L’État et les entreprises

L’État et les entreprises

Derrière la crise sanitaire se profile une crise économique de grande ampleur.

Mais, face à cette dernière crise, nous sommes très mal armés. Nos entreprises sont extrêmement fragiles. Fin 2019, 250 000 PME de moins de 10 salariés étaient en situation financière préoccupante à la fois sur le plan de la trésorerie et sur celui des fonds propres. Et 360 000 TPE n’avaient pas de fonds propres.

Comment ces sociétés, déjà fragiles, vont-elles traverser les turbulences actuelles ?

Le gouvernement a évidemment raison de faire le maximum pour éviter les défaillances, grâce aux aides aux entreprises, et pour éviter les licenciements, grâce au chômage partiel.
Toutefois, d’une part, l’État est déjà surendetté et ne pourra pas indéfiniment emprunter sans que cela entraîne des conséquences financières, notamment sur les taux d’intérêt. Si ceux-ci augmentent, comment la France évitera-t-elle la banqueroute ?

Et, surtout, d’autre part, les aides de l’État aux entreprises sont fondamentalement inefficaces.

Elles fonctionnent majoritairement sur le modèle de la subvention. C’est sans doute efficace pour le clientélisme électoral. Mais c’est prodigieusement inefficace du point de vue économique.

On estime que les aides publiques aux entreprises représentent quelque 100 milliards d’euros par an. La plupart de ces aides sont captées par des grosses entreprises. Pour une raison simple : ces grosses entreprises ont les moyens d’entretenir des services de recherche de subventions, au contraire des PME.

Le problème, c’est que beaucoup de grosses entreprises n’investissent, ni n’embauchent pas en France – du fait de nos lois anti-investissement et anti-travail.

Il suffirait que ces 100 milliards d’aides soient transformés en allègement de charges sociales pour qu’instantanément, toutes les entreprises en profitent et donc que les PME puissent investir et embaucher.

Par ailleurs, il serait facile de ne prélever l’impôt sur les sociétés que sur l’argent qui sort de l’entreprise en ne taxant pas l’argent qui consolide les fonds propres et prépare les investissements de demain.

Mais, comme le paysan du conte, l’État français préfère tuer la poule aux œufs d’or – je veux dire, les entreprises –, pour obtenir vite des entrées fiscales, au lieu de la laisser produire des richesses dont tout le monde profitera à terme.

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Comments (2)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    Mr Rouxel vous soulignez à juste titre la fragilité financière des Petites § Moyennes Entreprises françaises ( une entité économique par ailleurs bien ” disparate ” ) et les chiffres que vous donnez pour ” assurer ” au moins provisoirement leur ” sauvegarde ” ( ” encore un moment … électoraliste Mr le Bourreau ” ) donnent le tournis ; que certaines ne soient JAMAIS viables est aussi une évidence ; mais le plus grave c’ est bien que le peu d’ Entreprises ” Mittel ” à l’ allemande , à la suisse, à l’ autrichienne et même à l’ italienne aient pour ainsi dire totalement disparue du paysage industriel productif du pays

    on connait les raisons à tout ça , y compris une mauvaise gestion et un manque d’ agressivité créatrice et commerciale, mais la plus nocive c’ est bien l’ Etat et son Administration

    14 avril 2020 à 14 h 53 min
  • OMER DOUILLE Répondre

    Il est clair que des entreprises (TPE ou non) n’ayant d’autres fonds propres que d’éventuels découverts autorisés, comme c’est malheureusement le cas de beaucoup et étant perpétuellement dans le “rouge” pour le fonctionnement vont sombrer – je ne parle pas des emprunts pour investissements productifs – Et le pire est que peu de nouveaux entrepreneurs auront envie de les remplacer, tellement ils sont marqués à la culote dès leurs création et avant même d’avoir généré le moindre chiffre d’affaires.
    Un seul salut pour créer un business rentable à coup sur, protégé par les racailles intouchables en plus : la vente de schnouf, grande spécialité de nos “compatriotes” franco (oh, oh) maghrébins. Mais il est prudent de réciter la chahada auparavant.

    13 avril 2020 à 14 h 47 min

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