L’éternel Manifeste du Parti des nihilistes

L’éternel Manifeste du Parti des nihilistes

En 1848, Karl Marx commence son « Manifeste du Parti communiste » par une phrase qui a longtemps frappé les esprits, notamment de nos chers intellectuels : « un spectre hante l’Europe : le spectre du communisme ». Et, pour terminer ce document d’une trentaine de pages, avant de s’écrier « prolétaires de tous les pays, unissez-vous », il déclarait « les communistes appuient en tous pays tous mouvements révolutionnaires contre l’ordre social et politique existant ». Le bloc soviétique s’est écroulé comme un château de cartes. Les théories économiques de Karl Marx ne sont plus défendues par personne. Mais la stratégie du Manifeste est toujours vivante. Il suffit, pour l’actualiser, de remplacer le mot « communisme » par celui de « terrorisme » ou d’« islamisme », et de mettre à la place de « révolutionnaire » le nouveau terme d’« altermondialiste »…

C’est toujours, contre la loi et l’ordre, la même sacro-sainte alliance des nihilistes, qui ont pour seul objectif commun la destruction d’une société qu’ils exècrent, qu’ils disent vouloir détruire, au nom d’un anti-libéralisme, d’un anti-capitalisme, d’un anti-américanisme, d’un anti-mondialisme, c’est tout un, mais qu’ils ne remplaceraient par rien d’autre que par un pur et simple chaos.

L’accolade échangée publiquement, en octobre, entre José Bové, le contestataire-vedette du Larzac, et Tariq Ramadan, nouveau théoricien du fondamentalisme islamique de nos banlieues, est à cet égard symptomatique d’une complicité que Karl Marx lui-même aurait sans doute approuvée.

C’est avec ces ennemis-là, présents à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières, en Europe et partout dans le monde, que nous allons devoir vivre désormais, et, pour ce faire, c’est contre eux qu’il nous faut lutter, en ayant toujours en tête les dangers que cette situation comporte, si possible avec lucidité et réalisme.

Beaucoup de nos concitoyens ont oublié un peu vite que le 11 septembre 2001 était, pour la partie la plus saine du monde occidental, le début d’une nouvelle guerre mondiale, contre le terrorisme et ses risques mortifères. Cette bataille est engagée. On a vu, au cours des mois précédents, qu’elle avait pour théâtres d’opérations non seulement l’Afghanistan et l’Irak, mais aussi, au moins au plan diplomatique, l’Iran, la Libye, la Corée du Nord et le Moyen-Orient. L’Amérique, avec à la tête de son gouvernement un certain George Bush, principal pays visé par l’ennemi, est naturellement à la tête de cette campagne.

Tous les pays du monde, la France comprise, doivent prendre position par rapport à ce conflit dont on ne mesure qu’à peine les conséquences, les incidences qu’il aura à long terme, sur les relations internationales, les échanges économiques, bref sur l’avenir de chacun d’entre nous. Mais personne ne pourra s’en abstraire. C’est au filtre de cette situation générale qu’il convient même d’analyser l’actualité de chaque jour.

Ainsi de la disparition du Boeing 737/300 de la compagnie égyptienne Flash Airlines, affrété par trois voyagistes français, qui s’est écrasé en mer au large de Sharm el-Cheikh dimanche dernier.

Au moment où nous écrivons ces lignes, il est encore impossible de déterminer les circonstances exactes de ce drame. Mais nous voulons fustiger l’empressement avec lequel les autorités françaises, toutes compétences réunies, dans la foulée des premières déclarations des autorités égyptiennes, ont tenu à écarter d’emblée l’hypothèse d’un attentat terroriste donnant ainsi l’impression de l’immixtion de considérations politiques dans une enquête qui, pour être objective, devrait être 100 % technique.

Or, les doutes allant plutôt dans le sens d’un attentat, sont nombreux et troublants. L’aéroport en question, qui a d’ailleurs été construit par les Israéliens lorsqu’ils occupaient ce lieu féerique sur la Mer rouge, est parfaitement équipé. Le décollage des avions n’y a jamais posé le moindre problème, surtout pour un Boeing 737 qui est actuellement l’un des appareils les plus sûrs du marché. Il est possible que cet avion, qui, en onze ans, avait semble-t-il changé sept fois de propriétaire, n’était pas très bien entretenu, mais il faut un concours de circonstances tout à fait exceptionnel pour qu’il plonge dans l’océan après un décollage normal puis un virage qui n’avait certainement pas pour but de le ramener vers la piste de l’aéroport. On ne peut donc exclure ni l’hypothèse d’une prise de contrôle de la cabine par un pirate, ni celle du sacrifice d’un des pilotes, comme on l’a vu non seulement le 11 septembre 2001, où tous les pilotes-kamikazes étaient comme par hasard égyptiens, mais comme on l’a vu également à d’autres reprises, puisqu’il semble bien aujourd’hui établi que, le 31 octobre 1999, près de l’Île de Nantucket, au large de la côte est américaine, c’est déjà volontairement que le copilote égyptien Jamil el-Batouty a précipité dans l’océan son Boeing 767 d’Egypt Air, avec ses 217 passagers.

