Lu dans la presse

Lu dans la presse

Education nationale
Le Mammouth vit en troupeau fermé

Pas besoin d’avoir fait Polytechnique pour le savoir : au bout de trente ans de réformes « pédagogistes », appliquées au nom de l’égalité des chances, notre Education nationale est devenue l’un des systèmes scolaires les plus inégalitaires des pays développés. Il suffit, pour le constater, de voir qui, justement, fait Polytechnique.

« Accrochez-vous à vos accoudoirs, voici un chiffre qui dit toute la vérité sur les mensonges de la France, écrit Eric Le Boucher dans Les Echos du 21 mai : à l’Ecole polytechnique, un élève sur deux a un parent prof. Oui : un sur deux ! Pour parvenir au sommet des sommets du système scolaire national, la crème de la crème de l’élite, pour intégrer les belles positions, assurées ensuite toute la vie durant, il faut être un enfant du système, avoir le « décodeur » que seuls les « insiders » possèdent : les professeurs. »

Dans les milieux du cirque, on parlerait d’« enfants de la balle ». Mais l’Education nationale, ce n’est pas le cirque, non ?…

« Les riches ne sont pas les enfants du CAC 40 », poursuit Eric Le Boucher, qui constate qu’ils envoient de préférence leur progéniture étudier à Londres ou aux Etats-Unis, fuyant « un système qui exclut aussi leurs enfants ».

« L’Education nationale française, celle de l’égalité républicaine, la sélection par le mérite, est devenue pire que la Chine : elle ne sert plus qu’à promouvoir les fils du Parti, le parti scolaire. »

Les enseignants eux-mêmes le savent si bien qu’ils appellent du nom de « classes Camif » celles qui regroupent de manière privilégiées leurs propres enfants, et qui sont ni plus, ni moins que des classes de niveau – principe que les idéologues de l’Education nationale, les Meirieu et consorts dont la majorité de ces mêmes enseignants appliquent consciencieusement les préceptes, n’ont eu de cesse de condamner. Pour les enfants des autres…

De gros moyens pour de maigres résultats

Mais il y a pire : « La captation du sommet par les membres du Parti s’accompagne d’un abandon par les mêmes des enfants du bas, constate encore Eric Le Boucher. Près de la moitié des élèves de fin de CM2 n’ont pas les capacités en lecture et calcul leur permettant d’accéder à l’autonomie. Parmi ces laissés-pour-compte, 15 % ont des difficultés lourdes de compréhension et d’expression. Et tout empire : selon les test de lecture Pisa de l’OCDE, la France est passée du 12e rang mondial en 2000 au 17e rang en 2006. (…) La Cour des comptes vient – enfin – de dénoncer ce naufrage. Les résultats de l’enseignement français sont très en deçà de ceux des autres pays, surtout en regard des moyens déployés, note la Cour, lesquels moyens n’ont cessé d’être accrus. »

Que faire ? « couper les dépenses tout en rénovant de fond en comble le fonctionnement des agents publics, pour les rendre efficaces face aux nouveaux défis de la mondialisation », recommande le journaliste des Echos.

C’est vague, mais il est vrai que l’on n’attend pas d’un journaliste un programme de réforme du Mammouth. Range-t-il parmi ces « défis de la mondialisation » l’arrivée en masse dans les établissements scolaires français, depuis plus de trois décennies, de très nombreux enfants issus de l’immigration, dont les parents ne parlent même pas toujours français ? S’il n’est pas de bon ton d’en parler, il n’est pas non plus douteux que l’immigration a eu des conséquences sur le niveau scolaire au sein de la plupart des établissements – et, accessoirement, sur les résultats des comparaisons internationale, comme les test Pisa.

Les fédérations de parents d’élèves, qui n’en ratent décidément jamais une, ont quant à elles trouvé la parade : elles « n’en peuvent plus des notes qui stigmatisent les élèves, lit-on dans Le Parisien du 21 mai. Alors, pour relancer le combat contre le système de notation, les parents d’élèves de trois associations du privé et du public – l’Apel, la FCPE, la PEEP – ont lancé mardi un appel au ministre de l’Education nationale, Luc Chatel. Leur objectif ? Dénoncer ce "grave dysfonctionnement", qui aboutit à classer les élèves dans les "bons", les "moyens" et les "mauvais" éléments. »

Réformons le système de notation ! Quand la fièvre monte, le plus simple n’est-il pas de casser le thermomètre ? A bas la sélection ! Elle interviendra forcément, mais plus tard. Trop tard. Au bout de l’échec.

