L’Être suprême : la République !

L’Être suprême : la République !

Depuis bien longtemps, les invocations à la république émaillent les déclarations, discours et écrits de tout ce qui prétend compter en politique ou dans les médias.

Pour discréditer une argumentation, une personne ou un parti, rien de mieux que de l’accuser de ne pas respecter les valeurs de la république, et donc d’être ipso facto quasi fasciste.

Sous le règne de M. Hollande, cet art confinait au sublime par la bouche de M. Valls qui les invoquait sans cesse.

M. Hollande lui-même avait inauguré les cérémonies commémoratives de 1914 en déclarant : « Le patriotisme, c’est la défense de la république ». Eh bien non ! La république n’est identifiable ni à la patrie, ni même à la démocratie.

Nombreuses sont les monarchies parlementaires démocratiques dont les citoyens ne sont pas moins patriotes que ceux d’un État républicain. Et les républiques dites « démocrati­ques » qui sont de vraies dictatures n’ont pas manqué.

C’est une forme d’organisation politique d’un État, qui en vaut une autre sans doute, mais n’a pas non plus de vertus exemplaires. La sacralisation dont elle est l’objet chez nous est très exagérée.

La belle devise « liberté-égalité-fraternité » a réussi d’abord à occulter le fait que la république est née dans le sang. Nous avons en fait, à cette époque, inauguré le premier pouvoir totalitaire des temps modernes qui a dépassé en horreur, et de loin, tout ce que les rois absolus avaient pu commettre.

Notre république, enfin stabilisée après deux empereurs et trois rois, s’est-elle révélée aussi vertueuse que sa devise lui en faisait obligation ?

Voyons le passé. Viennent à l’esprit, en vrac, sans hiérarchi­ser les arguments, de nombreux exemples du contraire. Il y a à peine plus d’un siècle, la république, non contente de légaliser le système inique du tirage au sort des « conscrits », oublieuse jusqu’au bout de ses principes égalitaires, tolérait que l’on puisse payer un volontaire qui partait à sa place.

On oublie encore que le suffrage universel, au pays des droits de l’homme, n’a existé qu’en 1945, quand les femmes ont enfin obtenu le droit de vote (longtemps après les Turques), à peu près en même temps que les membres de la « grande muette », l’armée.

Pour le présent, on peut noter que la liberté de parole prend des coups de canif répétés depuis bien des années. Elle est de plus en plus restreinte. Les lois Perben, Gayssot ont ouvert la boîte de Pandore. A contrario, la liberté est accordée à des gens qui bafouent la loi et leur vaut trop souvent attribution de prébendes que le républicain électeur de base ne reçoit pas et est contraint de financer. On peut citer la liberté de vivre et circuler en France pour des clandestins et les multiples subventions qui leur sont accordées.

L’égalité est un concept bien malmené lui aussi dans un pays, où les indigènes sont souvent moins « égaux » que les autres. Belle république qui défend si mal les siens et est si douce aux autres !

Quant à la fraternité, on a vu ce qu’un chef historique, que personne n’ose contester, a pu en faire il y a 56 ans, en laissant massacrer sous nos yeux des dizaines de milliers de nos compagnons d’arme.

On vient de voir ce que peut en faire le conseil constitutionnel qui étend le concept de fraternité à l’humanité entière, puisqu’on peut désormais, en France, aider tout clandestin sans enfreindre la loi.

La république devient folle. Ne vient-on pas aussi de redonner le droit de vote aux handicapés mentaux sous tutelle, ce qui revient à admettre que certaines personnes voteront pour eux et voteront donc deux fois ?

Il y a une devise qui me plairait davantage que celle qui orne tous nos bâtiments publics. Mais, hélas, elle a déjà été utilisée, mal, et galvaudée : « travail, famille, patrie ».

Dommage ! Mais elle n’aurait de sens que si la république tournait le dos à nombre de ses pratiques actuelles. Si elle cessait de subventionner la paresse et récompensait le travail ; si elle encourageait la natalité indigène plutôt qu’une immigration de remplacement ; si elle éduquait les jeunes générations dans le culte de notre civilisation et de la patrie charnelle plutôt que dans l’adoration de la diversité et de la mondialisation. Si elle reconnaissait enfin qu’il n’est pas scandaleux que les Français aient quelques avantages en France.

Je trouve la république peu respectable. Je ne la trahis pas. Mais je me demande si je ne devrais pas me poser la question inverse.

 

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Comments (24)

  • IOSA Répondre

    Un être suprême et quoi d’autre encore ?

    La république n’ est que l’expression du peuple…..normalement bien sur.

    10 août 2018 à 12 h 02 min
  • Alain PROTTE Répondre

    Il y a une difficulté non négligeable à estimer le délai dans lequel la tendance de la courbe du déclin va s’inverser. Mais elle le fera, qu’ils le veuillent ou non.

    9 août 2018 à 18 h 30 min
  • Tintin Répondre

    Un état de droit. Respecter la Constitution, et non la changer tous les jours à son caprice.
    Nous avons hérité du droit grec, romain, celte, chrétien. Depuis des siècles nous forgeons nos lois.
    On est en train de tout pulvériser. Retour au chaos !

