L’hypothèse Macron se précise…

L’hypothèse Macron se précise…

J’ai déjà dit ici ce que je pensais d’Emmanuel Macron. Je n’ai pas changé d’avis. Je le considère comme un produit manufacturé par des professionnels de la communication et propulsé par François Hollande et toute une frange du Parti socialiste.

Je considère que son programme, qui reste largement vide, et qui commence tout juste à se définir de manière floue, est la continuation de ce qu’a fait François Hollande à l’Élysée, et relève d’une forme d’anesthésie social-démocrate qui ne peut que continuer à conduire la France vers une agonie en pente douce.

Pendant longtemps, j’ai estimé qu’il n’avait aucune chance d’être élu. J’en viens peu à peu à changer d’avis. Je prends désormais l’hypothèse Macron très au sérieux.

Ce qui m’a fait changer d’avis est ce qui est arrivé à François Fillon.

Celui-ci est désormais un candidat très endommagé. Il est probable que ses excuses et ses explications ne suffiront pas.

Ses pratiques auraient pu être, à la rigueur, acceptées si elles avaient été mises au jour plus tôt.

Qu’il ait dissimulé, tergiversé, changé de versions plusieurs fois, lui sera vraisemblablement fatal.

Ce qui s’est passé est – c’est une évidence – une machination destinée à le faire tomber, mais s’il n’y avait pas de substance à la machination, celle-ci n’aurait pu fonctionner.

Par ailleurs, quand on prétend être un stratège, on anticipe et on a plusieurs coups d’avance sur ses adversaires.

François Fillon a laissé exister substance à machination, et il s’est révélé un stratège nul.

Je doute qu’il puisse se relever de ce que la presse française appelle le « Penelopegate ».

Dans le monde qui parle anglais, il serait déjà hors course.

En France, il devrait l’être aussi. Ce qui lui permet de se maintenir est qu’il n’y a personne pour se substituer à lui et pour devenir un candidat de rechange.

Les battus des élections primaires de la droite seraient, dans un peu moins de 80 jours, battus au premier tour plus sévèrement qu’il ne le sera sans doute.

Ce qui m’a fait changer d’avis aussi est le choix du candidat du Parti socialiste.

Benoît Hamon est si proche des positions marxistes de Jean-Luc Mélenchon qu’ils me semblent condamnés à se partager le même électorat de gauche dogmatique. Dès lors que la gauche dogmatique en France reste puissante, cela peut représenter plus de 20 % des voix, mais un pourcentage de ce genre divisé par deux, quelle que soit la façon dont on le divise, cela fait un résultat insuffisant.

Il n’est pas certain qu’un Manuel Valls aurait fait beaucoup mieux, mais un Manuel Valls aurait été un candidat très distinct de Jean-Luc Mélenchon, ne mordant pas ou très peu sur l’électorat de celui-ci, et mordant, par contre, sur l’électorat potentiel d’Emmanuel Macron.

Benoît Hamon, lui, ne mordra pas du tout sur l’électorat d’Emmanuel Macron, qui pourra continuer à monter et monter encore, comme un ballon rose. Il ne serait pas surprenant que des membres des Républicains quittent le navire et que des centristes montent à bord.

Marine Le Pen sera très nettement en tête au premier tour, me dira-t-on. Je le sais. Même si son programme est sur de nombreux points très éloigné de celui d’un Donald Trump, elle bénéficiera de l’effet Trump. Elle bénéficiera aussi de l’effet Brexit et des bons résultats qui seront vraisemblablement ceux de Geert Wilders aux Pays-Bas très prochainement.

Elle a un programme suffisamment nationaliste pour attirer ceux qui voudraient sauver l’identité de la France et freiner, voire inverser, l’islamisation du pays. Et elle a un programme assez socialiste pour attirer vers elle les laissés pour compte de la désindustrialisation, et tous ceux réduits à la pauvreté et au désespoir par trop d’années de déclin.

Je persiste à penser que se formera face à elle une sorte de front « républicain » qui, bien qu’usé jusqu’à la corde pour avoir trop servi, pourra servir encore une fois.