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Comments (11)

  • pierre42 Répondre

    Et tout cela à cause et toujours du même syndicat archaîque et arrièré , la C.G.T. qui ne défend que les acquis des enseignants , sans aucun soucis du résultat pour les enfants , ni du devenir de ceux-ci .

    28 mai 2010 à 8 h 54 min
  • tocq Répondre

    Comment les enseignants peuvent expliquer que les jeunes de banlieues dans leur majorité, assimilent les lois du “Foot” et respectent les directives de l’arbitre et savent que tout comportement agressif peut valoir une sanction et cela dans tous les sports pratiqués? Mais pas à l’école. Cela à mon avis est dû au laxisme des enseignants au début c-à- d il y a quelques années. Ces enseignants trouvaient toutes les excuses possibles aux jeunes. Colonialisme, immigration, logement indécent, racisme ,xénophobie etc. Aujourd’hui les jeunes retournent contre eux leur colère et leur mal vivre. Et les enseignants grands défenseurs autrefois de ces jeunes ne pouvant plus, a leur tour s’adressent à l’Etat et demandent partout des agents de sécurité à l’intérieure des écoles, eux qui se sont toujours opposés a cela .Aujourd’hui non seulement ils ne peuvent plus enseigner convenablement mais en plus ils se font matraqués.

    27 mai 2010 à 16 h 57 min
  • doublet Répondre

    Les professeurs sont les mieux placés pour savoir comment mettre leurs enfants sur la voie de L’EFFORT

    1)accorder de l’importance au savoir et à la culture,plus qu’à l’argent

    2)suivre leurs enfants ,s’opposer parfois au laisser-aller qui règne dans les familles des copains.

     3)J’ai fait cela pour mes enfants et je m’épuise(dans la joie) à le faire pour mes élèves.Je suis de plus en plus confrontée à des parents irresponsables ,infantiles,incultes,aveuglés par la médiocrité ambiante , incapables d’affronter les difficultés.

    4)les directives pédagogiques officielles imaginent des enfants tous travailleurs et surdoués.Le "bachotage" est proscrit. Les enfants défavorisés socialement et culturellement se retrouvent démunis ,face à des cours où tout est expliqué de façon trop superficielle.C’est une catastrophe!

    27 mai 2010 à 12 h 45 min
  • Alex Auvray Répondre

    Bonjour, Enseignant moi-même, je suis bien placé pour connaître les lamentables dérives qui ont conduit ce qui fut peut-être un des meilleurs systèmes scolaires du monde en une espèce d’institution de contention des masses scolaires, en clair, en une gigantesque garderie pour jeunes de 7 à 27 ans. Je dénonce depuis 20 ans, e qui m’a bien souvent attiré l’hostilité de nombre de mes collègues, ces déviations qui petit à petit ont abouti au résultat que dans l’école d’aujourd’hui, il est tout simplement interdit d’enseigner et impossible d’apprendre quoi que ce soit. Cela étant, j’ai du mal à souscrire aux conclusions de l’article sur le recrutement à Polytechnique. En effet, les fils de profs sont logés à la même enseigne que les autres! Mon propre fils – aujourd’hui 18 ans – s’est trouvé constamment en échec scolaire et fait aujourd’hui un apprentissage, ce dont je ne me plains d’ailleurs nullement. Je m’insurge contre l’idée, totalement fausse à l’évidence, que les profs “connaissent les codes”, connaissent des prétendues “ficelles” . Il n’y a pas de “codes”, pas de “ficelles” : l’école d’aujourd’hui a atteint malheureusement un niveau uniforme de médiocrité absolue qui n’épargne aucune classe, aucune filière, aucun établissement… S’il suffisait d’être fils de prof pour accéder aux places d’élite, ça se saurait! On peut sans doute reprocher beaucoup de chose aux enseignants, à commencer par le gauchisme invétéré de beaucoup d’entre eux – pas tous, je le sais aussi – ; mais cette idée d’une “nomenklatura” privilégiée faisant des enfants d’enseignants les principaux pourvoyeurs des sinécures, relève du fantasme pur et simple…, c’est une espèce de serpent de mer que l’on ressort périodiquement, qui ne peut qu’alimenter les tensions entre divers groupes de citoyens. J’ignore si les statistiques alléguées pour Polytechnique sont exactes – il faudrait déjà vérifier la source – ; si elles le sont – cil se peut qu’elles le soient – il n’est pas douteux que le phénomène obéisse à une autre explication que celle, simpliste et manichéenne, qui est fournie par l’article…

