Les vieux de 17 ans

Les vieux de 17 ans

Daoudal Hebdo, qui fête son 100e numéro, évoque la vieille jeunesse de France qui défile actuellement dans les rues :

JPour eux, c’est primordial de penser à la retraite, il n’y a même rien de plus urgent. Car aujourd’hui on est très sérieux quand on a 17 ans. Alors ils défilent dans les rues. Des gamins et des gamines scandent «Ni 62, ni 67, on veut la retraite à 60 ans»…Le plus fabuleux slogan est sans doute celui-ci : «Touche pas à ma pension». Sic. […] Ces lycéens qui manifestent n’imaginent même pas qu’un métier puisse être passionnant, et puisse l’être toujours autant après 60 ans. Ils croient qu’un métier c’est une corvée qui permet de gagner de l’argent pour vivre et qui doit s’arrêter le plus tôt possible. Ils n’ont aucun rêve d’avenir. Ils ne connaissent pas le mot « vocation », ou ne veulent pas savoir ce qu’il signifie. Ça ne les concerne pas. A les entendre on croirait qu’ils sont condamnés à être mineurs de fond, ou à un travail analogue, où la «pénibilité» exige une retraite précoce. Ils ne savent pas qu’il n’y a plus de mineurs de fond. Leur avenir, ils le lisent dans Zola. Leurs slogans, ce sont les fossiles de la CGT et du parti communiste qui les leur fournissent. Ils sont la vieillesse du monde. […] Ils sont tellement vieux qu’ils se voient déjà à l’article de la mort. Et ils défilent avec des cheminots, ces damnés de la terre, qui manifestent contre une réforme inhumaine qui les obligera à partir à la retraite à 57 ans (au lieu de 55 ans), en… 2022…

Dans un quotidien, je lis ce propos d’un étudiant en classe préparatoire à Normale Sup, dans une manifestation : «Tout le monde sait que la loi sur les retraites est à la base de nos droits sociaux, ça été le socle de notre République. Rien que pour ça il fallait être là aujourd’hui.» Ce crétin flamboyant qui aspire à faire partie de l’élite de la nation ne sait même pas que la loi sur la retraite telle qu’on la connaît date de 1941: du «régime de Vichy»… Mais le pire est de faire de la législation sur les retraites le socle de la République. La République fondée sur la retraite… Ce n’est plus liberté égalité fraternité, ce n’est plus la laïcité, ce n’est plus l’égalité des chances, c’est Papy et Mamy dans leurs fauteuils, devant la pendule d’argent qui dit oui, qui dit non, et puis qui les attend…”

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