Je pense désormais que les professionnels de la communication qui ont conçu le produit Macron ont procédé à des analyses qui rejoignent les miennes et sont aujourd’hui optimistes.

Je suis, pour ce qui me concerne, consterné, inquiet, et triste pour tous ceux en France qui espèrent un redressement.

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Comments (19)

  • collet Répondre

    1/ Le dénommé Cincinnatus devrait apprendre qu’on ne met pas d’accent circonflexe à « Faites ».
    2/ Pour ce qui est de Macron, il est plaisant de voir que plus il sort du flou, plus il dégringole. Jusqu’où sera-t-il descendu quand il exposera le programme qu’il a promis ?

    20 février 2017 à 21 h 08 min
  • BRENUS Répondre

    Macron , ça c’est de la graine de chef. 1° : il vous a COMPRIS (comme l’autre). 2° : IL VOUS AIMEUHHHH ? Qu’attendiez vous de plus? Sans compter qu’il vous assure sans chier la honte qu’il étalera son “programme” APRES que vous l’aurez mis en poste. Que des arrivistes comme lui ou des allumés, toujours comme lui, y croient, passe encore. Mais 20% de béats ça fait beaucoup. Même Méluche dont j’admire la tchatche à tous sujets ne rameute pas autant. C’est dire. Pas de doute, Brigitte a du le marabouter.

    20 février 2017 à 18 h 18 min
    • Jaures Répondre

      On peut, même avant de le connaitre douter du programme de Macron mais pas plus que celui des autres. Fillon qui voulait supprimer 500 000 fonctionnaires a déjà dit qu’il ne toucherait pas à l’armée, à la police et aux DOM-TOM et qu’il créerait des postes dans l’administration pénitentiaire et la Justice. On se demande où il va aller chercher ses suppressions de postes.
      Qui peut croire avec Mme Le Pen qu’il suffira de stopper l’immigration et de sortir de l’euro pour pouvoir augmenter tous les salaires jusqu’à 1500€, baisser l’âge de la retraite, embaucher plus de 100 000 fonctionnaires (police, armée, hôpital, douane, inspection fiscale, administration pénitentiaire,…), baisser les prix du gaz et de l’électricité,…
      Le Revenu Universel de B.Hamon est sympathique mais les économistes qui le soutiennent ne parle que de son application aux 18/25 ans.
      Peut-être faudra-t-il scruter ces programmes et pencher vers celui qui sera le moins prétentieux, le plus enclin à une expérimentation sérieuse.

      20 février 2017 à 19 h 16 min
  • Jaures Répondre

    Je ne vois pas de différences de fond dans l’offre politique actuelle et celle des précédentes élections.
    On a toujours eu sous la 5ème République une offre de droite, du centre, de gauche, d’extrême gauche et d’extrême droite, chacune avec des fortunes diverses selon les époques. Parfois l’extrême gauche communiste était au plus haut, la gauche socialiste a parfois disparu. Parfois l’extrême droite était intégrée à la droite républicaine (Papon). L’extrême droite en France n’est plus: elle a été remplacée par un parti national-populiste qui, comme le dit Millière brasse à droite par son autoritarisme identitaire affiché et à gauche par un programme proche de celui de Mélenchon. Cela peut marcher électoralement mais que donnerait à l’usage un tel programme ?
    Par contre, rien ne dit que les électorats de Hamon et de Mélenchon s’équilibreront. La crainte de Mme Le Pen et du programme de régression sociale de Fillon (même si celui-ci, sans soucis de cohérence, l’amende peu à peu) peut amener l’électorat à pencher très majoritairement pour l’un ou l’autre. En deux mois tout peut se jouer.
    Quant à Macron, il lui reste à trouver un projet qui soit aussi mobilisateur autour de sa personne que l’attrait de la nouveauté. Son électorat est très volatile et, déçu, il peut le délaisser mais pour probablement se réfugier dans l’abstention tant les Le Pen et Fillon sont aux antipodes des idées générales développées par l’ancien ministre de l’économie.