    27 mai 2010 à 8 h 12 min
  • daniele Répondre

    je connais bien le fonctionnement de tout ça, il suffit au professeur de donner une bonne note à l’enfant pour "avoir la paix". Les parents ne regardent pas tous les cahiers, senlement les notes. Le jeu de la FCPE est d’aller voir le professeur si une note est trop mauvaise………. Ils se fichent du niveau réel de l’enfant.

    26 mai 2010 à 22 h 42 min
  • Leroy Répondre

    Le peuple de France a la tête à l’envers. Interdiction de donner des notes aux enfants, cela leur donnerait l’esprit de compétition. Pourquoi les adultes font-il alors autant de compétitions Voyez  la pléthores de championnats, qui veut sa petite médaille ?  Et ce  n’est pas qu’à l’échelon départemental, c’est aussi à l’échelon régional, national et même mondial ( jeux omympiques et autres,)

    En somme, nous sommes gouvernés par de grands enfants. 

    26 mai 2010 à 17 h 55 min
  • REMY BESSON Répondre

    je me souviens des manifestations contre la loi DEVAQUET au motif du refus de la selection ce qui a permis d avoir autant de BAC+4 ou 5 au chomage ou aigris d un boulot dévalorisant , de 37 % on est passé à 90 % de réussite au bac mais en meme temps pour etre gardien de police il faut le bac ou avant avec le BEPC cela suffisait et inspecteur lieutenant de police il faut licence maitrise ( master) pour avoir droit de postuler ou un bac suffisait auparavant

    t as raison change pas le niveau ne fait que progresser c est visible ! quand est ce que l education nationale enlevera ses lunettes roses de bisonours !

    c est vraiment à se taper la tete contre les murs ! 

    26 mai 2010 à 13 h 17 min
  • Anonyme Répondre

    Ne pas oublier que ces ‹‹ enseignants ›› sont, pour la majorité, agités (je préfère ce terme à celui ‹‹ d’animés ›› qui ne convient pas à des gens sans âme) par des concepts gauchistes dits à tort ‹‹ progressistes ››. L’égalité des chances, pourquoi pas (?) tout au moins pour ceux qui possèdent une intention de perfectionnement. Quant à l’égalité des capacités, qu’elle utopie, quel bourrage de crâne (il y a de la place chez certains), quelle mensonge : c’est cultiver de l’illusion sur un terrain constitué par les pourritures de sentiments abjects tels la jalousie, l’envie, la cupidité, ses sentiments étant le moteur principal de la trop fameuse ‹‹ lutte des classes ›› (qui, au passage reconnaît par son énoncé, l’existence des différences…)

    26 mai 2010 à 11 h 31 min
  • dbp Répondre

    dans le meme ordre d idées , cela me fait penser a ces enseignants qui dans les departements d outre mer sont pour le créole a l école … sauf pour leurs enfants bien sur.

    25 mai 2010 à 13 h 06 min
  • guy.marquais Répondre

    Il n’est pas inégalitaire… il est mauvais, sinon nul, par suite de la médiocrité du monde enseignant.

    Dans ce cas l’égalitarisme, en dehors du fait qu’il ne veut rien dire ( il n’y a pas plus d’égalité entre les élèves d’une même classe qu’il y en a entre les milliers de participants à un marathon ) est une élément réducteur et décadent. Il faut aider les meilleurs a progresser pour occuper la place qui leur permettra de servir au mieux la société et dissuader les ignares de continuer à perdre leur temps dans une activité qui ne les mènera à rien, sinon à prendre conscience de leur infériorité sans profit pour personne.

    Élémentaire mon cher veston !

    24 mai 2010 à 17 h 18 min
  • christian pène Répondre

    il s’agit d’un sabotage organisé aux fins de mater les intelligences ; objet : tenir les citoyens dans l’asservissement par l’imbécillité, le sous développement intellectuel, les perversions morales

     

    christian pène

    ancien secrétaire académique du SNaLC-académie de Créteil 1974-80

    24 mai 2010 à 16 h 51 min

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