées sur la comète … les électeurs auront un coup de sang pour rien …. comme il est bien établi que les députés de la Nation ne servent plus à grand chose, sinon bientôt à rien, le nombre d’abstentions et de bulletins nuls ou blancs ira croissant dans les élections à caractère national ; pour ce qui est des élections à caractère local les électeurs s’impliqueront publiquement davantage, puisqu’ils sauront que les élus , qu’ils connaissent et qu’ils peuvent donc juger sur des réalités, ont un véritable pouvoir de décision … nous nous orientons donc vers une République Fédérale avec des super-Länder qui souhaitons le ne deviedront pas de nouvelles baronnies;
    le combat démocratique, du contrôle de ses élus par le Peuple commence là , le reste n’est que fariboles parisiennes !

    3 juillet 2013 à 19 h 58 min

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