    19 février 2017 à 17 h 27 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    à date,cette élection présidentielle est en elle même originale et à tout dire une ” première ” :

    les candidats ” républicains compatibles ” OFFICIELS “, c . à d. auto-proclamés ou propulsés par le Media, sont passés à la trappe soit qu’ ils y aient été poussés par leurs instances de parti, soit qu’ ils l’ aient été par la voie et les voix des ” primaires ” . Actuellement deux candidats pour ainsi dire néo-formés se disputent la place de second au premier tour c’ est à dire celle de premier au second tour … continuons le processus de sélection naturelle éliminons … Macron

    19 février 2017 à 15 h 22 min
  • BRENUS Répondre

    Tu quoque Quinctius ?

    19 février 2017 à 0 h 15 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    physique des gaz : quand un ballon de baudruche ( quelle qu’ en soit la couleur ) monte trop haut il éclate, quand il vole trop longtemps il se dégonfle …

    17 février 2017 à 21 h 07 min
  • Gérard Pierre Répondre

    Un freluquet, … certes petit Mozart de la calculette mais manifestement ignare en Histoire, … issu d’on ne sait quel sérail, … mis en orbite par on ne sait quel lobby, … pour ‘’marcher‘’ jusques à on ne sait où (il l’ignore sans doute lui-même), … s’est rendu en Algérie pour y proclamer que la « colonisation », celle qui aurait été menée bien sûr par la France, était un crime contre l’humanité !

    Rien que ça ! …… Il fallait l’oser ! …… Il l’a osé ! …… Dame Marion aurait-elle un don prémonitoire ?

    Au prochain bal des « on », celui-là est sûr de danser toute la nuit !

    Qui, dans son entourage, lui expliquera que l’actuel Maghreb était, jusques au 7ème siècle de l’ère chrétienne, le berceau du Christianisme et comptait environ quatre cent évêchés, parmi lesquels celui d’Hippone (aujourd’hui Annaba) tenu par Saint Augustin, un Berbère romanisé comme tous les habitants de l’endroit à cette époque ? …… Ou plutôt, qui, dans son entourage, le sait seulement et pourrait le lui révéler ?

    Qui, dans son entourage, lui expliquera que LES PREMIERS COLONISATEURS du lieu furent les ARABES, …… lesquels, dès le 8ème siècle, envahirent le Maghreb pour n’en jamais repartir, et convertirent de force les Berbères christianisés à l’islam ? …… Il est vrai que … « Le paradis d’Allah est à l’ombre des épées ! »

    Qui, dans son entourage, lui expliquera que les colonisateurs arabes eux-mêmes connurent bien des remous, des vicissitudes et des dynasties dictatoriales, pendant pratiquement sept siècles, avant de se voir imposer là-bas la colonisation ottomane durant plus de deux siècles, … jusques en 1830 ?

    Qui, dans son entourage, lui expliquera qu’en débarquant à Sidi Ferruch en juin 1830, les troupes françaises venaient mettre un terme à ce qu’on appelait alors l’âge d’or des corsaires d’Alger ? …… Âge d’or au cours duquel les pirates mahométans pillaient les navires marchands européens croisant en Méditerranée, capturaient les personnes se trouvant à bord pour en faire des esclaves castrés en ce qui concerne les hommes et des produits de consommation sexuelle destinés à alimenter les harems des potentats locaux ou les bouges des ports de la côte en ce qui concerne les femmes blanches !

    Qui lui rappellera cette sage parole de Ferrat Abbas, président du gouvernement provisoire de la république algérienne : « La France n’a pas colonisé l’Algérie, elle l’a fondée ! » ? …… C’est en effet en 1839, neuf ans après l’équipée de Sidi Ferruch, que le nom d’Algérie fut créé par la France pour désigner un territoire qui, jusques là, n’avait jamais été désigné par un nom véritable.

    Quant à sa notion de « crime contre l’humanité » elle est tout bonnement d’une stupidité abyssale !

    Quel est, historiquement, le crime contre l’humanité qui a abouti à la multiplication par cinq d’une population ‘’génocidée‘’ sur 132 années ?