Bien sûr qu’il ne faut pas voir des terroristes partout ! Mais il n’est plus possible non plus d’écarter a priori l’hypothèse de leurs forfaits

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Comments (3)

  • Contestator Répondre

    Je trouve déplacé voire insolent votre article si on peut qualifier celui-ci en tant que tel. Tout d’abord, il est inadmissible de mettre sur un même plan les théses d’un historien philosophe avec une idéologie religieuse. En effet, si vous connaissiez un peu plus l’oeuvre marxiste, vous seriez surpris de savoir qu’il ne trouvait rien de positif dans les croyances religieuses (ce qui pour un fils de juif est assez surprenant). Cette citation ” la religion est l’opium du peuple” ne montre pas forcémment un grand respect envers celles-ci. Ensuite, quand vous dites que les théories marxistes ne sont plus défendues par personne cela reviendrait à dire qu’elles l’ont été à un certain moment et je serais assez curieux de savoir par qui car ceux qui lisent un peu Engels, Hegel voire Marx vous diront qu’une révolution communiste ne peut être bénéfique que dans un pays industrialisé. (ceux qui à ma connaissance ne s’est jamais produit d’autant plus que la prise du pouvoir si elle devait se faire ne pourrait en aucun cas l’être par la force). Le communisme Leniniste, stalinien, castriste, maoiste et autres n’ont jamais répondus à ces preceptes. De plus, il est un peu facile d’associer des mots tels que “communisme”, “terrorisme” et “islamisme” sur le fait que cela rime bien. Il vous serait utile de lire la définition du mot “extrémisme” selon le petit Larousse: “tendance à recourir à des moyens extrêmes, violents, dans la lutte politique”. Je crois qu’en lisant cela il y a peu de choses à ajouter car comme tout le monde le sait l’extremisme est à l’heure actuelle bipolaire comme si l’histoire se répétait sans cesse. La propagande existe encore et elle a de beaux jours devant elle lorsque je lis ce que vous écrivez et il est inutile de dire que sans cette “forme” d’extrémisme politique vous n’auriez pas grand chose à dire. Pour conclure, il est utile de rappeler que tant que la preuve d’un attentat à Sharm el-Cheikh n’a pas était faite il est un peu facile de donner un opinion qui à mon sens n’est pas objectif. Par contre, je vous rejoins sur un point, qui est de ne pas exclure l’hypothése terroriste aussi vite surtout dans la situation géopolitique actuelle. Cependant, je préfére le nihilisme Nietzschéen à la pensée de Machiavel.

    1 février 2004 à 18 h 50 min
  • mamm Répondre

    L’ennemi est clairement identifié, en effet : il s’est jeté sur l’aubaine médiatique que Nicolas Sarkosi lui offrait : une tribune libre pour tenter de faire pression sur la République. Il est à présent pour les doux rêveurs béats impossible de nier qu’il y a bien une mouvance islamiste en France, qui gangrène nos cités et pousse ses femmes dans les rues pour exiger des passe-droits. En cela la création de ce conseil musulman a été une bonne chose. Il reste malgré tout encore une frange de la population française pour minimiser le risque que représente l’islamisme, pour des raisons droitdel’hommistes contestables, si homme veut bien inclure “femme” dans cette acception! Mais ce qui est tout aussi inquiétant, c’est le silence des musulmans modérés, dont la parole porterait bien mieux que celle des “occidentaux infidèles” traitres a priori. Car lorsque l’Imam du Caire annonce publiquement que la France a raison d’exiger le respect de ses lois sur son territoire en particulier concernant le port des signes religieux ostensibles, nous avons un avion rempli à 80% de français, comme par hasard, décollant d’Egypte, encore un hasard, qui s’abîme en mer après un demi-tour inexplicable. Et pour couronner le tout, on ne parvient pas à récupérer ces fameuses boites orange, dont le contenu, à mon avis, restera noir à jamais. L’islamophobie gagne du terrain en France, regrette Tariq Ramadan, mais il oublie de préciser “depuis que l’islamisme a osé franchir l’Atlantique et le seuil de nos écoles.

    11 janvier 2004 à 0 h 48 min
  • AGAMEMNON Répondre

    La thèse de l'”accident technique” (sic, le pléonasme ayant sans doute pour objet de renforcer la-dite thèse), précipitamment avancée sitôt la chute de l’avion connue (après un black out de quatre heures), arrange tout le monde : – les Egyptiens bien sûr (rentrées touristiques obligent), – le gouvernement français également (sinon, à quoi auraient servi nos incroyables gesticulations diplomatiques tendant à empêcher la libération de l’Irak? Ce serait un cinglant aveu de faillite pour la diplomatie de MM. Chirac et de Villepin), – les terroristes enfin (si terrorisme il y a, car il faut se garder d’être aussi catégorique que les partisans de l'”accident”), qui ont peut-être manqué leur véritable objectif (faire s’écraser l’avion contre l’hôtel Sheraton, où se trouvait à ce moment Tony Blair). Comme pour l’explosion de l’usine AZF de Toulouse en septembre 2001, tout sera donc fait pour maintenir mordicus la thèse de l'”accident” et pour tirer profit de la moindre écaille de peinture sur les casiers à bagages qu’aura cru remarquer tel ou tel ancien passager de l’infortunée Flash Air Lines. Il est à craindre qu’il n’y ait pas grand chose à attendre de la découverte des boîtes noires. Si on les récupère, gageons qu’on leur fera dire ce que l’on souhaite entendre…

    10 janvier 2004 à 21 h 39 min

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