    9 août 2018 à 12 h 35 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      du droit franc, burgonde et même wisigothique

      malheureusement nous avons eu aussi … droit à l’ omnipotence de la Bible

      9 août 2018 à 13 h 58 min
      • HansImSchnoggeLoch Répondre

        Je commence à me méfier du droit, appelons le plutôt “drouât”.
        Cela le rapprochera de la drouâte, avec laquelle nous n’avons plus d’atomes crochus.

        9 août 2018 à 18 h 49 min
        • Gérard Pierre Répondre

          La France serait un État de Droit pour le législateur et le juriste, … [ou tout au moins pour ceux qui se prétendent tels] …

          Elle est, dans les faits, un état des droits, … pour les charognards, nombreux, … et tas de droits sont concédés à ceux qui terrorisent et refusés à ceux qui obéissent ! ! !

          Le ‘’tyran‘’ n’a point besoin de s’embarrasser des inconvénients du pouvoirs quand le faible qui les assument lui en concède tous les avantages !

          10 août 2018 à 8 h 55 min
          • Gérard Pierre

            Correction : … qui les assume

            10 août 2018 à 8 h 58 min
          • HansImSchnoggeLoch

            Bref, le “drouât” du plus fort ou du plus hurlant.
            On le savait.

            10 août 2018 à 10 h 08 min
  • Gérard Pierre Répondre

    La république est une catin qui se pare des élégants atours de la démocratie pour évoluer dans les endroits ‘’fréquentables‘’ de notre ‘’bonne société‘’ et s’y faire présenter comme respectable.

    Ses ‘’clients‘’ n’en sont pas dupes : ce sont eux qui la voient nue, telle qu’en elle-même, se vautrent sur elle et en elle pour jouir de ses « avantages » !

    Le citoyen est instamment prié par les bénéficiaires de ses privautés de la saluer avec déférence, comme si c’était une grande dame ! …… et en plus ce sont eux qui paient la chambre !

    9 août 2018 à 8 h 05 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      la vie est bien trop courte et il faut donc jouir sans entraves

      9 août 2018 à 9 h 50 min
      • HansImSchnoggeLoch Répondre

        Cela s’appele brûler la chandelle aux deux bouts.
        C’est flamboyant mais ne dure pas très longtemps.
        Bonne chance.

        9 août 2018 à 18 h 51 min
        • HansImSchnoggeLoch Répondre

          Correction:
          Cela s’appelle…

          9 août 2018 à 18 h 57 min
      • Gérard Pierre Répondre

        @ Q.C.

        Point de vue tout à fait défendable chez un agnostique !

        Chez un croyant, … précisément parce qu’elle est très courte en ce monde, au regard de l’Éternité, … ça ne vaut vraiment pas le coup d’en jouir sans entrave !

        Autant se détacher dès maintenant des choses de ce monde afin de mieux se préparer à une entrée dans ‘’l’Autre Monde‘’ en toute sérénité.

        Mors ultima ratio.

        10 août 2018 à 9 h 09 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Res publica: la chose publique.

    Un peu comme les péripatéticiennes arpentant les allées et trottoirs.
    Ou les terrains vagues publiques où tout un chacun vient déposer ses décombres.
    En faire un être suprême est le comble du mauvais goût.

    7 août 2018 à 17 h 26 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      la res publica est l’ affaire de … quelques uns … parlons plutôt de politeïa qui est l’ affaire des citoyens c. à d. des gens libres de la cité

      7 août 2018 à 21 h 30 min
      • HansImSchnoggeLoch Répondre

        // des gens libres de la cité //

        Résonne comme les justes restant dans la cité de Sodome avant le feu tombant du ciel.

        7 août 2018 à 21 h 42 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          c’ est aux gens ” libres ” et … si possible ” justes ” de donner et de faire respecter les lois de la cité

          quand par leur vote ils faillissent à leur devoir rien ne les distingue plus de la masse bêlante

          8 août 2018 à 19 h 16 min
          • HansImSchnoggeLoch

            Nous y sommes!

            8 août 2018 à 19 h 32 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    François Hollande restera une référence pour les sentences débiles

    7 août 2018 à 16 h 01 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Attendez la fin du règne macronique…
      You ain’t seen nothing yet!

      9 août 2018 à 10 h 24 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        vous entendez par là que ce ne seront plus seulement que de gentilles ” blaguounettes” ?

        9 août 2018 à 14 h 01 min
        • HansImSchnoggeLoch Répondre

          Deux choses sont infinies.
          L’ espace et la stupidité humaine.
          Mais pour l’ espace je n’en suis pas absolument sûr.
          Ainsi parlait ce brave Albert il y a quelques décades.

          9 août 2018 à 18 h 55 min
          • quinctius cincinnatus

            les infinis sont variables, tout comme … les bêtises

            10 août 2018 à 12 h 50 min
          • HansImSchnoggeLoch

            À ma connaissance l’infini n’est pas variable, tout au plus peut-il tendre vers plus ou moins.
            Mais les variables peuvent être infinies.
            Ce qui donne une chance à Macron de battre son prédécesseur.

            10 août 2018 à 14 h 00 min

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