    Quel est, historiquement, le crime contre l’humanité qui a abouti à l’éradication d’une série de maladies endémiques et au quadrillage d’un territoire par des dispensaires et des hôpitaux en grand nombre au profit des ‘’victimes‘’ de ce dit crime ?

    Quel est, historiquement, le crime contre l’humanité qui a abouti à la dotation d’une population en infrastructures industrielles, agricoles, administratives, scolaires, routières, portuaires, ferroviaires, aériennes et autres, … jusques là inexistantes et créées de toutes pièces par l’auteur accusé de ces prétendus crimes ?

    Le freluquet passe pour être un intellectuel, et au sens où le concevait Georges Bernanos, il l’est incontestablement, … lui qui disait : « l’intellectuel est si souvent un imbécile que nous devrions le tenir pour tel jusques à ce qu’il ait prouvé le contraire. »

    Voilà celui au profit duquel a certainement été monté de toute pièce le « Pénélopegate » dont nous pouvons être assurés qu’il connaîtra encore des rebondissements au cours des trois prochains mois !

    RAISON DE PLUS POUR FAIRE, … UNE NOUVELLE FOIS, … MENTIR LES SONDAGES !

    16 février 2017 à 18 h 51 min
    • sun tzu Répondre

      Merci pour cette clarification sur ce qui pourrait être un vrai hold-up présidentiel par consentement mutuel d’une majorité d’abrutis qui se disent français. Décidément, ce peuple (ou du moins ce qu’il en reste) n’en finit plus de toucher les abysses de la crétinerie. Rien dans le slip comme on dit.

      17 février 2017 à 16 h 31 min
  • Claude roland Répondre

    Macron, c’est de la pure propagande, du marketting creux et flou. Le programme d’enfumage est celui de la spoliation de la France par les grandes banques internationales : Rotschild, Morgan-Stanley, la bande sioniste Bilderberg avec Soros & Cie. Un esclavagisme à grande échelle. Et après eux le déluge (comme Hollande d’ailleurs). Tout est bidon. Fillon était une voie raisonnable mais il s’est fait torpiller en beauté. Le Pen sera au second tour, mais les Français se dégonfleront ensuite car ils aiment souffrir et se plaindre. Ce peuple est sans avenir immédiat du moins sans passer par un chaos sanglant que les islamistes vont lui apporter sous la direction discrète des Bilderberg. L’autre choix c’est Hamonhammed, peuchère, le prolongement intensifié anesthésiant de la dictature socialiste genre 19ème siècle sous laquelle nous étouffons et pourquoi pas, Pol Pot. On a les dirigeants que l’on mérite parce qu’on le vaut bien.

    16 février 2017 à 14 h 33 min
  • Gérard Pierre Répondre

    Je ne sais pas pourquoi, …… [peut-être une Espérance nourrie par ma Foi de Croyant] …… mais je persiste à vouloir prendre en compte cette ‘’incitation‘’ d’Aline Lizotte, philosophe, théologienne et enseignante d’origine Québécoise, habitant Solesmes et dirigeant l’AFCP (l’association pour la formation chrétienne de la personne).

    Texte qu’elle a publié le 7 février 2017 :

    [Fillongate : Une seule issue, la colère du peuple :

    Quousque tandem abutimini, vos, patientia nostra ?

    (Oui, jusques à quand abuserez-vous de notre patience ?)

    L’affaire Fillon, qui semble se tasser, mais non se régler, … [NDGP : je rappelle que ce texte est daté du 07 février dernier] … dépasse largement la personne même de l’ancien premier ministre. C’est toute une partie de l’électorat qui a été prise à la gorge et qui devient l’otage d’un pouvoir occulte, dont on pressent qu’il existe et que l’on ne saurait nommer. Les faces sont masquées, non identifiables, les complots rampent, les acteurs les plus impliqués se réjouissent de leur coup, les vrais auteurs espèrent que cette invraisemblable comédie aura pour eux son happy end. Les élus de la Droite s’énervent et demanderaient à leur chef de se retirer. Voir leur champion anéanti devant leurs yeux n’a rien d’agréable. Le chef est là pour leur faire partager la victoire, non pour les amener à la défaite. L’assemblée triomphante de La Villette est déjà oubliée Il ne faut pas gagner hier, il faut gagner demain ! Et demain, leur répètent les sondages du moment, est incertain. Qu’attend-on ? Que le Parquet financier proclame un jugement ? Oui, mais ce Parquet, qui a été d’une célérité inhabituelle pour intervenir, pourrait, pour les mêmes raisons, être d’une lenteur épuisante à donner ses conclusions ! Et les élections approchent ! Sur les lèvres et dans les cœurs, une seule question : Fillon s’en sortira-t-il ? Comme si s’était la bonne question !

    Quousque tandem, Catilina, abutere patientia nostra ? est une expression latine tirée de la première des quatre Catilinaires de Cicéron. Elle signifie : « Jusques à quand, Catilina, abuseras-tu de notre patience ? » Ces mots violents constituent l’exorde du premier discours contre Catilina prononcé par Cicéron le 8 novembre 63 av. J.-C. pour démasquer et punir la deuxième conspiration de Catilina, une tentative de coup d’État contre la République romaine. Catilina était impudemment présent ce jour-là parmi les sénateurs, alors que sa tentative d’assassinat de Cicéron et son complot venaient d’être découverts).

    Pour trouver la réponse, changer la question

    Supposons le scénario le plus sombre : Fillon retire sa candidature à la présidence, il se désiste de la campagne électorale et, avec sa femme, ils partent quelques mois dans les Caraïbes. Les enquêtes du Parquet financier n’auront plus aucun intérêt et, dans six mois environ, un non-lieu sera probablement prononcé. Plus personne ne s’intéressera aux emplois supposément fictifs de Penelope ! Autrement dit, ce n’est pas aux actes légaux ou moraux du candidat que l’on s’intéresse. Mais c’est au candidat qui a remporté le vote incontestable que l’on sait, au soir de la primaire de la Droite, et qui représente une force politique dangereuse ! Et ce candidat n’est pas seul ! Il a déjà derrière lui quelques millions de citoyens qui ont manifesté avec leurs pieds et leurs mains quel type de personnalité, quel choix de société, quelle sorte de gouvernement ils souhaitaient. Ce n’était pas une force en fin de course ! C’était une force en début de course. Une force qui ne pouvait que grandir, se développer, et vaincre ! Cette force-là, il fallait la miner, la disséminer, l’anéantir, la faire mourir !

    Il fallait dès maintenant lui couper sa voie électorale, lui voler son droit de s’exprimer. L’affaire Fillon, ce n’est pas une attaque maladroite sur la réputation d’intégrité d’un homme : c’est la spoliation concertée du droit moral du vote, l’attaque camouflée de l’authenticité d’une démocratie politique. François Fillon s’en sortira-t-il ? Non, si l’on continue à se centrer sur cette question. Car tout a été fait pour qu’il ne s’en sorte pas !

    Comprendre le processus

    Pour comprendre l’importance de la stratégie, il faut analyser minutieusement le processus. Le Canard enchaîné reçoit un dossier.

    Lequel ? De qui ? Le saura-t-on jamais ? Si, comme le laisse entendre la rumeur publique, c’est une fuite du Service des Impôts, ce dossier donne au journal une matière sur laquelle travailler. Car les salaires de Madame Fillon ont été déclarés. On fait simplement l’impasse sur cette faute grave contre l’obligation du secret professionnel, une faute grave qui relève du Code pénal ! Il faudra, un jour, faire la lumière sur cette faute grave.

    Le journal commence son «travail». Il ne s’agit pas seulement de comptabiliser les montants et d’aligner les jours de travail. Il s’agit de faire de cette «matière» non un simple fait, mais une cible médiatique. Véritable mob trigger (déclencheur de la populace), le Canard enchaîné est spécialiste en ce domaine : rappelons-nous les diamants de Bokassa évalués bien au-dessus de leur valeur, les emplois fictifs reprochés à Juppé, etc. La technique est simple : dépouiller les faits de tout leur contexte, de toutes les circonstances réelles qui les entourent. Les rendre totalement nus. On exagère les chiffres – montant brut et non net –, on minimise les périodes de rémunération, on évite de dire que le geste est légal, que les montants ont été déclarés aux impôts. On présente Madame Fillon comme une «bonniche», alors qu’elle est juriste de profession, capable de fournir une contribution professionnelle à son mari, membre du Conseil municipal de son village, etc.

    Le fait, une fois dépouillé de toutes les décisions humaines qui l’ont engendré, réduit à sa seule matérialité, devient ainsi une pâture bonne à être jetée aux chiens. L’on est sûr de l’effet qu’il produira, de l’effet que l’on veut qu’il produise. À partir de ce moment, l’homme politique pris dans les filets dans lesquels on l’a enfermé sera condamné, quoiqu’il fasse pour rétablir la vérité humaine de ses actes. Tout ce qu’il dira se retournera contre lui. Fillon dit qu’il n’y a qu’un compte en banque, au Crédit agricole de Sablé. On dit qu’il ment ! Obligatoirement, il doit avoir un compte administratif et un compte personnel ! Qu’il veuille simplement affirmer qu’il n’a pas de compte caché à Singapour, à Genève ou à Kuala-Lumpur ! Peu importe ! Il ne peut pas dire qu’il n’y a qu’un compte, puisqu’il en a deux ! Madame Fillon dit, en 2007, qu’elle n’a jamais été l’assistante parlementaire de son mari, autrement dit, elle ne joue, ni ne veut jouer, les Carla Bruni ou les Cherie Blair. On ne veut retenir qu’une chose : elle n’a pas travaillé pour son mari !

    Ce processus est connu ! C’est celui de tous les accusateurs publics, depuis Marc-Antoine, le Sanhédrin, Cromwell, Fouquier-Tinville et aliis. Contre ce processus, la défense est perdue d’avance ! Plus Fillon tentera de se défendre, plus il s’enfoncera ! Plus on se demandera s’il en sortira, moins il en sortira.

    Ce n’est pas Fillon qui est vraiment accusé ! C’est le peuple lui-même ! C’est le peuple que le hollandisme finissant, moribond, a méprisé, ignoré, injurié, trompé, qui est attaqué. C’est ce peuple, qui a commencé à dire qu’on abuse de sa patience, qui est bafoué ! Ce peuple qui veut en finir avec les conciliabules des «énarques», avec les théories sociologiques des Pierre Bourdieu en matière d’éducation, avec les manipulations des Taubira et de ses amis, qu’on veut à tout prix faire taire. Ce peuple à qui l’on veut opposer un Macron télégénique, sans assise politique, sans expérience de gouvernement, aux théories économiques de Thomas Piketty.

    Une façon de s’échapper du filet !

    Tant que la Droite se dissociera de son chef et qu’elle continuera à douter d’elle-même, elle est finie. Bientôt, avant la fin de la campagne électorale, elle sera morte ! Ce ne sont ni les Juppé, ni les Larcher, ni les Bayrou, ni aucun autre qui maintenant, à 70 jours des élections, peuvent remplacer Fillon. François Fillon a mis trois ans à construire son programme, il a parcouru toute la France, il a interrogé toutes les catégories d’électeurs. Il a bâti un programme en consultant des experts et des hommes de terrain. On a tout à fait le droit de critiquer ses solutions, tout-à-fait le droit de dire sur quoi l’on n’est pas d’accord. On ne peut, tout de go, faire le jeu du pouvoir occulte, le mettre sur une tablette et croire que l’espoir que l’on a mis en sa personne se reportera sur un quelconque valet qui endossera sa livrée ! C’est de la pure folie. Forcer le retrait de Fillon pour la Droite, c’est se suicider. Une bonne partie des électeurs, dégoûtés, ne voteront pas ! L’absentéisme aidant, ni Macron, ni encore moins Hamon, plus rien n’empêchera le FN de l’emporter. Et si Macron, par miracle, l’emportait ? La République serait-elle gouvernable, face à quelle Assemblée législative ?

    Il n’y a qu’une façon de sortir du tunnel ! Une seule ! La COLÈRE. Le peuple français doit dire qu’il en a assez d’être méprisé. Il doit le dire, haut et fort. Il doit le dire avec colère, c’est-à-dire avec la véritable vertu qui régule la colère : la vengeance. Car, la vengeance, nous dit saint Thomas, est la vertu de la colère (S.Th., IIa-IIae, q. 108). Elle a comme objet de détruire le mal, pour que le bien soit possible. Le peuple doit le dire non seulement dans le secret des urnes, mais il doit le dire partout, en famille, dans les salons, à l’usine, à son cercle d’amis. Il doit dénoncer les accusations fausses, dénoncer les manœuvres qui spolient ses droits. Il doit reprendre les mots d’ordre de son hymne national : Aux armes citoyens ! Non pas s’armer de Kalachnikovs, mais se munir du bouclier de la vérité dans l’intelligence, du feu de l’amour du bien commun dans la volonté, du courage dans l’irascible et de la tempérance dans les moyens.

    Autrement, nous deviendrons un peuple d’esclaves ! Et cela, ce n’est pas français !

    Aline Lizotte]

    16 février 2017 à 12 h 23 min
  • nusbren Répondre

    Le “petit robot programmé” a déjà passé le sommet de la courbe de Gauss. Et comme la décrue s’accélère, nous risquons fort d’être privé d’un nouveau zozo qui a finit par se prendre pour le fils de Dieu. Dommage pour lui car l’Autre n’apprécie pas la concurrence.

    15 février 2017 à 0 h 15 min
  • Drakkar Répondre

    C’est consternant, quoiqu’on dise, quoiqu’on fasse, le prochain président français sera Macron ou Hamon.
    On ne peut même pas parler de choix.
    Ce sera soit le petit robot programmé par les Soros-Drahi-Bilderberg, soit la réminiscence de Staline-PolPot !
    Dans les deux cas, le futur de la France sera l’islamisation forcée et le remplacement de population.
    100 ans de malheur nous attendent !

    14 février 2017 à 10 h 53 min
    • Claude roland Répondre

      Et voilà, parce qu’on le vaut bien. Les Français l’auront bien cherché à force de lâcheté…

      16 février 2017 à 14 h 37 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      c ‘est simple pourtant :

      faîtes, dès le premier tour, le choix qui soit le plus à même statistiquement que ces deux ” évangélistes ” [ Hamon et Macron ] ne soient pas les derniers chevaliers blancs en lisse, même si cela vous en coûte … psychologiquement … ne soyez plus ” LaDroite ” la plus bête du Monde ! soyez réaliste, lucide et pragmatique

      18 février 2017 à 18 h 21 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        oups ! en lice !

        20 février 2017 à 8 h 48 min
      • Drakkar Répondre

        Ah mais, mon Cher, ne cherchez pas à me convaincre, mon choix est déjà fait !

        20 février 2017 à 13 h 30 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          la stratégie c’ est à dire la raison fait abstraction des sentiments c’ est à dire … de l’ aveuglement amoureux ; au premier tour votez Fillon au second tour votez Marine si telle est votre inclination ; ainsi vous aurez un choix ” de droite ” au second tour … enfin ce que j’ en dis … connaissant l’ épiderme des électeurs français de droite qui leur tient lieu de cerveau

          20 février 2017 à 17 h 56 min
          • Jaures

            Fillon est incontestablement un choix de droite mais Marine Le Pen c’est très discutable. Sauf à dire qu’on puisse être de droite et prôner le contrôle des prix, l’augmentation générale des salaires, traitements et pensions, l’augmentation du nombre de fonctionnaires, la baisse de l’âge de départ en retraite,…
            On qualifie “de droite” ses positions protectionnistes et nationalistes mais G.Marchais et le PCF du début des années 1980 portaient exactement les mêmes (“La cote d’alerte est atteinte. Je précise bien: il faut stopper l’immigration officielle et clandestine” G.Marchais le 6 janvier 1981).
            Mme Le Pen est sur le même segment que le PCF d’alors. D’ailleurs, son électorat est sociologiquement comparable.

            20 février 2017 à 19 h 04 min

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